L'ambiance de travail doit devenir un priorité absolue... Photo: DR
Quelles sont les trois principales préoccupations des employeurs, ces temps-ci? C’est très simple : recruter, recruter et recruter.
C’est que, martèlent ceux-ci, notre économie souffre de pénurie de main-d’œuvre. D’une pénurie telle que les entrepreneurs canadiens sont contraints et forcés de refuser contrat après contrat, même si ceux-ci valent parfois des dizaines de millions de dollars, sachant qu’ils seront incapables de livrer à temps.
Convient-il de baisser les bras? De se résoudre à la «fatalité» démographique, pour ne pas dire économique? Voire, dans certains cas, de mettre la clé sous la porte, faute de perspective de croissance à court et moyen termes? Hum… Non, bien sûr. Il suffit de mieux recruter, c’est une évidence.
Mais comment diable y parvenir? Peut-être bien en vous inspirant d’un champion en la matière, à savoir David Ogilvy. Oui, le fondateur de l’agence de publicité Ogilvy & Mather, l’homme qui a, dit-on, inspiré le rôle de Don Draper dans la télésérie américaine Mad Men. Je m’explique…
Je vous en ai déjà parlé, je dispose d’une pépite secrète, d’un livre que je chéris profondément, The Unpublished David Ogilvy (Profile Books, 2014). Celui-ci est composée de notes éparses et oubliées prises, tout au long de sa carrière, par l’un des acteurs majeurs de l’industrie publicitaire d’après guerre. Chaque fois que je le feuillète, je déniche des idées d’une intelligence foudroyante ; et j’y puise, donc, une inspiration sans cesse renouvelée.
C’est ainsi que je suis récemment tombé sur deux passages qui traitent de recrutement, une priorité absolue pour toute agence de publicité digne de ce nom, sa performance reposant entièrement sur les talents individuels et collectifs dont elle dispose.
Aux yeux de David Ogilvy, deux principes doivent être respectés à la lettre lorsqu’on recrute :
1. Retenez-vous toujours d’embaucher des personnes sans relief, qui se sentent bien lorsqu’il leur faut suivre les consignes.
2. Créez une ambiance de travail à nulle autre pareille, où l’innovation et la liberté sont reines. Car cela attire toujours les personnes talentueuses.
«Le problème primordial auquel nous sommes confrontés est le suivant : la publicité est l’un des secteurs d’activités les moins attrayants, trop peu de personnes talentueuses veulent y faire carrière. Le défi consiste par conséquent à rendre sexy le milieu de la pub, à faire en sorte qu’il soit passionnant de faire le travail qu’attendent de nous les clients», explique-t-il au sujet de ces deux principes.
Et d’ajouter un conseil pratique : «Si jamais tu tombes sur la perle rare, sur l’individu qui est nettement meilleur que toi, engage-le immédiatement. Au besoin, paye-le mieux que toi-même.»
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La question saute aux yeux : comment rendre la pub sexy, et par suite, votre propre industrie, et même votre petite entreprise ? David Ogilvy préconise quatre règles :
1. Donnez des responsabilités claires et tripantes à chacun.
2. N’agissez pas en prédateur, mais en facilitateur.
3. Adoptez le mantra «Vivre et laisser vivre» ; car personne n’est parfait.
4. Posez-vous tout le temps l’interrogation suivante : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, mais ne considères-tu pas la poutre qui est dans ton œil? »
Que faut-il comprendre de ces quatre règles ? Ceci, à mon avis :
> Qui entend rendre sexy son industrie, voire sa petite entreprise, se doit de lâcher prise. Il lui faut céder aux autres la plupart des reponsabilités qu’il a coûtume d’assumer, et les laisser agir à leur guise pour atteindre les objectifs individuels et collectifs qui ont été fixés ensemble. Il doit saisir que son équipe n’est pas à son service, et se mettre lui-même au service de son équipe, notamment en apportant à chacun les ressources dont il a besoin pour pouvoir donner son 110%, jour après jour. Bref, il ne doit plus être le boss, celui qui commande et contrôle, mais bel et bien le coach, celui qui comprend, conseille et soutient. Car c’est grâce à une telle attitude qu’il sera en mesure d’attirer – et même de retenir – les nouveaux talents d’aujourd’hui et de demain.
En passant, l’écrivain français Paul Valéry aimait à dire : «Ce qui est le meilleur dans le nouveau est ce qui répond à un désir ancien».
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