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Comment bien gérer un changement?

Olivier Schmouker|Publié le 12 septembre 2023

Comment bien gérer un changement?

Certains changements peuvent être source de maux de tête, voire pire. (Photo: Valentin Salja pour Unsplash)

MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudisVous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca

Q. – «Notre boss vient de changer. Et comme si ça ne suffisait pas, notre équipe est maintenant en charge d’un dossier majeur. Tout ça nous met beaucoup de pression. J’en ai perdu le sommeil…» – Dave

R. – Cher Dave, changer, c’est passer d’un état à un état, c’est vivre une transformation. Lorsqu’on souhaite le changement en question, il est logique que cela se passe relativement bien pour la personne concernée: on s’attend au changement, on le chérit même, ce qui nous permet de mieux accepter, de mieux vivre, les perturbations que cela peut occasionner. En revanche, quand le changement est subi, les choses peuvent être nettement plus compliquées: cela peut être source, entre autres, de troubles nerveux, de fatigue musculaire, d’inflammation intestinale, ou encore d’insomnie, comme cela semble être votre cas. Car on résiste tellement au changement qu’on en tombe malade.

La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de mieux vivre le changement. C’est du moins ce qui ressort du livre «Master of Change» de Brad Stulberg.

Le coach américain invite avant tout à réaliser quelque chose qui peut paraître simple, mais qui est primordial: le changement, en lui-même, est «neutre». Il n’est ni positif ni négatif. C’est nous qui lui donnons une orientation «en fonction de la façon dont nous l’abordons, et plus précisément, de ce que nous en faisons».

Prenons un exemple. Disons que vous partez en voyage à l’étranger. Vous pouvez voir ça positivement: nouveaux paysages, découvertes culinaires, rencontres inspirantes, etc. Ou bien, négativement: fatigue liée au décalage horaire, risque de tourista, perte de votre petite routine quotidienne, etc. Autrement dit, la façon dont vous allez vivre ce changement dépendra en grande partie de ce que vous allez en faire: irez-vous faire un tour à la plage, protégé par la crème solaire et un chapeau, ou plutôt rester dans votre chambre d’hôtel parce que le soleil tape trop fort? C’est à vous de voir.

Maintenant, la question saute aux yeux: comment positiver quand on subit le changement? Brad Stulberg répond à cela très simplement: «Sans changement, notre existence deviendrait routinière et barbante, note-t-il. Si nous voulons vivre une vie pleine de sens, le changement fait simplement partie du deal.» L’idée est donc de donner du sens au changement subi.

Selon le coach américain, il convient dès lors de prendre le temps de réfléchir au changement en question en suivant la méthode RAIN préconisée par la professeure de méditation Michele McDonald, en quatre étapes:

– Reconnaître ce qui se passe.

– Accepter que la vie se présente telle qu’elle est.

– Inspecter notre ressenti face au changement, avec bienveillance et curiosité.

– Ne pas s’identifier à l’expérience que l’on est en train de vivre, mais plutôt la regarder en prenant une certaine distance, si possible de manière objective.

Ce travail de réflexion, pour ne pas dire de méditation, peut permettre de trouver le sens du changement que l’on connaît. C’est-à-dire un ou plusieurs éléments pouvant nous permettre de positiver face à celui-ci.

À présent, il s’agit de passer à l’action afin d’embrasser le changement comme il se doit. Tout d’abord, une astuce quasiment évidente: «Distinguez les éléments du changement que vous ne pouvez pas contrôler de ceux que vous pouvez contrôler, puis concentrez-vous sur les seconds tout en essayant de ne pas perdre de temps et d’énergie sur les premiers», indique Brad Stulberg.

Puis, recourez à quatre trucs simples et efficaces:

– Faites preuve d’humilité. Ne considérez pas qu’il vous appartient de contrôler ce qui est hors de votre contrôle. Lâchez prise concernant ce qui n’est pas de votre ressort.

– Faites appel à l’équipe. Vous n’êtes pas seul à subir le changement en question, tous les autres membres de l’équipe y sont eux aussi confrontés. N’hésitez donc pas à faire appel aux autres pour surmonter les écueils qu’il vous faut éviter. Car, ne l’oublions jamais, l’union fait la force.

– Créez de nouveaux rituels. Ces petites routines, menées en solo ou à plusieurs, peuvent vous permettre de trouver une certaine stabilité au milieu des turbulences liées au changement.

– Pensez davantage à vous-même. Observez-vous et demandez-vous comment vous allez. Qu’est-ce qui va bien? Qu’est-ce qui va un peu moins bien? Qu’est-ce qui ne va pas du tout? Ce faisant, faites preuve de compassion à votre égard: écoutez-vous et tenez vraiment compte de ce que vous entendez ainsi, car il peut s’agir de drapeaux rouges à ne pas feindre d’ignorer comme de drapeaux verts susceptibles de vous aider à trouver un sens au changement vécu.

Voilà, Dave. Le changement peut presque toujours avoir du bon, il nous appartient simplement de lui trouver un sens qui nous permet de grandir.

En passant, l’écrivain français Marcel Proust a dit dans «Albertine disparue»: «Nous n’arrivons pas à changer les choses suivant notre désir, mais peu à peu notre désir change.»