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À vous qui êtes saturés de changements…

Geneviève Desautels|Publié le 20 novembre 2019

À vous qui êtes saturés de changements…

Qui dit changement dit doute... (Photo: Jeremy Perkins/Unsplash)

BLOGUE INVITÉ. Il fut un temps où l’on savait, en déposant son curriculum vitae chez un employeur, de quoi seraient composés notre quotidien et notre environnement de travail. Il y avait alors plusieurs croyances et préjugés qui disaient, par exemple, que travailler au sein de la fonction publique signifiait une volonté de stabilité, de peu de changements, et surtout d’aucun changement nécessitant de s’adapter ou de piloter à vue en pleine ambiguïté. D’autres secteurs d’activités – banque, assurance, fabrication, transport, etc. – étaient également synonymes, la plupart du temps, d’évolutions lentes et facilement assimilables par les employés et leurs gestionnaires. Et c’était parfait ainsi.

Mais voilà, de nos jours, ce sont à ces mêmes employés et gestionnaires – initialement embauchés pour leur profil adapté au travail plus ou moins routinier, et qui performaient avec aisance lorsque les processus et les procédures étaient clairs – que l’on demande de chérir l’innovation et le changement. À qui l’on demande de modifier leurs façons de faire, d’être et d’agir au quotidien.

Résultat? Ces personnes-là saturent. Elles freinent des quatre fers dès qu’on prononce le terme «changement». Si bien que la capacité d’évolution de nombre de nos organisations est maintenant sur le point d’atteindre sa limite, de rompre.

À cela s’ajoute le fait que les changements et les transformations sont loin d’être terminés. Très très loin. Ces temps-ci, on les vit beaucoup professionnellement. D’ici peu, cela concernera davantage nos vies personnelles : vont bientôt débouler dans nos foyers les voitures autonomes, les objets connectés, ou encore l’intelligence artificielle; tout comme dans les résidences pour personnes âgées, dans les hôpitaux, chez le garagiste, ou encore à l’école.

C’est bien simple, la seule constante de nos vies actuelles, c’est le changement. Le hic? Nous n’avons jamais été vraiment préparés à ça, à tout le moins pas au rythme où cela se produit aujourd’hui.

Il y a toujours une solution…

La solution? Elle réside dans votre façon de percevoir le changement, dans votre «mindset».

Pour éviter d’être rapidement saturés par les changements perpétuels qui se produisent tout autour de vous, octroyez-vous le droit de ne pas tous les comprendre en détail.

Vous n’avez pas à être d’accord avec tous les changements. De toute façon, à moins d’en être l’initiateur, il est rare que l’on comprenne vraiment la réelle intention derrière le changement. Nous dépensons beaucoup d’énergie à vouloir comprendre en dépit du fait qu’il nous manque de l’information pour bien analyser la situation. Nous nous fions, par réflexe, à nos perceptions, lesquelles divergent nécessairement d’une personne à une autre : au sein de l’organisation, cela explique en partie les différences de points de vue si fréquents entre la haute-direction et les employés dès lors qu’il est question d’innover, de se transformer, de changer.

Même chose, il se peut très bien que vous ne compreniez pas pourquoi un changement est priorisé par rapport aux autres. Et c’est correct ainsi.

Comment faire évoluer alors votre propre perception du changement? Eh bien, pour tolérer l’ambiguïté, accepter l’incertitude et surmonter la perception de perte du contrôle de la situation, il convient d’acquérir et de développer une grande compétence : la réelle confiance en soi.

Cette confiance en soi s’acquiert un pas à la fois, en osant sortir de votre zone de confort. Imaginez-vous ainsi dans la peau d’un athlète : plus celui-ci s’entraîne, plus il devient performant dans son sport, et plus il devient capable de réaliser des prouesses qu’il ne s’imaginait jamais pouvoir produire un jour.

Donc, tel un athlète, il va vous falloir sortir quotidiennement de votre zone de confort, en faire une habitude, une discipline, un entraînement régulier et constant. Au fil du temps, vous verrez que vous vous sentirez de plus en plus à l’aise face à l’ambiguïté, votre tolérance au risque va aller croissante.

En parallèle à ça, votre besoin de contrôler la situation diminuera de lui-même, ce qui permettra à vos collègues de se responsabiliser davantage et de sortir eux aussi de leur zone de confort, dans l’objectif de gagner en réelle confiance en soi.

Bref, vous vous sentirez de moins en moins épuisés et fragilisés par les changements, vous commencerez même à les apprécier de plus en plus, et, mine de rien, vous gagnerez en leadership et en influence – qui sait? Peut-être bien deviendrez-vous à ce moment-là une source d’inspiration pour les autres, en particulier pour les générations montantes?