Être fort, volontaire et charismatique. (Photo: Mapbox pour Unsplash)
MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudis. Vous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca
Q. – «La reprise économique se fait sentir dans notre secteur d’activité et j’aimerais que les membres de mon équipe donnent maintenant leur 110%. Car c’est le moment parfait pour devancer nos concurrents, pas dans six mois. Le problème, c’est que je ne trouve pas le truc pour booster la motivation de mon équipe. Comme je n’ai pas de budget pour des primes, me faut-il adopter un style de leadership particulier?» – Jean-Louis
R. — Cher Jean-Louis, j’ai une bonne nouvelle pour vous: il existe bel et bien un style de leadership propice à dynamiser une équipe. C’est du moins ce qui ressort du livre «Leading with emotional courage» (Wiley, 2018) de Peter Bregman. Fort de son expérience d’un quart de siècle auprès de hauts dirigeants, le coach américain y montre en effet que les «grands leaders», c’est-à-dire ceux qui brillent par l’efficacité de leur équipe ou de leur organisation, maîtrisent le maniement de quatre leviers:
— Croire en soi. Les grands leaders ont confiance en eux et en leurs capacités. Ils connaissent leurs forces et leurs faiblesses, et savent manœuvrer entre les unes et les autres en fonction de la situation rencontrée. À noter que leur confiance en eux-mêmes est contagieuse: leurs proches collaborateurs se mettent à croire davantage en eux.
— Communiquer. Ils savent écouter, sans juger, ni critiquer. Car cela leur apporte de précieuses informations, nécessaires pour prendre de bonnes décisions. En retour, ils se font écouter dès lors qu’ils prennent la parole, les autres sachant que ce qu’ils vont dire va être à la fois utile et constructif.
— S’engager. Ils lancent des projets tripants et s’investissent pleinement dans ceux-ci. Mais attention, s’investir ne veut surtout pas dire tout faire à la place des autres, et encore moins indiquer aux autres ce qu’ils doivent faire. Non, il s’agit de se rendre disponible en tout temps lorsque ceux qui passeront à l’action auront besoin d’un conseil ou d’un coup de main.
— Se montrer courageux sur le plan émotionnel. Les grands leaders ont le cran de prendre des décisions difficiles lorsqu’elles s’imposent (par exemple, remercier un chef des ventes dont les résultats ne répondent pas aux attentes, mettre fin à une innovation trop coûteuse, etc.), tout en faisant preuve de compassion et d’humanité. Ils savent que la force et la richesse de leur équipe résident dans les membres qui la composent, si bien que leur priorité absolue est de toujours préserver et cultiver la «dimension humaine» du travail.
«Bref, un grand leader se montre fort, volontaire et charismatique, résume Peter Bregman. Il sait en particulier se montrer persuasif — parler de façon claire, directe, honnête, bienveillante — et faire preuve d’ouverture d’esprit — écouter avec compassion, prévenance —, y compris lorsqu’il est contesté.»
Point important: selon le coach américain, il est impératif de manipuler les quatre leviers «de manière simultanée», de ne jamais se concentrer sur l’un d’eux et de délaisser les autres. Par exemple, rien ne sert de travailler la confiance en soi si l’on ne lance pas, en même temps, un projet emballant.
L’idée est toute simple, en fait: «Il suffit de se donner pour objectif de vivre pleinement au travail, et d’agir en conséquence», dit Peter Bregman.