4 jours: Boite Pac lance son «projet-pilote des projets-pilotes»

Si tout se passe comme prévu, Boite Pac pourrait accompagner jusqu'à 10 entreprises de plus par année, d'après Alexandra Lamoureux, associée et consultante. (Photo: courtoisie)

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RHÉVEIL-MATIN. Boite Pac, a annoncé qu’elle entamera sa toute première cohorte d’adoptants de la semaine de quatre jours en mai 2024.

C’est le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale qui l’a d’abord approché pour développer une telle formule pour des entreprises des Îles-de-la-Madeleine et de la Gaspésie. Forte du travail déjà accompli – et comme le programme tarde à être lancé -, l’organisation a décidé de la mettre sur le banc d’essai.

Boite Pac était familière avec la création de telles cohortes : son accompagnement en simultané de 3 à 5 entreprises vers la certification Bcorp est bien rodé et apprécié des participants, indique la consultante. «En petit comité, ça laisse de la place pour que tout le monde puisse s’exprimer», observe-t-elle.

En plus d’être plus abordable – chaque PME ne déboursera pas plus de 4000$, alors que le service individuel en vaut au bas mot 7900$ -, cette méthode en groupe est souvent le théâtre de «discussions riches».

Dans le cadre de la première rencontre, chaque entreprise devra poser les pierres d’assises de sa démarche vers les semaines de travail plus courtes. Les convives échangeront sur l’approche qu’ils comptent adopter selon leur réalité et leur modèle d’affaires.

«On y explique les différentes formules de quatre jours, les indicateurs de performance, les stratégies de communication interne et externe, énumère Alexandra Lamoureux. Ensuite, les participants identifieront ce qui conviendra le mieux à leurs organisations, et présenteront le fruit de leurs réflexions aux autres.»

La deuxième rencontre, celle qui sert d’ordinaire à exposer à tous les gestionnaires d’une entreprise cliente comment adapter leur style de leadership pour faciliter ce changement organisationnel, sera plutôt faite à comité réduit. Seuls deux dirigeants par entreprise participante pourront y assister. L’échange sera enregistré et diffusé à leurs collègues.

La troisième présentation ressemblera beaucoup à la formation «Travailler mieux pour travailler moins» que Boîte Pac offre habituellement à l’externe. Devant tous les employés des membres de la cohorte rassemblés virtuellement, la consultante prodiguera des conseils plus généraux que ceux qu’elle donne aux organisations qui ont un accompagnement individuel.

«Ils pourront les adapter à leur réalité», dit Alexandra Lamoureux.

Succès espéré

L’objectif de Boîte Pac, c’est que la démarche de tous les participants soit couronnée de succès, comme c’est le cas chez les 13 entreprises qu’elle a accompagné individuellement vers la semaine de quatre jours ces deux dernières années.

Sur ce lot, une seule a adopté la formule des 9 jours de travail sur 10, trois mois par année. «Autrement, ça causait trop de pression sur les opérations, mais c’est bien circonscrit dans le temps», rapporte celle qui est aussi associée et directrice de l’impact social.

C’est notamment pourquoi Boite Pac encourage surtout les entreprises qui ont une organisation du travail plutôt simple, comme des agences de consultants d’une cinquantaine d’employés par exemple, à déposer leur candidature. «S’il y a beaucoup de salariés, ou que les horaires diffèrent beaucoup entre les équipes, elles devraient se tourner vers un accompagnement individuel», croit Alexandra Lamoureux.

Deux rencontres individuelles sont d’ailleurs prévues à l’agenda des membres de la cohorte en fin de parcours, pour ajuster le tir s’ils rencontrent des pépins en cours de route.

Ce «projet-pilote des projets-pilotes» s’échelonnera de mai à novembre 2024. Si tout se passe comme prévu, Boite Pac espère organiser deux cohortes par année, lui permettant ainsi d’accompagner davantage d’entreprises vers la semaine de quatre jours.

Aux PME qui hésiteraient à participer à celle d’hiver, la consultante se veut rassurante :«Les entreprises aiment mener leur projet-pilote à l’été, mais il ne faut pas bouder l’hiver. C’est souvent les moments les plus achalandées, donc si on parvient à ajuster notre horaire pour travailler moins d’heures par semaine, ce sera encore plus facile de le respecter en période plus tranquille.»