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3 trucs colombiens pour diffuser du bonheur au travail

Olivier Schmouker|Publié le 18 janvier 2024

3 trucs colombiens pour diffuser du bonheur au travail

Un vent nouveau souffle sur la Colombie, et il convient de s'en inspirer. (Photo: Valérie Sigamani pour Unsplash)

MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudisVous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca

Q. – «Est-ce l’hiver, ou bien la rentrée? J’ai l’impression que mes collègues font la baboune toute la journée. N’y aurait-il pas un truc cool et simple pour dérider tout le monde?» – Mégan

R. – Chère Mégan, je tiens à vous remercier pour votre question parce qu’elle m’a permis de mettre en pratique une règle que j’adore: quand on cherche des idées neuves, il est toujours bon de regarder et de s’inspirer de ce qui se fait ailleurs; de préférence, dans les lieux les plus improbables.

Mon choix s’est porté sur… la Colombie. Car personne, ou presque, ne songerait à y dénicher des pratiques managériales innovantes, me semble-t-il. De fait, ce pays d’Amérique latine traîne la réputation d’être l’un des plus dangereux du monde depuis les années 1990 si bien qu’on se dit a priori que le bonheur au travail ne doit pas y être une priorité.

Ce faisant, on se trompe énormément. Un indice m’a mis la puce à l’oreille: en 2013, Medellin, la deuxième ville de Colombie, a été nommée «Capitale mondiale de l’innovation» par le Wall Street Journal Magazine et l’Urban Life Institute parmi plus de 200 villes candidates, dont New York et Tel-Aviv. Et cinq années plus tard, Medellin a été présentée comme «la destination d’Amérique du Sud la plus en vue» par le site web de voyage TripAdvisor.

Quelques recherches sur le management en Colombie m’ont permis de découvrir différentes pratiques inspirantes. Voici trois d’entre elles, susceptibles de dérider l’ambiance au travail. Pour vous, Mégan.

1. Desayuno

Une fois par semaine, en tout début de journée, les membres de l’équipe se réunissent debout pendant un bon quart d’heure. Qui veut prend la parole pour parler d’un sujet qui l’intéresse ou qui a récemment attiré son attention, sans que celui-ci ait le moindre lien direct avec le travail: le morceau de musique qu’il écoute en boucle depuis 24 heures; une innovation technologique insolite; une délicieuse recette de cuisine; etc. Chacun est invité à entrer dans la discussion, en posant des questions ou en rebondissant librement sur le sujet évoqué.

Le but de l’opération est simple. D’une part, démarrer la journée en douceur et sur une note joyeuse. D’autre part, resserrer davantage les liens entre les membres de l’équipe, chacun découvrant au fil des discussions des aspects parfois surprenants des autres.

2. La bebida

Nous aimons tous boire et goûter de nouvelles saveurs. D’où l’idée de prendre le lunch ensemble, de temps à autre, avec une consigne à respecter: venir sans aucune boisson. Car l’un des participants se sera chargé d’acheter une boisson rare ou insolite pour chaque participant, la même pour tout le monde, de préférence une boisson qu’il aura testée à l’avance et qu’il pensera agréable pour tous.

L’idée est simple: partager une expérience tous ensemble et en profiter pour se lancer dans une discussion sur les goûts des uns et des autres. À noter que cette pratique managériale est idéale lorsqu’un ou plusieurs membres de l’équipe sont originaires d’un pays étranger, car ils ont alors une occasion en or de faire découvrir aux autres une des richesses de leur pays; ça peut grandement aider à leur inclusion.

3. Fruta de la pasión

En Colombie, le rituel managérial dénommé «fruit de la passion» correspond à une réunion d’équipe spéciale, où l’on prend le temps de partager et de savourer symboliquement ce fruit doux et juteux. Il s’agit d’un moment de pause convivial qu’on met à profit pour parler et réfléchir en groupe de sujets que l’on ne prend jamais le temps d’aborder au travail.

Par exemple, ça peut revenir à jaser en toute liberté d’enjeux aussi bêtes que la couleur de la moquette du bureau, que tout le monde trouve horrible, mais qui perdure parce que jamais personne n’en parle. La réunion peut se terminer par la décision d’y remédier à moindre coût d’ici les trois prochains mois. Ça peut également se traduire par une riche discussion sur un projet d’avenir qui, pour mille et une mauvaises raisons, était sans cesse repoussée aux calendes grecques. En passant, rien n’interdit d’en profiter pour, justement, déguster ensemble des fruits de la passion…

Voilà, Mégan. Ces trois trucs colombiens pourraient permettre à vos collègues de retrouver un peu de joie de vivre au travail, me semble-t-il. N’hésitez pas à me faire part des résultats ainsi obtenus.