Un bon boss comprend, conseille & soutient. [Ph: Margarida CSilva/Unsplash]
J’ai eu le privilège de rencontrer Jenny Ouellette, le temps d’un cortado au café Myriade, en plein cœur du Plateau. La fondatrice de BonBoss.ca m’a fait part de sa passion pour le bien-être au travail, de ses trois années passées à mûrir son projet visant à encourager l’émergence de meilleures pratiques managériales, de ses toutes dernières idées – plus pétillantes les unes que les autres – pour favoriser l’épanouissement professionnel de chacun d’entre nous.
C’est comme ça que j’ai appris l’existence du sondage fondateur de BonBoss.ca, un sondage on ne peut plus intéressant puisqu’il a mis au jour rien de moins que la définition même de ce qu’est un «bon boss». Vous savez, ce fameux boss que nous rêverions tous d’avoir, si jamais une telle personne pouvait exister…
Mme Ouellette et son équipe ont interrogé 858 employés et employeurs québécois, histoire de les faire parler de ce que font, à leurs yeux, les bons patrons ainsi que de ce que font, malheureusement, les mauvais. Ils ont analysé toutes les données recueillies, et en ont tiré la conclusion qu’un bon boss présentait toujours quatre traits caractéristiques :
– Écoute. Un bon boss sait avoir une écoute attentive. Il se tait et recueille ainsi les données pertinentes émises par son interlocuteur. Il ne juge pas. Il ne critique pas. Il ne cherche pas à défendre son point à tout prix. Il fait preuve d’empathie.
«Un bon boss, c’est un leader qui écoute ses employés et qui accepte les divergences», a d’ailleurs indiqué l’une des personnes sondées.
«Il sait faire taire son ego», a ajouté une autre.
– Équité. Un bon boss est juste et respectueux. Il sait reconnaître les mérites des uns et des autres. Il salue les efforts, pas uniquement les résultats. Il voit chacun comme son égal, et donc comme un être humain qui, tout comme lui, a des qualités, mais aussi des défauts. En conséquence, il sait accepter les erreurs commises, puis en tirer des leçons bénéfiques à tout le monde.
«Un bon boss doit être juste envers tous ses employés, sans favoriser ceux avec lesquels il ressent le plus d’affinités», a dit une personne sondée.
«Le cas échéant, il sait mettre fin à l’injustice», a ajouté une autre.
«C’est quelqu’un qui autorise chacun à se tromper, en sachant que c’est là un bon moyen d’apprendre et de progresser», a indiqué encore une autre.
– Partage. Un bon boss aime partager avec autrui : sa vision de l’avenir, ses idées, ses valeurs, etc. Il sait que cela enrichit les autres, et l’enrichit lui-même, en ce sens que ses propres pensées s’affûtent à mesure qu’elles se frottent à celles d’autrui. Il témoigne ainsi de son authenticité.
«Un bon boss est un leader qui se souvient de ce que c’est que d’être un simple employé, et qui en tient compte», a estimé l’un des participants au sondage.
«Il est transparent», a dit un autre.
«Il travaille avec son équipe», a ajouté un autre.
– Inspiration. Un bon boss fait et donne confiance. Il sait qu’il ne peut progresser lui-même que s’il contribue à la progression des autres. Il insuffle à chacun l’audace nécessaire pour exprimer ses propres idées, pour faire preuve d’initiative et même pour sortir de sa zone de confort. Il permet ainsi à chacun de vraiment donner son 110%, à savoir d’être aussi heureux qu’efficace dans son quotidien au travail. Il est quelqu’un d’inspirant.
«C’est quelqu’un qui donne les outils nécessaires pour pouvoir donner le meilleur de soi-même», a dit une personne interrogée.
«C’est un modèle, qui prêche par l’exemple», a ajouté une autre.
Voilà. C’est aussi simple que ça. L’un des participants au sondage a résumé tout cela d’une seule phrase, à mon avis : «Un bon boss, ce n’est pas un boss, c’est un coach», a-t-il dit. Eh oui, ce n’est pas un leader qui commande & contrôle, mais bel et bien un leader qui comprend, conseille & soutient. C’est quelqu’un qui se met au service de son équipe, et qui ne considère donc pas que c’est son équipe qui est à son service.
Alors, votre boss est-il un bon boss? Oui, s’il respecte scrupuleusement l’acronyme ÉÉPI, pour Écoute Équité Partage Inspiration. Et non, si jamais au moins l’un des traits caractéristiques lui fait défaut.
Idem, chers leaders, vous êtes maintenant en mesure d’identifier ce qui coince dans votre leadership, si vous ne compreniez pas pourquoi votre équipe peinait tant à atteindre les objectifs visés. Et surtout, vous voilà capables de travailler avec précision vos principales faiblesses à ce sujet.
Parfait. Maintenant, une question se pose tout de même : «Un bon boss, ça existe, ou pas?»
«Oui, bien sûr que ça existe! a lancé Mme Ouellette, tout sourire. Il y en a plus qu’on ne croit, et c’est d’ailleurs la mission de BonBoss.ca de les identifier. Et mieux, de les certifier.»
Et de préciser : «Dans le cadre de notre certification, nous vérifions que le boss en question – quel que soit son niveau hiérarchique – sait bel et bien faire preuve d’écoute, d’équité, de partage et d’inspiration. Et nous allons un cran plus loin, avec la vérification qu’aucune plainte pour harcèlement n’a jamais été portée contre lui», a-t-elle dit.
L’intérêt d’être certifié «bon boss»? C’est encore difficile à estimer, car le programme est encore trop jeune pour le savoir avec précision. Toutefois, on peut raisonnablement estimer que lorsqu’on est reconnu comme un bon boss, ça n’apporte que du positif : c’est un petit velours que d’être ainsi reconnu pour son leadership; ça donne envie de faire encore mieux à l’avenir; ça attire l’attention des nouveaux talents, à la recherche d’une équipe dans laquelle ils seront en mesure de voler de succès en succès; etc.
«Chaque bon boss certifié est affiché sur notre site web. L’idée est simple : donner la possibilité aux nouveaux talents de découvrir qui a été reconnu comme un bon boss, et – pourquoi pas? –, de lui envoyer leur CV, si jamais ils ont envie de voir si l’herbe est plus verte ailleurs», m’a dit la fondatrice de BonBoss.ca.
«L’important aujourd’hui, c’est de faire comprendre aux gens qu’ils n’ont pas à continuer de subir les mauvais patrons, ni toutes sortes de brimades. De leur indiquer qu’il y a une alternative. Qu’ils sont fondamentalement libres d’aller travailler avec des personnes qui ont les mêmes valeurs qu’eux. Et donc, qu’il leur est vraiment possible de s’épanouir sur le plan professionnel, juste en changeant de boss», a-t-elle ajouté.
Bref, à vous la liberté, si le cœur vous en dit!
En passant, le personnage Hipolito dit dans le film Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain : «Changer d’air, c’est salutaire!»
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