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Comment gagner simplement en efficacité au travail?

Olivier Schmouker|Publié à 7h48 | Mis à jour il y a 2 minutes

Comment gagner simplement en efficacité au travail?

Les tâches rebutantes peuvent parfois carrément devenir stressantes, et nous pousser à procrastiner. (Photo: Vitaly Gariev pour Unsplash)

Q. — «Je suis sûre qu’il existe une astuce pour régler vite et bien les tâches qui me rebutent le plus au travail. C’est-à-dire celles qui me plaisent le moins, et par conséquent me demandent le plus de temps et d’effort. En auriez-vous une pour moi, Olivier? Merci d’avance.» – Rose

R. — Chère Rose, j’ai bel et bien une suggestion à vous faire pour vous permettre de gagner en efficacité dès lors qu’il vous faut vous attaquer à une tâche qui vous est plus ou moins désagréable. Il s’agit d’une astuce dénommée «l’heure épeurante».

L’heure épeurante a été concoctée l’an dernier par Laur Wheeler, une rédactrice publicitaire basée à San Francisco, aux États-Unis, qui en a fait une Trend TikTok. Le principe est simple : il suffit de planifier à son agenda une heure de travail exclusivement dédiée aux tâches déplaisantes, voire anxiogènes. Cette heure peut être quotidienne si jamais vous avez plusieurs de telles tâches dans votre journée de travail, sinon elle peut être aux deux jours, sinon hebdomadaire. C’est à vous de voir pour sa périodicité.

L’intérêt de cette astuce est qu’elle permet de se concentrer à fond sur ces tâches-là, et donc de se montrer efficace pour les régler dans le temps imparti. Bien entendu, il convient de veiller à supprimer toute source potentielle de distraction durant l’heure épeurante: zéro notification de cellulaire, zéro notification de courriel, zéro coup de fil, etc. L’idée, c’est de donner son 110% sur les tâches en question durant cette heure-là, et donc de n’avoir la tête qu’à ça. 

Pourquoi cette approche est-elle souvent efficace? Essentiellement parce que les tâches qui nous rebutent sont pour nous une source de stress plus ou moins intense, et ce stress nous pousse à procrastiner. Selon Alicia Walf, neuroscientifique et maître de conférences au département des sciences cognitives du Rensselaer Polytechnic Institute à Troy, aux États-Unis, nous repoussons volontairement ces tâches en sachant pertinemment que ça ne fera qu’empirer la situation. Et ce comportement s’explique par le fait que nous pensons ainsi repousser les émotions négatives liées à ces tâches, à l’image de la peur de l’échec, de la frustration ou du ressentiment. 

À noter que la procrastination est plus répandue que ce qu’on imagine souvent. Dans son livre «The Procrastination Equation», Piers Steel, professeur de ressources humaines et de comportement organisationnel à l’Université de Calgary, en Alberta, indique que 95% des travailleurs procrastinent de temps à autre, et surtout que 20% d’entre eux sont des procrastinateurs chroniques, c’est-à-dire des personnes qui procrastinent à la maison, au travail, dans leurs relations, etc.

En d’autres termes, notre cerveau est «programmé» pour aborder d’emblée les tâches que nous trouvons agréables et éviter celles qui provoquent en nous des émotions négatives. D’où l’intérêt de l’heure épeurante, qui permet de contrer subtilement cette fâcheuse tendance de notre cerveau à privilégier la facilité. Qui permet, oui, de gagner en attention et en énergie au moment où nous sommes habituellement prompts à céder aux sirènes la procrastination. 

En passant, le biologiste français Jean Rostand a dit dans «Pensées d’un biologiste»: «La difficulté me décourage, la facilité me rebute».