L'idée est de l'embarquer sur un projet commun. (Photo: Windows pour Unsplash)
MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudis. Vous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca
Q. – «Il a suffi d’un départ à la retraite et de l’arrivée de deux nouvelles recrues pour que la dynamique se détériore au sein de l’équipe que je dirige. Je ne sens plus le même enthousiasme qu’auparavant. J’ai même l’impression qu’une collègue s’isole des autres. Comment redonner le feu sacré aux membres de mon équipe?» – Tommy
R. — Cher Tommy, qui dit nouvelle configuration d’équipe, dit nouvelle façon de la piloter. Si votre façon de faire est demeurée la même en dépit des récents changements, eh bien, il va vous falloir la modifier quelque peu.
Pour commencer, intéressez-vous à cette collègue qui semble envoyer des signes de détresse. Si elle semble s’isoler des autres, c’est sûrement que les autres, inconsciemment ou pas, l’isolent en raison de leur nouvelle façon de travailler entre eux. Et cet isolement peut être vraiment douloureux…
De fait, différentes expériences effectuées récemment par des chercheurs en neuroscience ont montré qu’une personne qui se sent exclue par les autres ressent carrément une «souffrance physique». Ainsi, des participants ont été invités à jouer à un jeu virtuel, Cyberball, qui consiste à s’échanger un ballon entre trois joueurs. Le jeu est rigolo jusqu’au moment où les deux autres joueurs — complices — se mettent à échanger le ballon juste entre eux: le participant finit alors par comprendre qu’il a été exclu du jeu. Résultat? Les images de résonance magnétique indiquent que la partie dorsale du cortex cingulaire antérieur s’active ; ces neurones du cerveau correspondent à ceux qui sont associés à la souffrance physique.
Vous le voyez bien, cher Tommy, il y a urgence d’agir. Car si la douleur de cette collègue est la plus apparente, il se peut qu’elle se retrouve également chez d’autres, même si c’est dans une moindre mesure.
Un bon moyen de corriger le tir est de recourir à la méthode du WorkOut de General Electric (GE), comme le suggère Yves Chapleau, le président de la firme-conseil montréalaise Coefficience, dans son livre «Crime contre l’humanitude». Concoctée dans les années 1980, durant l’ère du PDG Jack Welch, celle-ci visait à briser la mentalité de silo qui régnait alors au sein de la grande entreprise américaine.
L’idée est simple. Trouver un défi à relever tous ensemble (par exemple, identifier une nouvelle cible de clientèle potentielle ou encore concevoir le réaménagement des bureaux), puis s’y atteler en suivant ces quatre étapes:
1. Rassembler tous les membres de l’équipe et, au besoin, en y intégrant une ou deux autres personnes qui connaissent bien le problème à régler ;
2. Lors de la réunion, les amener à mettre au jour des solutions créatives, et ce, en invitant chacun à faire des suggestions reposant sur les talents personnels.
3. Valider aussitôt les meilleures solutions puis, tous ensemble, choisir celle qui sera mise en pratique.
4. Déléguer la mise en œuvre à ceux qui ont conçu la solution retenue. Peu importe que cela concerne toute l’équipe ou seulement une partie de ses membres.
Grâce au WorkOut, chacun aura contribué à trouver une solution à un problème commun, en utilisant ses forces propres. Au vu et au su de tous. Bref, rien de mieux pour donner une toute nouvelle énergie au groupe tout entier!