Ce que Cossette a retenu de son passage dans un espace de bureau partagé
Catherine Charron|Mis à jour le 05 septembre 2024Louis Duchesne, son président pour le Québec et l’est du Canaca, n’est pas peu fier de l’engouement que cet espace a suscité chez ses troupes qui y passent au moins trois jours par semaine. (Photo: Raphaël Thibodeau)
RHÉVEIL-MATIN. Jeudi matin, les bureaux que partagent les différentes bannières de Plus Compagnie fourmillent de monde. Certains s’installent dans la zone bistro baignée de soleil qui surplombe le square Victoria. D’autres attrapent une boisson chaude et se dirigent plutôt vers une cabine insonorisée pour faire un appel, ou encore vers leur «lieu d’ancrage», lieu où se rassemblent les coéquipiers qui bossent sur un même projet.
Cossette occupe près des trois quarts des 31 000 pieds carrés que compte l’étage. Louis Duchesne, son président pour le Québec et l’est du Canada, n’est pas peu fier de l’engouement que cet espace a suscité chez ses troupes qui y passent au moins trois jours par semaine.
«Ça a été super bien accueilli. […] Le taux d’occupation moyen est de 70%, glisse-t-il près de huit mois après le déménagement. Notre taux de satisfaction a même augmenté de six points de pourcentage et avoisine le 81%.»
Celui qui laissait entendre en 2021 que «les bureaux n’étaient plus l’endroit où travailler par défaut» a depuis revu sa position, fort des tests accomplis ces deux dernières années dans les bureaux de WeWork autant en matière d’aménagement de l’espace que de flexibilité d’horaire.
«On a beaucoup entendu parler d’une hausse de la productivité obtenue grâce au travail de la maison. Ces gains sont surtout faits sur le plan individuel. On est dans une industrie où la productivité collective est importante, où ce que l’on propose à nos clients nait de la complémentarité de nos expertises, du choc des idées. Ça se peut virtuellement, mais ça se vit mieux en personne», soutient le dirigeant.
Flexibilité structurée
C’est sur cette dualité que l’agence créative a axé son message lorsqu’elle a annoncé le retour plus fréquent au bureau, et force est de constater qu’il a su trouver une oreille attentive.
«Parce qu’on a mis en place cette politique, quand tu viens au bureau, tes collègues sont là. L’expérience est d’autant plus riche que lorsqu’on était complètement hybride et que tu passais ta journée derrière un écran à échanger avec des coéquipiers restés à la maison.»
Cossette mise sur une «flexibilité encadrée». En d’autres termes, elle n’examine pas la présence sur la rue Viger Ouest ni l’heure d’arrivée des employés. Ces derniers ne seront pas punis si, à l’occasion, ils ne passent pas les trois jours au bureau exigés par l’organisation, nuance Louis Duchesne.
Au quatrième étage de l’immeuble, chaque personne peut travailler de l’endroit qui lui plait, et ce, même si certaines zones sont dédiées à des projets précis, ce que le président appelle «des lieux d’ancrage». C’est d’ailleurs un des vestiges de ce qu’ils ont testé chez WeWork.
«On a aménagé l’espace pour que 80% de l’ensemble de nos employés puissent y travailler en simultané», précise-t-il.
Renouer avec un espace permanent
Pour mener à bien cette vision, Cossette et sa société mère, Plus Compagnie, ont rapidement décidé de reprendre un bail commercial. L’agence souhaitait retrouver «cette maison» sur laquelle elle n’avait pas complètement tiré un trait même pendant son passage chez WeWork.
«On aurait pu décider d’aller dans un endroit encore plus petit, et encourager les gens à surtout travailler de la maison, confie Louis Duchesne. On a plutôt fait le pari qu’en investissant dans un environnement de travail de qualité, les gens qui vont y goûter vont vouloir revenir davantage. »
Le choix de demeurer au centre-ville de Montréal est conscient, ajoute-t-il. Son dévolu s’est jeté sur d’anciens bureaux de Shopify, lui qui a été conquis par la luminosité, la vue prenante sur le square Victoria et les silos du Vieux-Port et la proximité du transport en commun.
Cossette, qui préfère taire la taille de l’investissement, a certes apporté quelques modifications à l’espace, décloisonnant certaines pièces et installant des studios de montage audio et vidéo, mais, dans l’ensemble, un simple coup de pinceau a suffi, illustre Louis Duchesne.
L’espace de travail reflète la philosophie de l’entreprise, d’après le dirigeant, le genre d’expérience qu’elle souhaite offrir à leurs employés. Un exercice que chaque organisation devrait faire au moment de réaménager ses pieds carrés.
«On a redéveloppé ce muscle de venir au bureau qu’on a perdu avec la COVID-19. C’est maintenant rendu naturel. Les gens ne viennent pas parce que l’entreprise le leur demande. C’est plutôt parce qu’on a repris l’habitude.»