Une question d'expérience employé... (Photo: Austin Distel pour Unsplash)
MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudis. Vous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca
Q. – «J’ai augmenté le salaire horaire pour les postes juniors. J’ai amélioré le programme d’assurances. J’ai accepté le télétravail. Et pourtant, je peine toujours autant à recruter. Je ne sais vraiment plus quoi faire…» – Rayan
R. — Cher Rayan, vous êtes frappé de plein fouet par la pénurie de main-d’œuvre. Comme beaucoup d’autres au Québec.
La solution? Eh bien, des pistes apparaissent à la lecture d’une récente étude du cabinet-conseil McKinsey menée auprès d’un millier de travailleurs nord-américains. Des pistes qui ont toutes un point commun: booster «l’expérience employé».
«Aujourd’hui, les travailleurs sont avides de confiance, de collaboration et de missions épanouissantes, indique l’étude. Ils veulent évoluer dans une équipe collaborative et sentir que leur contribution est reconnue. Ils désirent des responsabilités claires et des opportunités d’apprendre et de grandir. Et ils s’attendent à vivre dans un environnement physique et numérique approprié, qui leur permet de concilier vie privée et vie professionnelle.»
L’étude montre que l’expérience employé se joue sur trois plans, et qu’un employeur qui entend s’améliorer sur ceux-ci se doit de répondre franchement aux interrogations suivantes.
1. L’expérience sociale
— Connexions. Les gestionnaires estiment-ils vraiment que chaque membre de leur équipe est un contributeur efficace? Et le leur communiquent-ils comme il faut?
— Travail en équipe. Chacun considère-t-il ses collègues comme des personnes fiables et efficaces? Et chacun veille-t-il à créer un environnement de travail porté sur la collaboration et l’innovation?
— Ambiance de travail. Chacun se sent-il comme le membre d’une communauté bienveillante?
2. L’expérience de travail
— Organisation du travail. Chacun a-t-il des responsabilités claires? Un travail intéressant? Et les ressources nécessaires pour atteindre ses objectifs?
— Efficacité. Chacun se montre-t-il efficace dans son quotidien au travail? Dispose-t-il d’une marge de manœuvre suffisante pour accomplir ses tâches comme il le souhaite?
— Reconnaissance. Chacun est-il en situation de décrocher des récompenses ou des primes? Est-il salué pour sa contribution? Est-il mis en situation pour apprendre et grandir?
3. L’expérience organisationnelle
— Raison d’être. Les valeurs des travailleurs sont-elles vraiment en phase avec celles de l’organisation? Et les objectifs visés sont-ils, eux aussi, alignés?
— Technologie. Le matériel technologique mis à disposition pour accomplir le travail est-il adapté? Fait-il l’objet de certaines «frictions», de reproches récurrents témoignant de la frustration des travailleurs?
— Environnement physique. Le lieu de travail est-il sécuritaire, agréable et centré sur les besoins fondamentaux de l’être humain?
Vous le voyez bien, mon cher Rayan, les réponses que vous apporterez à toutes ces questions vous permettront d’identifier certaines «faiblesses» de votre entreprise en matière d’attractivité. Et par la suite, vous aurez une juste idée des mesures à prendre pour l’embellir.
Sachez que ce travail sur vous-même ne sera pas vain. L’étude de McKinsey souligne en effet que les travailleurs qui disent avoir une expérience employé positive ont un niveau d’engagement 16 fois plus élevé que celui de ceux qui disent avoir une expérience employé négative. Et que ces mêmes travailleurs sont huit fois plus susceptibles de vouloir rester dans leur entreprise.
En passant, le poète anglais George Hébert disait: «Vous pouvez conduire un cheval à la rivière, mais il boira quand et ce qu’il lui plaira».