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«Comment défendre une cause au travail?»

Olivier Schmouker|Publié le 01 mars 2022

«Comment défendre une cause au travail?»

(Photo: 123RF)

MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudisVous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca

Q. – «Je suis en début de carrière. Je viens d’être embauchée et je découvre que mon employeur ne se soucie pas de l’environnement comme il le devrait. Comment puis-je faire évoluer les mentalités à l’interne sur ce point?» – Rosaly

R. — Chère Rosaly, vous aimeriez que vos valeurs se reflètent dans celles de l’entreprise pour laquelle vous travaillez et c’est tout à fait normal. On ne peut s’épanouir que dans un milieu de travail qui nous est sympathique. Toutefois, vous craignez que votre peu d’expérience professionnelle ne soit un frein à votre influence ou pire, que votre «combat pour une juste cause» ne finisse par fâcher certains, au point de nuire à votre carrière.

Coïncidence, Isabelle Hudon, présidente et cheffe de la direction de BDC, et Sophie Brochu, présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, ont justement abordé la question lors d’un récent webinaire de L’Effet A, un organisme dédié à la «propulsion de l’ambition chez les femmes». En l’occurrence, il s’agissait d’une autre cause — l’équité entre les hommes et les femmes au travail —, mais peu importe la cause (diversité ou environnement), leurs conseils m’ont semblé judicieux.

Sophie Brochu a ainsi recommandé aux jeunes travailleurs voulant faire avancer une cause au sein de leur entreprise d’«oser poser des questions» à ce sujet. «L’idée, c’est d’amener les autres à réfléchir, à voir les choses autrement et surtout pas de se porter à faux, de se lancer dans la confrontation», a-t-elle dit.

Isabelle Hudon a, elle aussi, encouragé les jeunes travailleurs à se faire la voix de changements positifs, en veillant «au ton et à la manière», c’est-à-dire sans braquer qui que ce soit. «Car les bons leaders sont toujours à l’écoute d’idées neuves, en particulier celles des jeunes recrues, qui parlent souvent sans filtre, avec candeur et créativité et qui sont donc des sources intéressantes d’innovation», a-t-elle affirmé.

Dans son livre «Yes! Devenez un as du management» (Express Roularta Éditions, 2009), le coach britannique Jo Owen donne différentes astuces pour se faire le porte-étendard d’une cause ou d’une valeur au sein d’une organisation:

— Montrer l’exemple. Si, par exemple, vous prônez la suppression de toutes les imprimantes du bureau, il vous faut arrêter vous-même d’imprimer et apporter ainsi la preuve que cela ne nuit en rien à votre travail et à celui des autres.

— Suggérer des changements simples. Si vous prônez la diminution de l’empreinte écologique de l’entreprise, vous pouvez proposer, par exemple, de baisser les thermostats du bureau d’un degré Celsius. Bonus: cela réduira la facture d’électricité.

— Mobiliser. Vous pouvez également inviter vos collègues à créer un «comité vert» chargé d’identifier et d’instituer des pratiques écologiques durables (l’installation d’un bac de compost dans le coin cuisine, l’instauration d’un projet pilote de covoiturage ou autres).

Bref, la jeunesse ne doit en rien freiner la hardiesse. Bien au contraire, ma chère Rosaly.

En passant, l’écrivain français Alain-Fournier disait: «La plupart du temps, nous mourons de faiblesse, nous mourons de ne rien oser».