Parfois, on manque cruellement d'énergie... (Photo: Channey/Unsplash)
BLOGUE. Le travail est parfois harassant. Surtout sur le plan mental : on se sent épuisé à l’idée d’entamer une tâche, on lâche un gros soupir de soulagement lorsqu’on en vient à bout, puis nos épaules tombent d’un coup à l’idée que la journée ne fait que commencer. Pas vrai?
Autrement dit, il nous faut un boost d’énergie, un boost sain, un boost bénéfique. Et la bonne nouvelle du jour, c’est que je lis ces temps-ci un livre carrément fabuleux, dont chaque page recèle un truc fantastique pour faire de notre quotidien au travail une suite de journées plus belles les unes que les autres. (Si, si, c’est possible!). Ce livre s’intitule «La Piste du bonheur – Le pouvoir du bonheur pour réussir au travail et dans la vie» (De Boeck Supérieur, 2018) et est signé par Emma Seppälä, directrice scientifique à Stanford et à Yale.
Le principe du livre est on ne peut plus simple : le bonheur est le plus court chemin vers la réussite. En conséquence, saupoudrons un peu de bonheur ici et là dans notre quotidien, et nos agissements seront plus aisément couronnés de succès. En particulier au travail.
Prenons un exemple précis, celui qui nous intéresse aujourd’hui : le manque d’énergie mentale. Voici ce qu’en dit Mme Seppälä:
«Savoir gérer son énergie mentale, c’est reconnaître quand on a besoin de refaire le plein (sans caféine, ni émotion de haute intensité). Voici quelques méthodes empiriques.
> Faire quelque chose de positif
«Les participants à une étude à qui on avait montré un extrait de film comique ou offert un cadeau surprise n’ont pas montré de signes de fatigue après avoir dû faire preuve de maîtrise de soi. Dans une autre étude, on a montré que la prière aidait les personnes croyantes à éviter l’épuisement. En dehors de ces recherches, c’est vous qui savez le mieux quelles activités vous mettent du baume au coeur. Faites-en la liste et gardez-la à portée de main, de façon à ne pas vous demander que faire quand vous vous sentez mentalement épuisé. Au travail, pour retrouver son énergie, on peut aller faire un tour dehors, prendre une pause, regarder un vidéo amusant sur YouTube ou des photos de famille, méditer, ou encore se montrer bienveillant de façon gratuite envers un collègue.»
> Transformer ce qu’on fait en ce qu’on a envie de faire
«Beaucoup d’activités demandent un effort, mais ne fatiguent pas. Pourquoi? Parce qu’on aime les faire! Selon Elliot Berkman, «si on se sent fatigué, mais que quelque chose d’amusant s’ajoute, on a soudain un second souffle». Berkman, qui avoue une faiblesse pour les sucreries, m’a confié que, parfois, il rentre chez lui épuisé et meurt d’envie de manger une crème glacée. S’il n’en a pas dans son congélateur, il trouve encore la force d’aller en acheter – même si ça l’oblige à enfiler des bottes et une veste d’hiver, dégager à la pelle la neige devant sa voiture, faire chauffer la voiture et conduire jusqu’au magasin, à 20 minutes de là. On a toujours assez d’énergie pour faire ce dont on a envie.
«Il y a du vrai dans cette pensée attribuée à Confucius: «Choisis un travail que tu aimes et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie». Le problème, c’est qu’on ne peut pas toujours choisir – que ce soit dans la vie professionnelle ou personnelle. Ce qu’on peut cependant choisir, c’est la façon dont on envisage son travail, afin d’y prendre plus de plaisir. Au lieu d’envisager le travail comme un labeur, changez de perspective en songeant à ce que vous y aimez. Plus facile à dire qu’à faire? Voici une suggestion, validée par la recherche:
– Adopter une vue d’ensemble
«Pour chaque tâche, focalisez-vous sur le pourquoi plutôt que sur le comment. Qu’il s’agisse de la rédaction d’un rapport ou du lancement d’une start-up, si vous manquez de motivation ou d’énergie, rappelez-vous pourquoi vous faites cela : parce que l’enjeu du rapport vous passionne et parce que vous êtes impatient de vous lancer dans sa réalisation; parce que votre start-up va changer la donne; etc.
«Comprendre comment votre travail est relié à ce qui vous importe redonne de l’énergie. Adam Grant, professeur de management à Wharton, a effectué des recherches sur ce sujet. Il s’est notamment intéressé à un centre d’appel universitaire, dont les employés devaient récolter de l’argent par téléphone. Après que Grant a fait venir un étudiant pour témoigner de la façon dont cette aide financière avait changé sa vie, l’efficacité du centre a augmenté considérablement : les employés avaient été touchés par l’impact que pouvait avoir leur travail. Leur travail s’est transformé en une mission.
«Que faire, donc, quand on trime à son bureau pour un travail qu’on n’aime pas particulièrement et qui n’a rien à voir avec ses passions (ex.: la randonnée, la famille…)? Pensez à la façon dont il y est indirectement relié. On peut parvenir à faire des heures supplémentaires si c’est pour gagner l’argent permettant de financer son prochain trek en Afrique. Ou pour payer les frais de scolarité d’un de vos enfants. Ou les prochaines vacances en famille. Quand on se rappelle comment son travail permet d’assouvir ses passions, il est plus facile d’avoir une vue d’ensemble. On redevient capable de l’apprécier plutôt que de l’envisager comme une charge.
«Quand on adopte une vue d’ensemble, on se met à vouloir faire son travail plutôt que de se sentir obligé de le faire. C’est ce qui fait la différence entre ce que les psychologues appellent la motivation intrinsèque (qui vient de l’intérieur – comme quand on sait qu’on va changer la vie des gens ou parce qu’on adore son boulot) et la motivation extrinsèque (qui vient de l’extérieur – comme quand on a son patron sur le dos en permanence ou qu’on n’attend que le prochain chèque de paie). Des recherches ont montré qu’avec la motivation intrinsèque, on fait ce qu’on a à faire sans qu’on nous le demande ni qu’on nous mette sous pression. Aller au travail devient une chance, un plaisir.
«Bref, quand on se rappelle pourquoi on veut faire un travail, on n’a pas besoin de dépenser de l’énergie à se forcer à travailler.»
Voilà. Retrouver de l’énergie mentale, c’est à la portée de chacun de nous. Il suffit, pour y parvenir, de prendre un pas de recul sur ce qu’on fait avec tant de peine, d’avoir alors une vue d’ensemble de notre travail, puis de nous remettre à la tâche après avoir saisi la pertinence – pour autrui ou pour soi-même – de celle-ci. Et idéalement, de s’y remettre en y ajoutant une pincée de positif : après avoir pris une courte pause, avoir rigolé un bon coup avec un collègue, ou encore avoir bien mangé le midi. C’est aussi simple que ça.
En passant, l’écrivain français Jacques de Bourbon Busset a dit dans Tu ne mourras pas : «Essayer de rendre heureux un être est la seule chose positive qui soit à notre portée».
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