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Geneviève Desmarais

Bienveillance au boulot

Geneviève Desmarais

Expert(e) invité(e)

Bien-être des employés: mieux vaut prévenir que guérir

Geneviève Desmarais|Publié le 10 janvier 2022

Bien-être des employés: mieux vaut prévenir que guérir

Bien que la bienveillance au travail semble à la mode, les bottines ne suivent pas les babines. (Photo: 123RF)

BLOGUE INVITÉ. Bilan 2021 ou résolutions 2022? Je me suis questionnée longtemps. Puis j’ai fait le tour des mandats de Resolys des douze derniers mois. Et je suis un peu triste de constater à nouveau qu’on ne priorise pas suffisamment la prévention et la sensibilisation dans nos milieux de travail. La bienveillance au boulot semble à la mode, mais la place qu’on lui accorde réellement m’apparait bien loin dans la liste de nos priorités.

L’an dernier, nous avons principalement mené des enquêtes ou des analyses de climat de travail. Il y a bien eu de la formation, du conseil, de la réflexion et de l’accompagnement, mais trop peu pour atteindre notre idéal en la matière. Je persiste à croire que les initiatives de prévention et d’accompagnement ont un bien plus grand impact à court et à long terme sur l’harmonie et le bien-être des employés. Elles sont toutefois sous-utilisées.

Avec le retour au télétravail (encore), la fermeture de certains types d’établissements (encore), la hausse fulgurante des congés de maladie et le manque criant de main-d’œuvre (toujours), la pression ne fera que s’accentuer une fois de plus sur les dirigeants, les gestionnaires et l’ensemble des employés.

Qui dit pression dit augmentation du stress. Et qui dit augmentation du stress dit écarts de conduite plus fréquents, incivilité, insubordination, harcèlement, absence pour maladie, démission, conflits ouverts et tout ce qui s’ensuit.

N’attendez pas que le bouchon saute pour agir et prévenir les débordements. Il est possible de rappeler les attentes en matière de bonne conduite sans être moralisateur. Utiliser l’humour, créer des capsules ludiques, insérer un rappel dans une communication plus large, rappeler les comportements à adopter plutôt que ceux à éviter ne sont que quelques exemples concrets de prévention. Sensibiliser tout le monde à la nécessité de prendre soin les uns des autres et à l’absence de tolérance pour les comportements inappropriés ne peut qu’être bénéfique pour votre organisation.

Plus que jamais nos gestionnaires sont sollicités pour gérer des conflits, intervenir auprès d’équipes en voie de devenir dysfonctionnelles, agir comme médiateur et recueillir les confidences d’employés qui vivent des situations difficiles. Bien les outiller pour avoir ces conversations et intervenir de façon posée et efficace est donc primordial. Pourtant, trop peu d’organisations préparent adéquatement leurs gestionnaires à l’aspect gestion des ressources humaines et des situations difficiles. Un investissement qui rapporte beaucoup lorsqu’on a des gens bien équipés et confiants pour réagir en toutes situations.

Je suis de ceux qui considèrent que la gestion des ressources humaines est une compétence qui se bâtit, et non une compétence qu’on possède d’emblée lorsqu’on gravit les échelons. Être un bon employé ne fera pas nécessairement de nous un bon gestionnaire. L’empathie, l’écoute, la gestion des conflits et de la performance, la communication des attentes, l’intervention au moment opportun, le tact, l’objectivité et la faculté de prendre du recul pour prendre la bonne décision ou proposer une solution adéquate ne font pas nécessairement partie de notre boîte à outils.

Donc en 2022, priorisez votre boîte à outils! Bonne année!