Ce collègue qui ne passe que quelques heures au bureau est peut-être un adepte du «coffee badging». (Photo:123RF)
RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.
RHÉVEIL-MATIN. Septembre approche. Les vacances tirent à leur fin, les étudiants s’apprêtent à retourner vers les bancs d’école, et les employés du fédéral devront dorénavant faire acte de présence au bureau à raison de trois jours par semaine. Aux employeurs qui pourraient être tentés d’emboiter le pas à Ottawa, prenez garde : le phénomène du «coffee badging» pourrait s’immiscer dans votre organisation.
D’abord mis en lumière par le Owl Labs dans l’édition 2023 de son rapport intitulé «State of Hybrid Work» aux États-Unis, on qualifie de «coffee badger» ces employés qui ne sont que de passage au bureau. Comme le nom l’indique, ceux-ci restent juste assez longtemps pour scanner sa carte d’accès, déguster un breuvage chaud et se faire remarquer par leurs collègues, et leurs supérieurs. Le reste de leur journée sera passé à travailler ailleurs qu’au bureau.
D’après les résultats de l’étude menée aux États-Unis auprès de 2000 travailleurs à temps plein, ce sont 58% des personnes sondées qui adoptent le mode de travail hybride qui y adhèrent. Cette pratique est plus répandue chez la gent masculine, indique la société spécialisée dans les solutions de travail hybride : 62% des hommes qui bossent de la maison comme du bureau s’y adonnent, alors que 38% des femmes disent le faire.
Les milléniaux sont les plus susceptibles de ne se présenter que quelques heures dans la journée à 63%. Suivent les membres de la génération X, à 54%, et ceux de la génération Z à 43%.
Amazon a tenté de s’attaquer à ce phénomène, d’après des informations que le magazine américain Business Insider a relayées à la fin du mois de juillet 2024. La société fondée par Jeff Bezos exige une présence sur le milieu de travail de deux à six heures minimum par jour selon l’équipe à laquelle fait partie l’employée pour satisfaire la politique de retour au bureau.
Geste de protestation
Ce bref acte de présence peut sembler complètement contreproductif, lorsqu’on sait que 53% des personnes sondées passent entre 30 et 60 minutes de leur journée pour se rendre au boulot.
C’est d’autant plus contre-intuitif que l’une des principales raisons pour lesquelles les employés refusent de retourner plus souvent au bureau, c’est pour éviter de perdre du temps et de l’argent dans le transport, toujours selon le Owl lab.
Ce serait plutôt une manière démontrer leur mécontentement avec la décision de l’organisation d’imposer un retour au travail forcé, surtout chez ceux qui passent leur journée en réunion, derrière leur écran, au bureau d’après Bonnie Dilber, responsable du recrutement chez Zapier.
Elle suggère aux patrons de ces employés désabusés de s’assurer qu’ils voient la valeur ajoutée au temps passé au boulot. Peut-être est-ce les occasions de tirer des leçons en observant leurs collègues en action qui les convaincra de rester, souligne-t-elle.
L’experte encourage les dirigeants à prendre le taureau par les cornes et à demander aux principaux intéressés pour quelle raison ceux-ci préfèrent bosser ailleurs. Ça pourrait mettre en lumière des changements à apporter pour limiter les irritants au retour au bureau.