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5 trucs ultra simples pour bien exprimer votre reconnaissance

Olivier Schmouker|Publié le 08 septembre 2020

5 trucs ultra simples pour bien exprimer votre reconnaissance

Être reconnu, c'est se sentir beau et fort... (Photo: David E Strickler pour Unsplash)

BLOGUE. Distanciation de deux mètres, masque, visière,… Vous comme moi, cela fait maintenant des mois que nous ne côtoyons plus les autres comme auparavant. Des mois que nous sommes «coupés» les uns des autres: si jamais nous avons le malheur de frôler quelqu’un ou de manipuler une poignée de porte juste après autrui, vite, nous filons nous désinfecter des traces qu’il a pu laisser sur nous. C’est bien simple, l’autre est carrément devenu un enfer…

Résultat? Chacun de nous vit ans une bulle, bien malgré lui. Et au travail, cela se traduit notamment par l’atténuation, pour ne pas dire la disparition, de toute forme de considération, voire de reconnaissance, même la plus simple qui soit: fini la tape dans le dos, ou encore le clin d’oeil complice…

Alors? Comment renouer avec la reconnaissance au travail? Oui, comment renforcer les liens ténus qui nous unissent encore à nos collègues et à notre boss?

Clémentine Sebaux est une coach française qui vit à Dinard, en Bretagne – mon petit coin de pays natal! -, et qui pétille de projets aussi originaux que passionnants. Par exemple, sa passion pour les fleurs l’a amenée à être fleuriste et à partager ses idées en lien avec le développement personnel axé sur la bienveillance via le blogue «Botanique humaine». Idem, elle a cofondé Banana Sailing, qui permet aux équipes de travail comme aux individus de prendre le large à bord de bateaux à voile, histoire de faire du team building, ou encore de la méditation en pleine conscience. Et dernièrement, elle a rejoint l’équipe de Listen Léon…

Listen Léon? C’est une start-up française qui a concocté une application homonyme qui permet d’envoyer des compliments à ses collègues, et à en recevoir de leur part, de manière anonyme. Le but de l’opération? Libérer l’audace de chacun grâce au regard bienveillant des autres, et permettre ainsi à chacun de donner le meilleur de lui-même dans son quotidien au travail. Tout ça, grâce à la confiance du collectif.

Autrement dit, l’app Listen Léon est un moyen simple de pallier le manque actuel de reconnaissance au travail, de réinjecter de la bienveillance au sein de nos organisations.

Mieux, Listen Léon peut permettre à l’entreprise de gagner en efficacité. Une intelligence artificielle (IA) analyse en effet tous les messages échangés et identifie alors les forces et faiblesses des uns et des autres, si bien qu’il devient possible de «cartographier» la puissance réelle de l’organisation et, donc, de voir quels «atouts» on gagnerait à jouer à l’avenir et quelles «cartes» gagneraient à être renforcées (ex.: l’IA peut indiquer quel employé pourrait devenir le mentor de tel autre, dont l’efficacité est diminuée du fait qu’il ne maîtrise pas vraiment, par exemple, le logiciel Excel, l’idée étant ici de favoriser l’apprentissage par les pairs).

On le voit bien, la reconnaissance est au coeur de nos organisations. Comment, par conséquent, parvenir à mieux l’exprimer dans notre quotidien au travail? J’ai demandé à Clémentine Sebaux de bien vouloir m’indiquer quelques astuces à ce sujet, et elle a eu la générosité de m’en communiquer cinq, qui sont d’ailleurs au coeur de l’app Listen Léon. Les voici, rien que pour vous:

1. Intention

Lorsqu’on veut exprimer sa reconnaissance, il faut impérativement que cela soit sincère, qu’on soit vraiment reconnaissant envers l’autre. Il faut que ça vienne de notre coeur, voire de nos tripes. «Exit, donc, les solutions à paillettes ainsi que les démarches alibi pour montrer qu’on fait quelque chose», dit Mme Sebaux.

Et d’ajouter: «Être franc sur les raisons qui nous poussent à travailler sur la reconnaissance au sein de son équipe est donc la première clé de la réussite de l’opération. Surtout quand elle implique de mettre à plat les non-dits et les dysfonctionnements (ex.: peur de perdre son leadership en montrant sa gratitude, poids de l’organisation en silos,…).»

Une fois que l’intention est là, on peut être sûr que la reconnaissance exprimée diffusera de l’enthousiasme, de l’énergie au sein de la personne concernée, et par suite, de toute l’équipe.

2. Implication

«L’implication, c’est passer de l’étape de la pensée positive – «Je veux exprimer ma reconnaissance» – à celle de la dynamique positive – «Je vais diffuser de la bienveillance au sein de l’équipe» -, explique la coach. C’est se mettre à agir, c’est passer à l’action, de manière résolue et répétée.»

L’implication peut s’exprimer de plusieurs façons:

– Se changer soi-même. «S’impliquer, c’est créer des routines, se mettre des rappels ou des mémo, dit-elle. C’est effectuer les actions que l’on aimerait voir effectuées par les autres.»

– Soutenir les autres. «Ce qui revient notamment à envoyer des compliments sans attendre de retour, ou encore organiser des réunions, des discussions, visant à mieux se connaitre les uns les autres et à mieux percevoir les forces et talents insoupçonnés de chacun.»

– Influencer son écosystème. «Une implication visible permet de rendre plus légitime la démarche pour les autres et d’atteindre plus vite le point de bascule – 15% à 20% du groupe – après lequel la reconnaissance devient la norme.»

3. Intégrité

Celui qui exprime sa reconnaissance doit être intègre: pas de flatterie, ni d’intention cachée, encore moins de calcul secret visant à obtenir une faveur. Il lui faut «s’effacer derrière le message de reconnaissance», ne pas mettre l’autre en situation de «dette émotionnelle».

Bref, l’idée, c’est d’agir «par pur altruisme», souligne Mme Sebaux.

4. Valorisation

Une bonne reconnaissance met en valeur les qualités intrinsèques du destinataire. Pourquoi? «Parce que ce sont celles qui renforcent l’estime de soi, qui soulignent combien l’autre est utile à l’équipe, combien il est doué, combien sa présence au sein de l’équipe est précieuse», indique-t-elle.

D’où la nécessité de bien saisir que:

– Exprimer sa reconnaissance en l’appuyant sur une qualité ou un élément extrinsèque au destinataire est une erreur. Par exemple, on rate son message si on souligne ou renforce la popularité de la personne concernée, car le regard des autres est un élément extrinsèque, qui ne dépend pas directement de ses forces propres. Idem, offrir une prime en guise de reconnaissance fait rater la cible, car, là aussi, il s’agit de quelque chose venant de l’extérieur de la personne, non pas de l’intérieur d’elle-même.

– Exprimer sa reconnaissance de manière inconsistante est une autre erreur. Les likes et autres commentaires passe-partout du genre «Bien joué!» n’apportent en effet aucune indication sur ce que la personne a vraiment fait de bien.

– Exprimer sa reconnaissance à l’aide d’un feedback «constructif» est également une erreur. Car mettre en avant les points d’amélioration de la personne concernée poussera celle-ci à se «sur-adapter», ce qui lui mettra davantage de pression dans son quotidien au travail.

En fait, une reconnaissance bien tournée a recours à des «compliments positifs, contextualisés et précis», des compliments vrais qui permettent à la personne concernée de gagner en confiance et en pouvoir: plus sûre d’elle, elle osera avancer d’un pas plus assuré, à proposer des idées neuves, à faire preuve d’initiative; elle se sentira encouragée à progresser, et ce faisant, à faire progresser toute son équipe.

5. Interdépendance

L’organisation, les équipes qui la composent et les différentes entités qui l’environnent forment un véritable écosystème. Un écosystème où chacun gagne à grandir en harmonie – et non au détriment – avec les autres. Oui, un écosystème où l’on gagne nécessairement ensemble.

On crée une vraie interdépendance au sein d’un écosystème «à partir du moment où les quatre éléments cités ci-dessus (Intention, Implication, Intégrité & Valorisation) sont mis en oeuvre». Lorsqu’on comprend bien que «la reconnaissance de nos forces individuelles est le socle sur lequel on peut bâtir une saine organisation, vivante et dynamique grâce à la complémentarité de toutes ses forces». Lorsqu’on agit de manière véritablement humaine.

«Être reconnu, c’est se voir reconnaître sa place et se sentir légitime de l’occuper, résume la coach. C’est avoir alors l’occasion de créer soi-même une dynamique positive au sein de l’organisation, en reconnaissant à son tour autrui. C’est pouvoir contribuer au cercle vertueux de la bienveillance.»

Voilà. Exprimer votre reconnaissance est à votre portée, à vous de suivre ces cinq recommandations avec doigté et justesse, et vous verrez – c’est garanti – vos collègues gagner en confiance, peut-être même en bien-être. Ce qui sera tout bénéfice pour l’équipe et pour l’organisation au complet. Sans parler du fait que faire du bien fait toujours du bien à soi-même…

En passant, le philosophe français Edgar Morin a dit dans Les sept savoirs nécessaires à l’éducation du futur: «Les humains doivent se reconnaître dans leur humanité commune, en même temps que reconnaître leur diversité tant individuelle que culturelle».

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