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Comment (enfin) concilier vie pro et vie perso?

Olivier Schmouker|Publié le 06 février 2024

Comment (enfin) concilier vie pro et vie perso?

Des idées venues de Suède, des Pays-Bas et d'Inde peuvent améliorer l'équilibre entre vie pro et vie perso. (Photo: Engin Akyurt pour Unsplash)

MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudisVous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca

Q. – «Je suis entrepreneure. Le travail m’accapare tellement que j’ai l’impression de «rater» ma vie privée: je n’ai presque jamais de temps pour moi-même et pour mes proches. Je sens que ça va finir par se retourner contre moi. Comment arrêter de filer droit dans le mur, faute d’arriver à concilier vie pro et vie perso?» – Marie-Ève

R. – Chère Marie-Ève, il est vrai que la vie d’entrepreneur est à la fois trépidante et épuisante. Mais ces excès du positif et du négatif présentent, malheureusement, un coût. Selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), les trois quarts des propriétaires de PME entendent vendre leur entreprise d’ici les 10 prochaines années, et près du quart (22%) d’entre eux évoquent l’épuisement professionnel comme raison principale de leur choix.

D’où l’intérêt, effectivement, de trouver un équilibre relatif entre vie pro et vie perso. Pour ce faire, je vais vous présenter trois suggestions simples et efficaces, trois «philosophies de vie» en provenance de pays réputés propices au bien-être et à la joie de vivre.

1. Le mysa suédois

Le terme «mysa» peut se traduire par «se blottir», ou plutôt par «se lover». Il correspond à un sentiment de réconfort, de relaxation, de chaleur. Il consiste à se placer dans un environnement apaisant et bienfaisant, à s’entourer de beauté et de simplicité.

L’idée du mysa est de respirer, de se réapproprier le temps, de savourer la pause qu’on s’accorde. C’est s’offrir un moment de sérénité, loin du tumulte du quotidien, en particulier celui que connaissent les entrepreneurs comme vous, Marie-Ève.

Comment vous y prendre concrètement? Deux pistes à explorer:

– Cultivez les plaisirs simples. Un café fumant, un pull douillet, un feu de bois. Allumer une bougie, enfiler une polaire, concocter un bon petit repas. À chaque fois, l’objectif est de lever le pied et de vivre des moments empreints de simplicité.

– Connectez vraiment avec les autres. Le vrai bonheur n’est jamais solitaire, mais à plusieurs. En personne, sans cellulaire à l’horizon. Ce qui signifie, entre autres, se blottir contre son conjoint, ou encore partager des moments doux et tendres avec un proche. Car le sentiment de communauté et d’appartenance sont primordiaux à notre bien-être mental et émotionnel.

À noter que le mysa n’est pas une pâle copie du hygge danois. La différence réside surtout dans le fait que le mysa vise juste à se créer une bulle temporaire tandis que le hygge est plus ambitieux, sa mission étant de transformer le quotidien des gens afin de le rendre plus calme et plus harmonieux. Avec le mysa, nul besoin, par exemple, de changer sa déco intérieure, sa nourriture, ou encore ses habitudes quotidiennes.

2. L’uitwaaien néerlandais

L’uitwaaien, c’est «marcher, les cheveux au vent», et donc, si l’on veut, prendre le temps de «souffler», de «se vider l’esprit». Ça revient à effectuer une activité physique en plein air, dans des conditions venteuses. Et cela est bénéfique pour nous car ça nous permet de nous recalibrer, de nous rafraîchir le corps comme les idées.

Concrètement, Marie-Ève, il vous suffit de sortir dehors, surtout lorsque vous sentez la pression monter ou les idées négatives vous gagner. Votre objectif: rechercher vos batteries en bougeant à l’extérieur, à pied, à vélo, en raquettes. Dans une rue boisée, dans parc voisin, dans une forêt pas trop loin de chez vous. Le long d’une rivière ou du fleuve. Beau temps, mauvais temps. À plus forte raison s’il vente!

3. Le kapalbhati indien

Le kapalbhati est une technique de respiration issue du yoga qu’on peut traduire par «respiration du feu». Il implique des expirations énergiques et rythmées, qui entraînent un mouvement rapide du diaphragme. Cette pratique vise à stimuler le système digestif, à renforcer les muscles abdominaux, et donc à procurer vitalité et clarté mentale.

Pour commencer, asseyez-vous confortablement, le dos droit. Placez vos mains sur les genoux, de manière décontractée. Prenez une inspiration profonde, puis, à l’expiration, contractez rapidement vos muscles abdominaux, en expulsant l’air par le nez de manière énergique. L’inhalation suivante doit se produire toute seule, naturellement, lorsque vous relâchez les muscles abdominaux.

Répétez le processus de manière rythmée, en visant une fréquence d’une à deux expirations par seconde.

Commencez par un exercice de quelques minutes, puis augmentez progressivement la durée, au fur et à mesure que vous maîtriserez la technique.

La clé, c’est de bien rester concentré sur l’énergie fournie lors de l’expiration. Cela vous permettra d’obtenir la respiration voulue, propice au regain d’énergie et de vitalité.

Il est conseillé de pratiquer le kapalbhati à jeun, sinon deux heures après un repas. L’important, ça va de soi, est d’être à l’écoute de votre corps, en ajustant la vitesse de respiration si nécessaire, voire en arrêtant carrément l’exercice si jamais celui-ci venait à créer une gêne.

Voilà, Marie-Ève. Ces idées venues de Suède, des Pays-Bas et d’Inde devraient vous permettre de mieux profiter de vos moments de vie perso, et peut-être même de vous aider à renouer avec un certain équilibre entre vie pro et vie perso. N’hésitez pas à me faire part des résultats ainsi obtenus.