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Bilan de l’emploi: le Québec pourrait perdre en compétitivité

Catherine Charron|Publié le 17 février 2022

Bilan de l’emploi: le Québec pourrait perdre en compétitivité

Dans un bilan du marché de l'emploi, on conclut qu'il n'y a pas eu de «Grande démission» au Québec. (Photo: 123RF)

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RHÉVEIL-MATIN. Tandis que la pénurie de main-d’œuvre est revenue de plus belle hanter les entreprises depuis la reprise économique, l’Institut du Québec s’inquiète que les organisations perdent en compétitivité si elles ne misent pas sur la formation de leurs travailleurs.

Dans son Bilan 2021 de l’emploi du Québec, elle souligne que certains patrons sont plus ouverts qu’il y a deux ans à revoir à la baisse l’expérience et les aptitudes requises pour combler un de leurs postes.

Cela pourrait être risqué si cette décision ne va pas de pair avec davantage de formation en entreprise, met-on en garde, d’autant qu’il existe déjà dans la province et au pays des «retards en littératie numérique».

En effet, plus les années avancent, plus l’économie sera à la recherche de travailleurs hautement qualifiés, qui possèdent des «compétences plus soutenues en compréhension de lecture, d’écriture et en résolution de problèmes complexes».

Ce sont là les conclusions que tire l’Institut du Québec dans son état des lieux annuel du marché de l’emploi de la province qu’elle a dévoilé le jeudi 17 février 2022.

 

Plus d’emplois, moins de candidats

En décembre 2021, on recensait 34 100 postes de plus qu’en décembre 2019 au Québec, une hausse surtout marquée du côté du travail à temps plein. L’organisation dirigée par Mia Homsy précise toutefois que la création d’emploi «n’est pas revenue à sa trajectoire prépandémique», mais a plutôt gommé les pertes survenues en 2020.

Le nombre de personnes au chômage lui a drastiquement chuté en un an, glissant de 94 900. Il y a donc maintenant plus de postes vacants que de candidats à la recherche d’un boulot, souligne l’Institut.

Alors que le taux de chômage (4,7%) est plus bas qu’en décembre 2019 (5,3%), le taux d’emploi (61,2%) et d’activité (64,3%), eux, «sont retournés à leur niveau prépandémique», indique-t-on dans le rapport.

Les femmes semblent, de façon générale, avoir regagné leur place sur le marché du travail, tout comme les immigrants, fait remarquer l’Institut du Québec.

Là où le bât blesse, c’est du côté des travailleurs de 55 ans et plus, surtout chez les femmes et les hommes de 15 à 24 ans.

Depuis décembre 2019, 25 700 Québécoises expérimentées ont quitté la population active, alors que 9400 hommes du même groupe ont fait de même. Chose certaine, selon l’Institut du Québec, tandis que le vieillissement de la population continuera de raréfier la main-d’œuvre, les entreprises devront les convaincre de revenir — ou du moins demeurer — à l’emploi.

Elles devront aussi attirer les jeunes hommes, alors que l’écart entre leur présence et celles de leurs homologues féminins sur le marché du travail s’approfondit, passant de 2 à 6,2 points entre décembre 2019 et 2021.

 

Migration entre les secteurs d’activité

Les Québécois ont délaissé les secteurs d’activité durement touchés par la COVID-19, comme la restauration et le commerce de détail, au profit de ceux de l’enseignement, des services professionnels et de la finance et l’assurance notamment. Ce mouvement migratoire est d’ailleurs bien plus prononcé que celui entre les métiers.

Si les restaurateurs, les commerçants et le milieu hôtelier ne parviennent pas à attirer de nouvelles paires de manches, l’Institut du Québec s’attend à ce qu’ils doivent «revoir leur modèle d’affaires», ou encore «leur organisation du travail» afin de poursuivre leurs activités.

Elle ajoute que la flexibilité offerte par le télétravail et le mode hybride d’un employeur demeurera un facteur névralgique pour bon nombre de leurs chercheurs d’emplois.

 

Pas de «Grande démission» au Québec

L’Institut du Québec ne croit pas qu’il y ait eu ni au Québec ni au Canada un phénomène similaire à la «Grande démission» américaine.

Ne disposant pas de données semblables à celles récoltées par le Job Openings and Labor Turnover Survey pour tirer une telle conclusion, elle fait toutefois remarquer que le taux d’activité aux États-Unis est moindre que celui au Québec, et l’écart s’est même creusé. Il n’y a donc pas une pareille sortie du marché de l’emploi dans la province.

«Cependant […], ces données ignorent plusieurs mouvements au sein du marché du travail que nous n’arrivons pas entièrement à capter», est-il précisé.

 

 

Comment jongler entre vos ambitions, et celles des autres actionnaires? En août 2020, pas moins de 15000 dirigeants de PME laissaient entendre qu’ils comptaient céder les reines de leur entreprise d’ici la fin de 2021. 

 

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