(Photo: 123RF)
RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.
RHÉVEIL-MATIN. Boite Pac fait le pari qu’en investissant dans les projets personnels audacieux des membres de son équipe, ceux-ci seront plus motivés et créatifs. Jusqu’à présent, ça semble concluant.
L’entreprise s’est toujours intéressée aux ambitions de ses employés en dehors du contexte de travail, indique Judith Dignard, la cofondatrice de la PME. Dans le plan de développement des cinq membres de l’équipe, une section leur est même spécialement consacrée.
«On s’est demandé comment nous pourrions être de meilleurs alliés dans le succès ou l’atteinte de ces objectifs personnels. Puis, c’est là que l’idée de “Pac a ton back” est née», raconte-t-elle.
La petite entreprise de service-conseil en certification B Corp a donc débloqué un nouveau budget afin d’investir jusqu’à 600$ dans ce défi que se lance le membre de son équipe.
Pour se prévaloir de cette cagnotte, l’employé devra soumettre au comité «people and culture» son projet personnel, et expliquer en quoi celui-ci représente un défi, de quelle manière cette expérience nouvelle lui permettra de se dépasser, de «sortir de sa zone de confort».
Il devra aussi justifier à quoi lui serviront ses fonds, comme l’achat d’une nouvelle paire de chaussures de course et d’une montre spécialisée si quelqu’un souhaite par exemple participer à un marathon.
Ce sera au comité de trancher si le montant est accordé ou pas. Si les critères d’évaluation sont un peu difficiles à déterminer, avoue Judith Dignard, le périple doit requérir un investissement de temps et d’effort et s’échelonner sur plusieurs mois. La personne doit grandir et se dépasser, autant en apprenant une nouvelle langue qu’en accomplissant une course de cross-country.
«On n’a pas eu à en refuser jusqu’à présent, car les gens comprennent la nature du projet, rapporte Judith. Ce qu’on veut éviter, c’est de payer pour de simple cours de yoga. Ça doit être audacieux.»
Lorsque le projet est accepté, l’employé doit le présenter au reste de l’équipe. Ça permet en quelque sorte d’impliquer les collègues dans l’aventure, de les unir autour de ce parcours vers le dépassement de soi dans lequel la personne s’est embarquée. Cet apport est réel, confirme Judith Dignard qui en a elle-même senti les bénéfices lorsqu’elle a l’an dernier informé ses coéquipiers qu’elle souhaitait battre son record personnel lors d’un marathon avant que le programme n’entre même en vigueur.
Cette étape est un peu aussi une façon de rendre l’employé imputable.
Lors des rencontres en tête-à-tête ponctuelles que le salarié aura avec son supérieur, du temps sera accordé à l’occasion pour faire le point sur l’évolution du chantier afin qu’il continue de ressentir le support de l’organisation.
Investissement judicieux
Seules les personnes employées par Boite Pac depuis plus de trois ans peuvent profiter de ce programme. À toutes les trois années d’ancienneté qui s’accumuleront, elles auront à nouveau droit à ce coup de pouce de l’organisation, avec un montant toujours plus grand.
«Ce n’est pas une dépense qui est énormément coûteuse pour l’entreprise, mais qui peut faire une grande différence. Au-delà de cette aide financière, on s’implique, on fait un suivi. L’employé se sent accompagné, entendu et reconnu», dit Judith Dignard.
Et les bénéfices se font déjà sentir sur la créativité et l’énergie contagieuse de la première personne qui s’est prévalue de ce programme, d’après elle. Ça a aussi des retombées sur sa santé mentale.
«Ça les sort du travail, de leur quotidien, ça les énergise, et ça nourrit leur loyauté», estime la patronne.
Judith Dignard encourage d’ailleurs les autres employeurs à réfléchir à une façon d’offrir un tel coup de pouce aux membres de leur équipe qui résonne avec leur culture organisationnelle. Une telle initiative peut très bien être déployée à plus grande échelle d’après elle. La structure devra toutefois être bien définie.
«When life works, work works», rappelle-t-elle.