De quoi changer votre quotidien au travail... (Photo: CoWomen/Unsplash)
BLOGUE. Changer. Abandonner une mauvaise habitude pour en prendre une meilleure à la place. Plus facile à dire qu’à faire, n’est-ce pas?
Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul à avoir:
– juré de ne pas commencer la journée par consulter vos courriels, pour vous retrouver malgré tout, au petit matin, le visage éclairé par la pâle lueur de votre cellulaire;
– décidé de trouver la paix intérieure en méditant, pour être finalement incapable de trouver ne serait-ce que cinq minutes pour vous asseoir et respirer;
– ou encore, promis de prendre une vraie pause déjeuner, pour vous retrouver, allez savoir comment, en train de secouer votre clavier pour en faire tomber les miettes de votre panini.
C’est que nous passons «au moins 45% de notre temps éveillé» à mettre en œuvre des comportements habituels, d’après une étude de l’Université Duke. Nous aimerions croire que nous agissons en êtres responsables et que nous contrôlons notre façon d’agir grâce à notre esprit autonome et conscient. Mais en vérité, nous sommes surtout pilotés par notre subconscient, voire notre inconscient.
D’où l’intérêt de cultiver notre capacité à changer, à modifier certaines de nos habitudes, celles qui, en fait, nous nuisent plus qu’autre chose, pour ensuite les remplacer par des habitudes plus efficientes. C’est ce que j’ai saisi à la lecture de «10 minutes pour coacher ses collaborateurs» (Diateino, 2019) du coach Michael Bungay Stanier. Un livre dans lequel il est indiqué, étape par étape, comment adopter une nouvelle habitude…
«Pour adopter une nouvelle habitude, vous avez besoin de cinq éléments essentiels : une bonne raison, un déclencheur, une mini-habitude, une pratique efficace et un plan, note-t-il.
> Prenez un engagement
«Pourquoi voudriez-vous vous atteler à quelque chose d’aussi difficile que de changer votre façon de travailler? Vous devez être au clair sur les bénéfices qu’apportera un changement de vos bonnes vieilles habitudes qui ont fait leurs preuves (ce qui ne veut pas dire, bien sûr, qu’elles soient efficaces pour autant).
«Bizarrement, être au clair ne veut pas dire visualiser le succès. La recherche montre que, si vous passez trop de temps à visualiser le résultat final, vous êtes moins motivé pour fournir les efforts nécessaires pour y parvenir.
«Leo Babauta a conçu un modèle utile pour faire le lien avec un objectif plus grand que soi dans son livre Zen Habits. Il parle de prendre un engagement qui soit lié avec le fait d’aider autrui. Leo a arrêté de fumer en prenant cet engagement auprès de son épouse et de sa fille tout juste née. Donc, pensez moins à ce que cette nouvelle habitude vous apporte à vous qu’à ce qu’elle apporte à une personne ou des gens qui vous sont chers.
> Repérez votre déclencheur
«Un des enseignements clés tirés du livre de Charles Duhigg, Le Pouvoir des habitudes, est le suivant : si vous ne savez pas quel est le déclencheur du comportement à changer, vous ne pourrez jamais changer celui-ci, car vous renouerez avec lui sans vous en rendre compte. Ce déclencheur correspond à un point de départ, un instant précis et récurrent qui vous permet de mettre en œuvre la toute nouvelle habitude. Et plus celui-ci sera clairement identifié, plus il sera efficace.
«Par exemple, vous pouvez décider que votre déclencheur sera «en réunion d’équipe». Mais celui-ci sera meilleur si vous le déterminez comme «au moment où on me demande de vérifier un point en réunion d’équipe», et encore meilleur s’il correspond à «chaque fois que Jeanne me demande mon avis sur une idée émise en réunion d’équipe».
> Utilisez les 2 S (spécifique et synthétique)
«Sur son site Tinyhabits.com, BJ Fogg suggère de transformer l’habitude à prendre en une mini-habitude qui prenne moins de 60 secondes à mettre en œuvre. Comment y parvenir? En veillant à ce que la mini-habitude soit à la fois spécifique (claire et précise) et synthétique (résumée à sa plus simple expression). Rédigez-la carrément sur un bout de papier, en commençant votre phrase par «Je vais…»
> Pratiquez de façon délibérée
«Dans son livre The Talent Code, Daniel Coyle a cherché à savoir pourquoi certaines régions du monde représentaient de vrais gisements de certains talents : le Brésil et le soccer, la Russie et le tennis féminin, etc. L’un des points clés de chacune de ces régions consiste à savoir bien pratiquer l’expertise en question – ce que Coyle appelle «deep practice», ou pratique délibérée.
«Les trois composantes de la pratique délibérée sont:
1. Entraînez-vous sur des mini-séquences, et non pas sur la globalité de l’habitude que vous voulez adopter. Par exemple, plutôt que de vous entraîner à faire un service au tennis, commencez plutôt par vous entraîner à juste envoyer la balle en l’air.
2. Répétez, répétez, répétez. Répétez doucement, répétez vite, répétez différemment, mais répétez constamment l’action.
3. Gardez à l’esprit ce que vous faites, et prenez note des moments où ça se passe bien. Lorsque cela se produit, célébrez le succès (ex. : le jour où votre lancer de balle est parfait). Pas besoin d’acheter une bouteille de champagne pour ça, un simple poing en l’air peut suffire.
> Prévoyez comment reprendre le droit chemin
«Quand on trébuche – tout le monde trébuche – il est toujours tentant d’abandonner. Dans son livre Making Habits, Breaking Habits, Jeremy Dean indique que mieux vaut renoncer à la perfection lorsqu’on entreprend d’adopter une nouvelle habitude. Car nous allons échouer à un moment ou un autre. C’est ainsi.
«Par conséquent, ce que vous avez besoin de définir, c’est quoi faire lorsque cela se produira. Les systèmes résilients se dotent de systèmes de sûreté permettant, quand quelque chose brise, d’identifier la prochaine étape, celle qui permettra de réparer, ou à tout le moins de surmonter l’obstacle. Faites de votre habitude un système résilient.»
Voilà. Vous connaissez maintenant les étapes à suivre pour adopter une nouvelle habitude, pour amorcer un pas vers le changement dans votre quotidien au travail. Michael Bungay Stanier donne un conseil particulier, si jamais vous vous lancez vraiment dans cette aventure : «commencez par quelque chose de facile», suggère-t-il.
«Si vous vous donnez comme mission de manager quelqu’un différemment, choisissez une personne susceptible de vous faciliter la tâche en ce sens, qui est partant a priori pour le changement envisagé, illustre-t-il. Ou bien, choisissez quelqu’un avec qui ça se passe si mal que vous n’avez plus rien à perdre.»
En passant, l’écrivain français Jacques Attali a dit dans Le Premier jour après moi : «Le neuf suscite la colère des habitudes».
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