«On est persuadé que cet incitatif inédit va maintenir les entreprises en vie», affirme Pierre Graff, PDG du RJCCQ.
Le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ) demande à Ottawa et Québec d’instaurer une exemption d’impôts pour les revenus des fondateurs d’entreprises durant leurs deux premières années d’existence, afin d’accroitre leur chance de survie.
Selon une étude réalisée par AppEco pour le RJCCQ, qui a été obtenue en primeur par Les Affaires, cette mesure fiscale, qui s’appliquerait aussi aux revenus des jeunes pousses, soulagerait quelque 13 000 entrepreneurs répartis dans 9500 entreprises. Pour la période examinée, de 2016 à 2018, elle aurait coûté 210 millions de dollars (M$) au trésor québécois, mais aurait engendré une hausse de 12 M$ net du PIB et la création d’environ 1000 emplois.
«Avec les effets multiplicateurs, le gouvernement va en profiter. Et pour les entrepreneurs, on est persuadé que cela va faire une différence», déclare Pierre Graff, PDG du RJCCQ en entrevue téléphonique.
«Le taux de survie est bas à 35 % après 5 ans au Québec, ajoute-t-il. On est persuadé que cet incitatif inédit va maintenir les entreprises en vie.»
Aide financière, mais aussi psychologique
Puisque rares sont les entreprises en démarrage qui déclarent des profits durant leurs deux premières années, cette exemption concernerait essentiellement le salaire que se versent les fondateurs. L’étude prévoit que cette mesure donnerait un bon coup de pouce au secteur de la restauration et de l’hébergement, durement touché par la crise de la COVID-19.
Pierre Graff souligne que sa proposition est une bonne réponse à une problématique maintes fois exprimée à son organisation par de jeunes entrepreneurs qui sont souvent coincés monétairement.
«Cela allégerait la pression financière, mais aussi psychologique, dit-il. Par exemple, avec 10 000 $ de plus dans ses poches, l’entrepreneur pourrait se permettre d’embaucher un employé et de réduire sa charge de travail.»
Selon le RJCCQ, un entrepreneur sur cinq est dans un état psychologique difficile avec la COVID-19. Même si les gains pour l’État étaient modestes, Pierre Graff estime que ce congé fiscal arriverait à point.
«J’ai peur que les efforts des dernières années pour créer ce bel élan entrepreneurial ne soient en vain en raison des dégâts causés par la pandémie, craint-il. On est toujours en retard par rapport au reste du pays en matière d’entrepreneuriat et notre taux de survie n’est pas bon.»
Puisque les start-up sont le moteur de l’innovation, il affirme donc que cette mesure fiscale serait un moyen simple de les soutenir et de faire florir l’économie québécoise.