«Personne ne fait le décompte de ses appels, c’est étonnant», affirme Benoit Archambault, cofondateur de Talksoon. (Photo: courtoisie)
Chaque appel téléphonique manqué constitue autant d’occasions d’affaires qui risquent de s’envoler.
C’est en partant de ce principe que la start-up montréalaise Talksoon a mis au point un service qui permet d’effectuer un suivi rapide concernant les appels qui ont été manqués ou les messages laissés sur un répondeur. Son président et cofondateur, Benoit Archambault, aurait bien aimé avoir eu ce service lorsqu’il possédait Succès Scolaire, une entreprise de tutorat dont il s’est départie avant la pandémie et qui comptait sur plus de 1000 tuteurs et une trentaine de téléphonistes.
«Pour augmenter tes revenus, tu vas recevoir plus d’appels, dit-il en entrevue. Donc les appels sont super importants, mais quand on en manquait un, cela signifiait une mauvaise expérience pour le client et de l’argent gaspillé.»
C’est lorsqu’il gérait Succès Scolaire qu’il s’est rendu compte de la problématique découlant des appels manqués, car si un client prend le temps de téléphoner à une entreprise, il ne faut pas rater la chance de lui offrir son bien ou service.
«Personne ne fait le décompte de ses appels, c’est étonnant, juge-t-il. Tu comptabilises et suis ton trafic sur ton site web, mais pas tes appels? Avec Talksoon, j’ai pu constater combien d’appels un restaurant recevait et j’ai vu que certains en manquaient 1000 par mois! C’est énorme. Ce sont des occasions d’affaires gâchées.»
Hausse des interactions avec la clientèle
Le service de Talksoon vise donc à rehausser le niveau d’engagement avec la clientèle sans que l’entreprise ne change son système téléphonique. La jeune pousse y arrive en envoyant un texto au client qui a appelé sans laisser de message, s’il s’agit d’un cellulaire, ou en interprétant le message laissé dans la boîte vocale puis en envoyant rapidement un texto. Par exemple, si l’intelligence artificielle de Talksoon comprend qu’un client appelle un restaurant pour effectuer une réservation, il pourra lui envoyer promptement un texto avec un lien pour qu’il puisse réserver une table.
«Le défi de Talksoon, c’est de battre une boîte vocale, et c’est quand même assez simple de gagner, précise l’entrepreneur. Sur 100 appels manqués, une entreprise va généralement seulement recevoir une vingtaine de messages vocaux, donc son taux d’engagement est limité à 20%. Avec notre système, on peut grimper à 65% d’interactions.»
Fondé en 2022, Talksoon a lancé un prototype de sa plateforme pour que des entreprises puissent tester sa solution. Elle a commencé à commercialiser son produit en janvier 2023.
«Presque tous ceux qui l’avaient essayé ont accepté de payer pour notre service», explique Benoit Archambault. La start-up compte maintenant plus d’une centaine de clients qui génèrent des revenus de près de 50 000$ mensuellement. Cela inclut des concessionnaires automobiles, des restaurants, des hôtels, des entreprises touristiques et de services.
La jeune pousse veut s’étendre dans les autres provinces et aux États-Unis cette année. Son objectif est d’atteindre 100 000$ en revenus récurrents mensuels d’ici la fin de l’année.
Un des moyens d’y arriver, c’est de s’associer à des fournisseurs téléphoniques.
«J’aimerais conclure une entente avec les Vidéotron de ce monde, affirme le patron de Talksoon. On n’est pas un fournisseur téléphonique, donc pas un compétiteur. On peut venir bonifier le service de ces compagnies téléphoniques qui servent des milliers de clients avec des boîtes vocales. On pourrait partager une partie de nos revenus avec elles.»
Cette approche pourrait donc lui permettre de croître très rapidement, estime celui qui en est à sa sixième aventure entrepreneuriale.
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