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Geneviève Desmarais

Bienveillance au boulot

Geneviève Desmarais

Expert(e) invité(e)

Au secours! J’ai mal à mon équipe en présentiel

Geneviève Desmarais|Publié le 08 mars 2022

Au secours! J’ai mal à mon équipe en présentiel

L’ambivalence face au retour en présentiel est normale. (Photo: 123RF)

BLOGUE INVITÉ. Fin du télétravail obligatoire, retour au bureau en présentiel… Êtes-vous prêts à faire face à toutes les éventualités avec vos humains?

Deux ans de télétravail, c’est long. Assez long pour créer de nouvelles habitudes que tout un chacun apportera avec lui dans son baluchon au retour au travail en «présentiel».

Mathieu a décidé qu’il ne retournerait pas au bureau; le télétravail ça marche après tout.

Luc arrive bougon à sa première journée après avoir pris le train, toujours en retard.

Mathilde est déçue de ne pas avoir pu s’entrainer avant de commencer sa journée.

Arman s’installe avec son loup et ses bouchons pour sa sieste de début d’après-midi.

Clément a peur d’arriver en retard à la garderie et quitte le bureau en catimini à 15h00.

Sylvie refuse de rencontrer qui que ce soit et s’enferme dans son bureau; elle craint toujours le virus.

Marco quant à lui ne veut plus porter de masque, jamais, peu importe l’endroit, malgré vos demandes répétées.

Je répète donc ma question, êtes-vous prêts ?

Après une courte lune de miel de socialisation, le climat est tendu. Les relations sont loin d’être harmonieuses. Vous passez un temps fou à gérer vos humains. Vous vous ennuyez presque du télétravail. Comme gestionnaire, vous serez plus que jamais sollicités et vos compétences humaines seront la clé pour passer à travers la période d’adaptation qui suivra le retour au bureau. Par où commencer ?

 

Testez l’eau

Les grandes organisations se préparent depuis des mois au retour de leurs employés, grand bien leur fasse. C’est une tout autre histoire pour les petites entreprises, dont les ressources sont plus limitées. Leurs priorités des vingt-quatre derniers mois ont été à des années-lumière de la planification stratégique standard. Elles ne sont toutefois pas complètement démunies.

Avant de remettre les pieds au bureau, réalisez un court sondage auprès de vos employés pour connaître leur niveau de confort, leurs préoccupations, leurs inquiétudes et leurs suggestions. Ne promettez rien, mais préparez-vous en fonction de ce qui vous sera communiqué.

Vos employés sont déjà de retour ? Rien ne vous empêche de les sonder quand même ! Plus vous aurez d’information et meilleure sera votre posture pour accompagner votre équipe.

Que ce soit à l’aide d’un sondage en ligne, d’un sondage papier, d’une boîte à suggestions dans la salle des employés, d’un courriel « info-retour », ou d’un Q&R sur votre intranet, multipliez les moyens mis à la disposition de votre équipe pour vous parler.

Et diversifiez les points de contact qui servent tout simplement à demander « Toi, Julie, comment ça va ? » Oui, dans les premières semaines, vous passerez pas mal de temps « à jaser », mais ce sera clé dans le succès de votre retour au bureau.

 

Bienveillance, flexibilité et patience

Retourner au bureau alors que le virus circule toujours suscitera beaucoup d’insécurité. Faites preuve de bienveillance, soyez à l’écoute et évitez de tomber dans le jugement. Donnez du temps à votre équipe. Vous ne gagnerez rien à vouloir appliquer dès la première journée de façon rigide toutes vos politiques d’entreprise. D’ailleurs, pourquoi ne pas en profiter pour revoir certaines de vos pratiques pour les faire évoluer ?

Soyez indulgents. N’oubliez pas que vous vous apprêtez à détricoter deux ans de nouvelles habitudes. Votre équipe doit en quelque sorte faire le deuil de ces rituels, acquis dans le confort de leur foyer.

Tous ne sauteront pas de joie à l’idée de reprendre le chemin du bureau – j’en fais partie. J’adore me lever plus tard, avoir une routine beauté allégée, ne pas avoir à prendre l’autobus, marcher le chien quand ça m’arrange, m’entraîner à des heures atypiques, dîner dans le confort de ma cuisine, faire 20 minutes de sieste en début d’après-midi et être près de ma famille à temps plein. J’aurai beaucoup de deuils à faire dans quelques semaines…

 

Et si jamais ça dégénère ?

Malgré toutes nos bonnes intentions, certaines équipes deviendront dysfonctionnelles. Ne voyez pas cela comme un échec et ne vous acharnez pas, saisissez plutôt l’occasion d’aller plus loin dans votre analyse.

Réalisez un diagnostic au sein de votre équipe non seulement pour identifier les problèmes, mais surtout des solutions pour mettre fin à la spirale. Si vous le pouvez, faites appel à une ressource externe expérimentée pour réaliser un tel exercice. Vous sauverez du temps. L’analyse sera neutre. L’accompagnement dont vous bénéficierez vous permettra de prendre du recul. Vous pourrez ainsi respirer un peu. Il faut parfois appuyer sur le bouton « réinitialiser » pour mieux repartir.

L’ambivalence face au retour en présentiel est normale. Nous sommes tous humains. Je vous souhaite un retour en présentiel en douceur.