(Photo: Maxime Côté)
RHÉVEIL-MATIN. Depuis la mi-septembre 2024, les 11 000 employés montréalais de la Banque Nationale ont tous officiellement emménagé au 800 rue Saint-Jacques à Montréal, marquant l’aboutissement d’un déménagement qui s’est échelonné sur un an.
L’institution financière a misé sur une entrée progressive. Elle souhaitait non seulement permettre à chacun des membres de son équipe de s’acclimater progressivement aux 40 nouveaux étages de la place Banque Nationale.
«L’édifice a été conçu pour permettre de la connexion, collaborer, innover ensemble. On se plait à dire que c’est un lieu de rencontres. On a donc appris à vivre ensemble dans un endroit différent, explique Cristina Cistellini, sa vice-présidente Expérience employé. C’est un peu comme emménager dans une nouvelle maison.»
Des leçons à tirer
La Banque Nationale a ainsi rassemblé en un seul endroit la plupart de ses équipes basées à Montréal. Autrefois, l’espace qu’elles occupaient était segmenté selon les secteurs d’affaires. Dorénavant, les personnes qui ont à collaborer fréquemment partagent des espaces communs. Ses employés ont donc eu à apprendre à cohabiter avec de nouveaux collègues.
À l’usage, certaines règles de vie ont été adaptées afin de mieux répondre aux besoins des membres de son personnel.
«Les espaces bistro sur chacun des étages par exemple ne peuvent être réservés entre 11h et 13h30. […] Parfois, les gens nous ont dit que c’était pour des rencontres avec des collègues de leur voisinage, alors on doit moduler pour certaines circonstances. On ne changera toutefois pas la règle de vie, car ce sont des espaces où les gens connectent sur l’heure du midi», illustre la dirigeante.
La tour compte 7500 postes de travail, mais peut accueillir jusqu’à 11 000 personnes si les salles de réunion et les espaces partagés sont combles. Afin de faciliter l’utilisation de ses différentes zones lors des journées très achalandées, l’institution financière a déployé une nouvelle plateforme de réservation.
Malgré les 500 millions de dollars investis dans cet espace de travail, la Banque Nationale ne force pas pour autant une présence plus accrue au bureau : la direction s’attend encore à ce que ses salariés y passent en moyenne 40% de leur temps, selon les «activités» qui y sont le plus appropriées.
Parmi son grande nombre d’employés aux différentes professions, certains sont naturellement amenés à dépasser ce seuil, comme ceux qui sont directement en contact avec les clients.
«On se fit beaucoup à la responsabilisation des équipes, dit Cristina Cistellini. On se plait à dire qu’on va au bureau pour les moments qui comptent.»
L’espace comprend également davantage de zones de tranquillité qui permettent aux employés de s’isoler afin de se concentrer.
Travail de cocréation de longue haleine
Ça fait près de 10 ans que la société planche sur ce nouvel espace de travail. «La vision que nous avons depuis le début, c’est de construire des espaces qui allient bien-être, innovation et durabilité», résume la vice-présidente.
La place Banque Nationale se veut plus qu’un lieu de travail. On y retrouve également une salle d’activités physique , un jardin extérieur sur son toit et un parc de 40 000 pieds carrés (pi2) adjacents, de même qu’une garderie qui pourra accueillir 180 bambins.
Tout au long de la conception, les employés de l’institution financière ont été invités à contribuer à la réflexion. Près de 3000 personnes ont testé des prototypes d’aménagement de l’espace dans son centre d’immersion à même ses anciens bureaux de la rue Gauchetière, ou ont répondu à des sondages.
«Le gym est un bon exemple : on a passé un deuxième coup de sonde l’an dernier pour s’assurer que notre lecture de la situation était la bonne, dit Cristina Cistellini. Les besoins, ça évolue dans le temps, surtout dans un contexte où, socialement, nous avons tous vécu quelque chose d’important [comme la pandémie].»
Même si le déménagement est derrière elle, la Banque Nationale n’a pas terminé de tendre l’oreille pour s’assurer que ses 1,1 million de pi2 répondent toujours aux exigences des membres de son personnel.
«Notre plus grand apprentissage, c’est de rester connecté sur nos gens pour qu’il soit oui à l’image de notre culture, mais aussi des besoins de nos employés. On crée un milieu de vie, de rassemblement.»