(Photo: 123RF)
MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudis. Vous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca
Q. – «Je suis en début de carrière. Je viens d’être embauchée et je découvre que mon employeur ne se soucie pas de l’environnement comme il le devrait. Comment puis-je faire évoluer les mentalités à l’interne sur ce point?» – Rosaly
R. — Chère Rosaly, vous aimeriez que vos valeurs se reflètent dans celles de l’entreprise pour laquelle vous travaillez et c’est tout à fait normal. On ne peut s’épanouir que dans un milieu de travail qui nous est sympathique. Toutefois, vous craignez que votre peu d’expérience professionnelle ne soit un frein à votre influence ou pire, que votre «combat pour une juste cause» ne finisse par fâcher certains, au point de nuire à votre carrière.
Coïncidence, Isabelle Hudon, présidente et cheffe de la direction de BDC, et Sophie Brochu, présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, ont justement abordé la question lors d’un récent webinaire de L’Effet A, un organisme dédié à la «propulsion de l’ambition chez les femmes». En l’occurrence, il s’agissait d’une autre cause — l’équité entre les hommes et les femmes au travail —, mais peu importe la cause (diversité ou environnement), leurs conseils m’ont semblé judicieux.
Sophie Brochu a ainsi recommandé aux jeunes travailleurs voulant faire avancer une cause au sein de leur entreprise d’«oser poser des questions» à ce sujet. «L’idée, c’est d’amener les autres à réfléchir, à voir les choses autrement et surtout pas de se porter à faux, de se lancer dans la confrontation», a-t-elle dit.
Isabelle Hudon a, elle aussi, encouragé les jeunes travailleurs à se faire la voix de changements positifs, en veillant «au ton et à la manière», c’est-à-dire sans braquer qui que ce soit. «Car les bons leaders sont toujours à l’écoute d’idées neuves, en particulier celles des jeunes recrues, qui parlent souvent sans filtre, avec candeur et créativité et qui sont donc des sources intéressantes d’innovation», a-t-elle affirmé.
Dans son livre «Yes! Devenez un as du management» (Express Roularta Éditions, 2009), le coach britannique Jo Owen donne différentes astuces pour se faire le porte-étendard d’une cause ou d’une valeur au sein d’une organisation:
— Montrer l’exemple. Si, par exemple, vous prônez la suppression de toutes les imprimantes du bureau, il vous faut arrêter vous-même d’imprimer et apporter ainsi la preuve que cela ne nuit en rien à votre travail et à celui des autres.
— Suggérer des changements simples. Si vous prônez la diminution de l’empreinte écologique de l’entreprise, vous pouvez proposer, par exemple, de baisser les thermostats du bureau d’un degré Celsius. Bonus: cela réduira la facture d’électricité.
Bref, la jeunesse ne doit en rien freiner la hardiesse. Bien au contraire, ma chère Rosaly.
En passant, l’écrivain français Alain-Fournier disait: «La plupart du temps, nous mourons de faiblesse, nous mourons de ne rien oser».