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Comment être à l’aise pour négocier votre salaire?

Olivier Schmouker|Publié le 20 février 2020

Comment être à l’aise pour négocier votre salaire?

L'idée, c'est d'avoir préparé ses arguments... (Photo: Charles Deluvio/Unsplash)

BLOGUE. J’ai une question pour vous, aujourd’hui : avez-vous déjà négocié votre salaire? Vraiment négocié, je veux dire, à savoir une discussion en profondeur sur la rémunération qui vous avez et sur le moyen de l’apprécier davantage, arguments à l’appui.

Alors? Eh bien, je suis prêt à parier, sans trop prendre de risques, que non. Parce qu’au Canada seulement 1 employé sur 3 (36%) l’a déjà fait. C’est du moins ce qui ressort d’un sondage mené par le cabinet-conseil en ressources humaines Robert Half.

Plus précisément, 1 Canadien sur 3 a tenté de négocier un salaire plus élevé lorsqu’il a pris son dernier poste. Quant aux autres, ils n’ont pas négocié parce qu’ils se sont dit globalement satisfaits du salaire offert, même si 19% d’entre auraient tout de même aimé aborder le sujet, mais se sont sentis mal à l’aise de négocier.

À noter que du côté de nos voisins du Sud, les employés sont moins gênés : la moitié des Américains (54%) ont alors tenté de discuter leur salaire.

Ici, ceux qui osent négocier présentent un certain profil, selon l’étude de Robert Half :

– Un haut salaire. Ceux qui gagnent plus de 100.000$ par an sont les plus susceptibles de négocier leur salaire : ils sont 41% à le faire dès lors qu’on leur propose un nouveau poste.

– Un homme. 2 hommes sur 5 (40%) demandent plus d’argent, alors que ce n’est le cas que de 1 femme sur 3 (31%).

«Les négociations salariales constituent une excellente occasion pour les candidats à un poste de présenter leurs compétences et de souligner ce qu’ils peuvent offrir à l’employeur, dit David King, président, district principal, de Robert Half. Pour mener une bonne discussion sur la rémunération, l’idéal est d’effectuer des recherches et de bien se préparer : examinez les tendances locales de rémunération de votre secteur, ciblez les avantages sociaux qui comptent pour vous et envisagez même différents scénarios potentiels. Mieux vous vous préparez, plus vous serez à l’aise lors de la discussion.»

Et l’oreille de l’employeur, est-elle alors attentive? Oui, à tout le moins inconsciemment, si vous avez le profil type du négociateur de rémunération (un homme qui touche un salaire élevé): le recruteur sait, par expérience, que la discussion aura lieu. Et oui encore, si votre profil est atypique à ce point de vue là: passé la surprise, le recruteur écoutera attentivement vos arguments, peut-être nouveaux pour lui. Le sondage montre d’ailleurs que:

– Le tiers (39%) des recruteurs disent qu’ils abordent le sujet de la rémunération dès la première entrevue en personne.

– Le quart (25%), qu’ils attendent la deuxième rencontre.

– 13% soulèvent la question lorsqu’ils présentent l’offre d’emploi.

– Enfin, près de 10% discutent de rémunération lors du premier entretien par téléphone ou vidéoconférence.

Autrement dit, il convient pour un candidat à un nouveau poste (ou à une toute nouvelle rémunération) d’avoir de bons arguments d’emblée s’il entend se lancer dans la négociation du salaire qui lui sera proposé. Car la discussion survient, en général, assez tôt dans le processus d’embauche (ou de discussion de salaire), à l’initiative du recruteur (ou du manager).

Ces arguments doivent tenir en trois points, selon l’expert de Robert Half : la tendance locale d’évolution des salaires; les avantages sociaux qui amélioreraient votre vie; les différentes combinaisons d’appréciation de votre rémunération qu’il est possible d’envisager, pour le recruteur comme pour vous-même. Car tout cela vous permettra sûrement de trouver un terrain d’entente, un win-win pour tout le monde.

En passant, le cardinal de Retz a dit dans ses Mémoires : «Se trop ériger en négociateur n’est pas toujours la meilleure qualité pour la négociation».

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