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Walter Capital devient actionnaire majoritaire de Martins Industries

Emmanuel Martinez|Mis à jour le 30 septembre 2024

Walter Capital devient actionnaire majoritaire de Martins Industries

Les installations de Martins Industries à Farnham en Estrie sont sous-utilisées selon son président, Martin Dépelteau. (Photo: Martins Industries)

Afin d’accélérer sa croissance à l’étranger, la PME Martins Industries de Farnham en Estrie accueille la firme d’investissement montréalaise Partenaires Walter Capital comme actionnaire majoritaire.

Le capital servira à effectuer d’autres acquisitions pour cette entreprise qui se spécialise dans la fabrication d’équipements et de fournitures pour les pneus et les roues, après celles des dernières années avec Magnum+ et Checkpoint.

«C’est une situation idéale pour nous, car Martins Industries a des produits très nichés qui répondent à un besoin réel et qui ont une bonne réputation, affirme en entrevue Éric Doyon, associé-directeur chez Partenaires Walter Capital. Cette PME possède aussi une équipe de relève bien établie qui est motivée à rester actionnaire avec nous pour poursuivre la croissance. »

Même si le montant de la transaction n’a pas été dévoilé, Walter Capital investit généralement des sommes allant de 15 à 30 millions de dollars par acquisition.

Financer la croissance

Walter Capital ne compte pas seulement ouvrir les cordons de sa bourse pour aider Martins Industries à s’étendre, elle qui a déjà une manufacture au Royaume-Uni et qui distribue ses produits ailleurs en Europe, aux États-Unis, en Australie et au Moyen-Orient.

«On veut la faire passer d’un stade de PME à celui de moyenne entreprise, avec un niveau de gouvernance supérieur et une meilleure capacité d’analyse de transaction, car on fait beaucoup d’acquisitions», précise Éric Doyon.

Le cofondateur et président de Martins Industries Martin Dépelteau est d’accord avec cette analyse.

«On a fait des acquisitions depuis quelques années avec du financement traditionnel des banques, mais cela ne va pas aussi vite qu’on souhaite, note-t-il en entrevue. On est allé chercher du capital et de l’expérience avec cette transaction. Ce dont on s’est aperçu en faisant des appels d’offres pour trouver un acquéreur, c’est que cela nous amène une meilleure structure et plus de professionnalisme.»

«Mon Dieu, on aurait dû faire cela avant!, poursuit-il. Mieux vaut être plus dilué dans une beaucoup plus grande entreprise que rester majoritaire dans une plus petite.»

Martin Dépelteau explique que Walter Capital a été choisie parce qu’il s’agit d’une firme québécoise, qui a de l’expérience en matière d’acquisition et qui sait se montrer patiente.

Le président se concentrera dans un rôle stratégique, soit celui de mener les acquisitions tandis que la gestion de l’exploitation a été cédée à Benoit Beauchemin.

Bon pour le Québec

La stratégie d’expansion augure bien pour les installations de Farnham qui fabriquent environ 35% de la production de Martins Industries.

«Cette usine est sous-utilisée, estime Martin Dépelteau.  On a beaucoup de capacité en temps-machine et en pieds carrés. Il y a cinq ans, 90% de notre production était faite en Asie, mais c’est maintenant 50 % avec nos acquisitions. Par exemple, lorsqu’on a mis la main sur Checkpoint en 2022, on a rapatrié ici la moitié de sa production, soit tout ce qui se faisait en Slovaquie et une partie de ce qui était produit en Angleterre.»

Avec seulement un cinquième de son chiffre d’affaires qui provient du Canada, Martins Industries est déjà bien positionné à l’international. Ses revenus ont beaucoup augmenté en Europe récemment, selon son fondateur, qui aimerait bien mettre le grappin sur une entreprise du domaine des pneus ou des roues en Amérique du Nord, préférablement aux États-Unis. La PME a une douzaine de cibles en tête.

«On a une empreinte à l’échelle mondiale, fait valoir Éric Doyon de Walter Capital. On espère acquérir des entreprises régionales avec de bons produits pour qu’elles profitent de notre réseau mondial. On est en train de bâtir un leader au Québec!»