L'idée, c'est de diffuser du bien-être tout autour de soi... Photo: DR
Bien travailler, qu’est-ce que c’est, au fond ? C’est tout simplement savoir œuvrer en collectivité. Car le travail n’est rien d’autre qu’un réseau plus ou moins vaste de connexions entre différents individus : nos premiers liens sont noués avec nos collègues immédiats ; nos liens secondaires, avec les autres collègues, souvent ceux d’autres départements ; nos liens tertiaires, avec les clients et autres partenaires d’affaires ; etc. Et ceux qui se montrent efficaces dans leur quotidien au travail sont ceux qui évoluent au mieux au sein de leur réseau. Logique.
Mais voilà, à votre avis, qu’est-ce qui freine la plupart du temps notre évolution dans notre propre réseau ? Vous donnez votre langue au chat ? Eh bien, c’est… la burnerie ! Oui, la burnerie, comme je l’ai saisi à la fin de l’année écoulée, en tombant par hasard sur le roman Le Jour où les lions mangeront de la salade verte (Édito, 2017) de la coach et écrivaine française Raphaëlle Giordano.
La burnerie n’a rien à voir avec le burn-out. C’est un terme concocté par l’auteure qui lui est venu en pensant aux «burnes» masculines, souvent considérées comme responsables de leurs comportements «chargés en testostérone», «dominateurs», «boursouflés». «La burnerie, c’est l’ensemble des comportements burnés ponctuels ou chroniques, qui produisent un impact négatif sur l’entourage professionnel ou personnel», note Mme Giordano dans son livre, en fournissant quelques exemples concrets :
– Les petits attentats à la sensibilité : manque de tact, manque d’écoute, manque d’empathie, mesquineries.
– Le penchant pour l’agressivité facile ou gratuite.
– La mauvaise foi.
– La fâcheuse tendance au jugement facile et aux critiques «en trois i» : injustes, injustifiées, inappropriées.
– L’irrépressible besoin de mettre des pressions inutiles ou de vouloir avoir toujours raison.
Reconnaissez-vous ici le profil de votre boss ? Celui d’un collègue qui vous sort par les trous de nez dès que vous le croisez ? Mieux, avez-vous l’honnêteté de reconnaître l’un de vos défauts récurrents au travail : par exemple, votre réflexe de juger avant d’écouter jusqu’au bout ce que les autres ont à vous dire, ou encore vos arguments délibérément fallacieux lorsque vous êtes pris en défaut ?
Mme Giordano a dressé une petite liste des signes extérieurs de burnerie, laquelle devrait vous permettre d’y voir plus clair quant à vos propres travers – car, reconnaissons-le bien humblement, chacun de nous a bel et bien des comportements burnés au travail. La voici :
– Inflation de l’ego ;
– Narcissisme ;
– Sentiment de supériorité ;
– Penchant pour les jeux de pouvoir et les rapports de force ;
– Manque de souplesse et d’ouverture d’esprit ;
– Difficulté à se remettre en question.
En conséquence, les dix plaies de la burnerie sont les suivantes: «L’orgueuil, le jugement, l’égocentrisme, le manque d’écoute, le sentiment de supériorité, la soif de domination, l’agressivité, l’impatience, l’intolérance, le manque d’empathie et d’altruisme».
Bon. Je suis convaincu que vous vous êtes plus ou moins reconnu à travers le prisme de cette liste de défauts professionnels, de ces freins à votre saine évolution au sein de votre réseau de connexions. Et que que vous demandez à présent – comme moi à la découverte du livre – comment il est possible de corriger le tir, à tout le moins d’améliorer sensiblement l’un de vos comportements défaillants.
La bonne nouvelle, c’est que Mme Giordano propose différents moyens d’y parvenir. Pour ma part, j’ai adoré celui qui revient à appliquer la sagesse des trois singes :
– Le premier singe est celui qui se bouche les oreilles. En pensant à son image, il convient de se dire la phrase suivante : «Sois vigilant à ne pas faire la sourde oreille». «Offrez à l’autre une vraie qualité d’écoute, une authentique qualité de présence et d’attention», recommande l’auteure.
– Le deuxième singe est celui qui s’empêche d’ouvrir la bouche. En pensant à son image, il suffit de songer : «Sois vigilant à ne pas dire de mauvaises paroles». «Entraînez-vous à être dans l’économie et la justesse de paroles, et à bannir les paroles mal à propos ou mal intentionnées», préconise-t-elle.
– Le troisième singe est celui qui se masque les yeux. En pensant à son image, il faut se dire : «Sois vigilant à ne pas avoir une vision faussée de la situation». «Méfiez-vous de vos filtres déformants, à savoir de de jugements, croyances, préjugés, idées reçues,… Essayez d’avoir la regard le plus juste possible sur la réalité et sur les gens».
C’est ainsi, et pas autrement, que vous parviendrez à développer les qualités et valeurs à même de remédier à votre burnerie, soit «l’humilité, la tolérance, la bienveillance, l’empathie, le sens de l’écoute, le tact, la générosité, voire l’altruisme et l’amour». Et donc, à devenir, mine de rien, un véritable leader aux yeux de tous ceux que vous côtoyez dans votre réseau de connexions.
Fascinant, n’est-ce pas ? Il y a là de quoi changer votre vie professionnelle du tout au tout. Ni plus ni moins. Pour le meilleur, on s’entend…
Un dernier point : j’imagine que vous êtes persuadé qu’il y a plus burné que vous au travail, et que c’est surtout cette personne-là qui devrait amorcer un changement pour que la vie soit plus belle au bureau. Comment le lui faire subtilement comprendre ? Hum, pas facile… Toutefois, Mme Giordano suggère trois trucs visant à contrer la burnerie d’autrui :
1. Posez vos limites. «L’autre ne peut respecter vos limites si vous ne les avez pas clairement prononcées. Communiquez donc bien en amont sur ce qui est «acceptable» et sur ce qui ne l’est pas. Il s’agit d’établir une sorte de «contrat tacite» avec vos collègues.»
2. Apprenez à dire non. «Pratiquez le «non» ferme et résolu, sans agressivité. Appliquez la technique du «disque rayé» : répétez en boucle votre résolution jusqu’à ce que l’autre l’accepte.»
3. Cultivez votre affirmation de vous-même. «Une des techniques pour renforcer votre affirmation de vous-même est d’ancrer en vous-même vos qualités, vos succès et vos ressources personnelles. Capitalisez sur ces trésors intérieurs !»
Autrement dit, lorsqu’on est confronté à la burnerie d’autrui, il convient de faire sentir à la personne concernée que son comportement n’est pas approprié, ce qui peut passer par l’expression de notre résistance tenace à celui-ci. Puis, de l’inciter à changer d’attitude à l’avenir, en cultivant la qualité qui lui fait plus ou moins défaut ; et ce, grâce notamment à la technique des trois singes (imprimez-lui ce billet de blogue, et misez sur l’intelligence de la personne en question pour identifier toute seule l’origine du problème et la solution à celui-ci).
Voilà. J’espère que 2019 sera une heureuse année de changement pour vous comme pour ceux qui vous entourent. Et que vous ferez ainsi vôtre la judicieuse approche de celle qui a d’ores et déjà vendu plus de 2 millions d’exemplaires de ses deux premiers romans teintés de développement personnel, le premier étant Ta Deuxième vie commence lorsque tu comprends que tu n’en as qu’une et qui s’apprête à lancer ce qui s’annonce l’un des bestsellers de la rentrée, Cupidon a des ailes en carton.
En passant, le poète baroque français Jean de Sponde a dit dans son Premier recueil de poésie : «Le feu se peut changer de place».
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