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Voir grand avec de petits robots

Emmanuel Martinez|Publié le 06 avril 2023

Voir grand avec de petits robots

La PME montréalaise Mecademic lance un petit robot industriel, un des plus minuscules au monde de sa catégorie. (Photo: Mecademic)

Être le plus gros dans un plus petit marché, telle est l’ambition de Mecademic qui lance un nouveau robot de taille réduite.

Ayant écoulé près de 2000 unités de son produit phare le Meca500 — un robot industriel 6-axes ultracompact —, la PME montréalaise mise sur un autre petit appareil pour accélérer sa croissance. Elle a conçu un robot industriel 4-axes de type SCARA qui se tient dans une main et qui pèse environ 5 kg. Le MCS500 sera officiellement divulgué au prochain salon Automate à Détroit à la fin mai. Il est le plus petit de ce genre disponible sur le marché, selon l’entreprise fondée en 2012.

«Il est très utile pour des tâches de précisions et pour manier ou empaqueter des objets de moins d’un kilogramme, explique Philippe Jacome, chef de l’exploitation et chef de la direction financière de la PME en entrevue téléphonique. Il est aussi très pratique pour des transferts rapides, de l’assemblage, de l’automatisation de laboratoire ainsi que du travail de précision, car il a un rayon d’exactitude de 5 microns. C’est l’équivalent d’un cheveu coupé en 5.»

«C’est une niche, ajoute le copropriétaire. C’est un marché moins important, mais qui le devient davantage en raison du manque de main-d’œuvre, ainsi que de la répétition et de la minutie requises pour certaines tâches.»

Facile à utiliser

Philippe Jacome argue que ce robot est économique et simple à utiliser, car il s’adapte à de nombreux logiciels et parce qu’il ne nécessite pas une formation poussée pour le faire fonctionner.

«Nos robots servent souvent sur une chaîne, précise-t-il. On peut en retrouver plusieurs au même endroit, ce qui nous donne un beau potentiel de volume. On commence à voir des commandes de 30-40 unités. On fabrique 800 appareils annuellement, soit 200 SCARA cette année et 600 Meca500. On espère dépasser la barre de 1000 robots vendus en 2024.»

Il souligne que ces petites machines sont utilisées dans des laboratoires ou pour faire de la recherche et du développement. «C’est souvent dans des secteurs stratégiques, affirme-t-il. On a eu des achats de Samsung et LG, mais la plupart du temps, on ne sait pas ce qu’ils font avec.»

Écoulés à l’étranger

Mecademic fabrique ses instruments à Montréal et les vend partout dans le monde. Elle exporte la majorité de sa production, car le Québec ne représente que 2% de son chiffre d’affaires et le Canada moins de 5%. Les États-Unis constituent son marché le plus important avec environ 60% de ses revenus, tandis que l’Europe en accapare 30%. Nos voisins américains offrent à cette PME un potentiel énorme.

«C’est positif, car de nombreuses entreprises américaines rapatrient leur production, remarque le dirigeant. Ce pays est un des gros consommateurs de robots au monde.»

En raison de la taille de ses appareils, les temps de livraison sont courts, ce qui est un atout. «Le robot rentre dans une petite boîte en carton, note Philippe Jacome. C’est facile, car on n’a pas besoin de transporteurs spécialisés.»

Ceci fait en sorte que Mecademic expédie même sa technologie à de futurs acheteurs qui souhaitent l’essayer. S’il y a un problème, il est vite réglé. «Par exemple, en Australie, le client va nous le renvoyer, on le répare, on le retourne. Tout cela en une semaine! C’est rapide.»

La PME de 35 employés compte bientôt déménager pour pouvoir accroître sa production. Elle aimerait tripler son chiffre d’affaires dans les prochaines années et offrir du boulot à une centaine de personnes.