Une question d'attitude... (Photo: Charlie Egan/Unsplash)
BLOGUE INVITÉ. Depuis un an, je ressens, vois et entends la pression qui monte ici et là, à un niveau, me semble-t-il, encore jamais vu…
Je rencontre des gestionnaires qui ne savent plus comment atteindre leurs objectifs tant la quantité de travail qu’on exige d’eux est importante : de plus en plus de mandats complexes et stratégiques, prendre en charge de plus en de collaborateurs, etc.
Des gestionnaires qui vivent sous la pression constante de devenir de bons patrons, c’est-à-dire de véritables coachs pour chacun des employés dont ils ont la responsabilité (à défaut de quoi, ces mêmes employés se démobilisent vite fait, et en viennent à quitter l’organisation).
Des employés – toutes générations confondues, tant du privé que du public – déplorer le fait que leurs patrons sont très peu présents pour eux, qu’ils sont débordés, ou encore qu’ils naviguent à vue, changement après changement, sans direction claire.
Des chefs d’entreprise qui travaillent de plus en plus d’heures, y compris les soirs et les fins de semaine, dans l’espoir de respecter des deadlines de plus en plus fous. Et qui s’évertuent à donner des coups de main à leurs équipes dans toutes sortes de projets.
Des adjoint(e)s de ces mêmes dirigeants et gestionnaires qui passent leur vie à répondre à un torrent de courriels, soirs et fins de semaine compris.
Des collègues consultants qui se plient à toutes sortes d’exigences de leurs clients, subissant ainsi en retour la pression que ressentent ceux-ci. Et qui vivent à un rythme devenu carrément insoutenable.
En parallèle de tout ça, je note que de plus en plus d’articles traitent du sujet de la santé mentale au travail. Et je me dis – sûrement comme vous – que la limite de ce qui est humainement soutenable est proche, si elle n’est déjà dépassée…
Il y a toujours une solution…
Ces derniers temps, une vague a pris de plus en plus d’ampleur, celle du «slow movement». Cette dernière nous suggère de changer notre attitude dans différentes sphères de notre vie : au travail, à la maison, à notre façon de manger, à notre manière de nous entraîner, etc.
Cette vague me fascine, car elle nous invite à ne plus nous contenter d’être et d’agir, et à nous interroger quant à notre perpétuelle course au «toujours plus» (ex. : acquérir le tout dernier gadget électronique, dépasser le concurrent qui est juste devant nous…). Et si nous tentions plutôt de participer à une tout autre course, celle du «toujours mieux»…
Ainsi, nous chercherions dès lors à mieux nous servir des ressources dont nous disposons à présent : les ressources humaines dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre; les ressources matérielles pour prendre soin de l’environnement; les ressources financières pour affiner nos marges bénéficiaires; etc.
Quant à moi, j’ai toujours été persuadée qu’il valait mieux s’adapter et nager avec la vague que de s’épuiser en s’attaquant à elle de face.
Comment, donc, «nager» autrement? Prenez le temps de tout remettre en question, dans l’optique d’optimiser votre temps et celui de vos collaborateurs.
Je sais, ça demande beaucoup de courage. Notamment parce qu’il est toujours pénible de se défaire d’habitudes qui, nous semble-t-il, nous ont menés au succès jusqu’à présent. Mais c’est là un travail sur soi qui s’impose.
Idem, n’attendez pas d’avoir le GO de qui que ce soit pour réfléchir avec vos collaborateurs sur la façon de faire mieux, et d’arrêter de chercher à toujours faire plus. Vous pouvez prendre cette initiative. C’est sous votre contrôle. Vous n’avez pas à attendre le feu vert de la haute direction.
Vous avez déjà une belle carrière, et c’est le fruit de votre façon de faire. Pourquoi changer? Eh bien, parce que vous vous devez de faire preuve d’humilité, de contester votre «recette du succès», d’évoluer.
Imaginez que, demain, on vous demande d’ajouter des tâches aux vôtres, qu’on augmente le nombre de projets sous votre responsabilité, qu’on vous assigne une autre équipe. Comment allez-vous y arriver? Mieux vaut anticiper, et vous y préparer dès maintenant. Et ce, en effectuant un tout premier pas en dehors de votre zone de confort…
Le premier pas pour passer de la conscience à l’action
Que vous soyez employé, professionnel, gestionnaire, dirigeant ou entrepreneur, enlevez sans tarder votre cape de super-héros. Dégagez-vous de la pression de devoir être le meilleur, celui qui sait tout et peut tout faire. Ne serait-ce qu’en raison du fait que cette attitude déresponsabilise votre équipe, voire fait fuir les personnes vraiment talentueuses : 62% des départs volontaires des employés sont liés à un manque de défi, selon le plus récent Baromètre RH de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés du Québec (CRHA).
Dans l’environnement actuel, qui est Volatile, Incertain, Complexe et Ambiguë (Vuca), la première chose à faire est de partager vos connaissances et votre leadership. Prenez le temps d’enseigner ce que vous savez, dans l’action, au fur et à mesure que les dossiers se présentent.
En plus d’avoir énormément d’impact sur vos collaborateurs, vous acquérez alors leur respect et vous gagnerez en crédibilité. Et c’est ainsi que vous formerez une équipe de champions (n’oubliez jamais qu’une équipe est toujours plus performante que la somme des individus qui la composent).