Xebec a le vent dans les voiles. Depuis trois ans, le fournisseur international de solutions de gaz naturel ...
Xebec a le vent dans les voiles. Depuis trois ans, le fournisseur international de solutions de gaz naturel renouvelable (GNR) a vu ses revenus multipliés par trois et compte faire plusieurs acquisitions à court terme pour continuer à grandir au Canada et dans le monde.
«D’ici deux ans, nous achèterons probablement de cinq à six entreprises», affirme Kurt Sorschak, chef de la direction de cette PME de Blainville, qui fabrique notamment des équipements pour des usines et des systèmes de purification des biogaz comme le méthane.
L’entreprise multiplie les acquisitions afin de répondre à la forte demande pour les technologies propres qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement climatique.
La PME est en train d’acheter une société de la Colombie-Britannique (la transaction devrait être conclue au premier semestre) et elle essayera de mettre la main sur une autre en Californie dans la seconde partie de 2019.
«Nous voulons nous implanter dans ces deux régions, car ce sont des marchés qui vont grandir rapidement dans le GNR», avance M. Sorschak. Par exemple, au moins 5 % du gaz naturel vendu en Colombie-Britannique devra être renouvelable en 2025. Le Québec a le même objectif.
En 2018, Xebec a généré un chiffre d’affaires de 25 millions de dollars. La PME réalise environ 75 % de ses revenus à l’étranger, essentiellement en Chine, aux États-Unis, en France et en Italie. Elle a une usine à Blainville et en Chine, ainsi que des bureaux de vente au Texas et en Italie.
Xebec est active dans deux grands secteurs : la purification de gaz (gaz naturel fossile, hélium, azote) et la transformation des biogaz (le méthane, par exemple) en GNR. Dans le premier secteur, Xebec compte des clients comme le producteur d’hydrocarbures ExxonMobil ou la société d’exploration de pétrole et de gaz naturel Encana.
C’est toutefois le second secteur du GNR qui connaît la plus forte croissance, avec des clients comme Énergir ou Enbridge, qui cherchent à «verdir» leur gaz naturel, alors que les gouvernements préconisent de plus en plus la décarbonisation de l’économie.
Le gaz vert représente les deux tiers des revenus
Le secteur du GNR est devenu la vache à lait de Xebec, générant des revenus de près de 17 M $, soit les deux tiers de son chiffre d’affaires.
Le GNR peut être produit à partir de divers résidus organiques tels que les restes de table. Produit dans ses usines de biométhanisation, le GNR peut être ensuite injecté dans les réseaux distribution de gaz naturel classique (d’origine fossile). Ce GNR permet donc de diminuer les émissions de GES en évitant que des déchets soient enfouis et qu’ils produisent à terme du méthane – un GES contribuant beaucoup plus au réchauffement climatique que le CO2 – si les émanations ne sont pas captées.
Xebec ne fait pas que fabriquer des équipements de purification pour le gaz naturel vert. La PME est en train de diversifier ses activités afin d’être présente dans tous les maillons de la chaîne de valeur de cette industrie.
Comme d’autres entreprises, Xebec offre un service d’installation et de formation pour les clients qui achètent ses équipements. Depuis peu, elle offre même à ces sociétés d’opérer ces équipements ; le client demeure toutefois propriétaire de l’actif. «Beaucoup d’organisations impliquées dans la gestion des déchets n’ont aucune expérience pour gérer une petite usine afin de purifier le gaz», explique M. Sorschak.
La stratégie de croissance de l’entreprise ira encore plus loin, souligne pour sa part le chef de la direction financière, Louis Dufour. «À court terme, nous comptons acheter des équipements, les opérer et vendre nous-même du gaz naturel renouvelable.»
Pour ce faire, la PME créera bientôt une nouvelle division qui sera propriétaire des équipements de production de GNR.
Selon M. Sorschak, cette stratégie est intéressante pour l’entreprise, car la vente de gaz vert aux distributeurs comme Énergir procurera «de nouveaux revenus récurrents» à Xebec si elle signe, par exemple, des contrats d’approvisionnement de 20 ans à un prix fixe.
Si les occasions d’affaires sont nombreuses en Europe et aux États-Unis, le Québec n’est pas non plus en reste, précisent les deux dirigeants. L’entreprise compte bien profiter de l’accroissement anticipé de la production de GNR dans les prochaines décennies.
Actuellement, moins de 1 % du gaz naturel distribué par Énergir est renouvelable. Or, en 2030, le gaz naturel renouvelable vendu pourrait représenter les deux tiers de ses volumes.
Pour y arriver, toutefois, des investissements de 20 milliards de dollars seront nécessaires pour construire des usines de production de GNR partout au Québec qui vendront leur gaz à Énergir, selon une récente étude réalisée par Aviseo Conseil. Xebec compte bien faire partie de ces investisseurs.
Xebec en quelques chiffres
Année de création : 1968
Chiffre d’affaires : 25 millions de dollars
Nombre d’employés : 122
Objectif de croissance : doubler le chiffre d’affaires chaque année
Emplacement du siège social : Blainville
Défi : financer la forte croissance des revenus et des nouveaux segments d’affaires
Objectif pour l’année à venir : décrocher des contrats majeurs qui aideront Xebec à générer un jour des revenus annuels supérieurs à 100 M$