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2 ou 3 initiatives originales pour les télétravailleurs

L'économie en version corsée|Publié le 14 septembre 2020

2 ou 3 initiatives originales pour les télétravailleurs

Le jeu de team building Totem s'adapte à la pandémie... (Photomontage: Josée Noiseux)

CHRONIQUE. Depuis la «mise sur pause» de l’économie décrétée en mars par le gouvernement Legault, nombre d’employés du Québec se sont transformés en télétravailleurs. Et ceux-ci semblent y avoir vraiment pris goût : aujourd’hui, ils ne sont plus que 14% à souhaiter revenir quotidiennement au bureau, selon un récent sondage d’ADP Canada.

Résultat? Les initiatives se multiplient à l’attention des télétravailleurs. J’en ai sélectionné trois particulièrement originales, histoire de vous montrer à quel point notre façon de travailler est en train de muter…

1. Motiver autrement ses employés

Totem est une start-up québécoise qui a concocté en 2016 un drôle de jeu de cartes, intitulé lui aussi Totem.

Le principe est simple. Il y a 80 cartes «animaux» et 80 cartes «qualités» que les joueurs éliminent progressivement pour caractériser chacun des participants, à tour de rôle. Chaque fois que des cartes sont éliminées, on explique pourquoi, ce qui favorise la discussion entre les joueurs et amène les uns et les autres à dire du bien des autres, en toute sincérité.

Prenons un exemple, le cas où des collègues jouent ensemble. Les joueurs peuvent en venir à décider que François a pour totem la «libellule logique», en lui associant finalement la carte «Libellule» (animal) et la carte «Logique» (qualité). Et d’expliquer : «Ce qu’on aime chez toi, c’est que tu sais quand il faut s’arrêter pour faire le point» (Libellule) et «Ce qui nous inspire chez toi, c’est ton intelligence logique» (Logique).

«Mine de rien, ce jeu est riche en émotions, car il fait vibrer les cordes sensibles de tout le monde. Lors des parties, on assiste toujours à des moments incroyables, comme ce jour où j’ai vu des représentants tomber dans les bras des uns et des autres, au bord des larmes, alors qu’ils étaient plus ou moins rivaux dans leur quotidien au travail», m’a raconté Jade Tremblay, le président de Totem, au moment de la sortie du jeu.

Aujourd’hui, Totem s’est vendu à 70.000 exemplaires dans 33 pays, les clients étant surtout des entreprises souhaitant faire du team building autrement, de manière ludique. Mais voilà, les ventes ont dégringolé à cause de la pandémie, les collègues de travail étant à présent disséminés un peu partout et, donc, incapables de jouer aux cartes ensemble. «La pandémie nous a fait perdre 60% de notre chiffre d’affaires pour les ventes en ligne, les entreprises américaines se montrant nettement moins friandes de notre produit», indique M. Tremblay.

D’où son idée d’innover! «Cette semaine, nous allons lancer une campagne de financement participatif afin de créer une plateforme de Team Building Virtuel, axée sur notre jeu Totem, explique-t-il. Il sera possible d’y jouer ensemble, de manière virtuelle, mais aussi de découvrir des programmes de motivation, ou encore des programmes de formation. Le fil conducteur sera toujours rigoureusement le même : booster le bien-être des employés – en l’occurrence, les télétravailleurs – et par suite, leur performance au travail.»

Et de souligner, sourire en coin : «Nombre de gestionnaires ne savent plus trop comment motiver leurs troupes à distance, dit-il. Bientôt, grâce à notre Totem virtuel, il n’y aura rien de plus simple!»

2. Se faire offrir le café par le boss

Les cafés Van Houtte ont concocté un tout nouveau service destiné exclusivement aux télétravailleurs du Canada, intitulé TéléPause Café. De quoi s’agit-il? «D’une occasion en or pour les employeurs d’offrir à leurs employés les bénéfices de la pause-café à la maison», dit Martin Rivard, directeur principal national, ventes et marketing, de Van Houtte.

L’idée est la suivante… L’employeur choisit l’un des trois programmes disponibles – Moka Lounge, Bistro Java ou Coin café – en fonction de la somme qu’il est prêt à débourser chaque mois, puis ses télétravailleurs peuvent commander en ligne leurs marques préférées de thé, de chocolat chaud ou de café – Van Houtte, Tim Hortons, Starbucks,… – et se faire livrer quotidiennement leur commande chez eux, à l’heure de leur choix. Libre à chacun, dès lors, de s’organiser avec les autres pour prendre son café avec les autres au même instant, tout en jasant en ligne.

«Traditionnellement, la pause-café, c’est le moment de stimuler notre créativité, de connecter avec nos collègues, de prendre quelques minutes pour décrocher de nos écrans tout en restant dans notre environnement de travail. La pandémie a tout changé. D’où notre idée de repenser la manière dont les employeurs pouvaient faire revivre ces moments privilégiés aux télétravailleurs», explique M. Rivard.

3. Habiter dans un immeuble adapté au télétravail

Le développeur immobilier Maître Carré a créé une nouvelle marque d’habitations locatives, Mellem. Cette dernière va se concrétiser en 2021 par la construction d’un immeuble de 12 étages composé de 254 unités de logement, à Brossard, en bordure du fleuve Saint-Laurent, un immeuble dont la particularité sera d’être… adaptée au télétravail.

C’est que Mellem présentera des caractéristiques très précises à cet égard:

– Création d’un écosystème. Chacun sera libre d’y vivre selon son style de vie, mais tout sera fait pour voir l’émergence d’un esprit communautaire. L’espace sera conçu comme un «village», avec une place commune, un commerce de proximité et un accès privilégié à la nature. L’idée revendiquée est de «favoriser le bien-être de tous et de chacun», un peu à l’image d’un «écosystème» où chacun évolue en harmonie avec les autres.

– Inspiration auprès de la nature. L’architecture se veut «biophilique», c’est-à-dire qu’y seront intégrés des éléments de la nature dans l’environnement bâti, l’objectif étant d’améliorer le bien-être des habitants. Que ce soit l’agriculture urbaine dans les espaces partagés, une analyse de la luminosité naturelle selon l’angle du bâtiment, sans oublier la présence de bois et de verdure, tout est pensé pour connecter la communauté à la nature.

– Connexion naturelle et active. La proximité de pistes cyclables favorisera la découverte et l’exploration du quartier, dans un mode de transport à la fois actif et collectif. Ce qui signifie que le vélo, la marche à pied comme les transports en commun seront les modes de déplacement priorisés par ce lieu d’habitation.

«Avec la pandémie, on dénote une urgence de quitter la ville et de se rapprocher de la nature, et le premier Mellem situé à Brossard permettra ce bel équilibre d’accès quotidien à la nature, à un commerce de proximité et aux transports en commun. C’est qu’il est devenu impératif de créer des relations mutuellement bénéfiques entre l’être humain et la nature, en suscitant un subtil changement de style de vie», dit Hugo Girard-Beauchamp, fondateur et président, de Maître Carré.

«En fait, Mellem est beaucoup plus qu’une marque, c’est une philosophie, ajoute-t-il. Celle de la communauté, de l’individu et de son écosystème. Voilà pourquoi Mellem s’adresse à ceux et celles qui désirent s’établir dans un lieu qui leur ressemble, à savoir des personnes actives, ouvertes, engagées et soucieuses de leur milieu de vie, tout en cherchant la tranquillité d’esprit et le clé-en-main pour se consacrer à ce qu’elles aiment vraiment dans la vie.»

Bref, un «petit paradis» pour les télétravailleurs d’aujourd’hui et de demain…

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Espressonomie

Un rendez-vous hebdomadaire dans Les affaires et Lesaffaires.com, dans lequel Olivier Schmouker éclaire l’actualité économique à la lumière des grands penseurs d’hier et d’aujourd’hui, quitte à renverser quelques idées reçues.

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