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«Comment savoir si je suis au bord du burn-out?»

Olivier Schmouker|Publié le 19 avril 2022

«Comment savoir si je suis au bord du burn-out?»

(Photo: 123RF)

MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudisVous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca

Q. – «Au travail, je me sens plus stressée qu’auparavant. Les journées me semblent plus longues, plus chargées de tâches et plus fatigantes. Souvent le soir je n’ai plus aucune énergie et le matin, je traîne des pieds à l’idée de retourner au travail. Tout ça m’inquiète beaucoup: suis-je au bord du burn-out?» — Adeline

R. — Chère Adeline, je vais aller droit au but: avec aussi peu de détails sur ce que vous vivez et ressentez au travail, il est impossible de dire si vous tutoyez l’épuisement professionnel. Pour votre information, l’épuisement professionnel est souvent reconnaissable par l’apparition de différents symptômes physiques et psychologiques, qui ne surviennent pas tous en même temps.

Symptômes physiques fréquents:

  • Fatigue persistante
  • Douleurs liées à des fragilités personnelles (maux de dos, migraines, etc.)
  • Problèmes digestifs
  • Trouble du sommeil
  • Perte ou gain de poids

Symptômes psychologiques fréquents:

  • Démotivation constante au travail
  • Irritabilité marquée
  • Attitude cynique
  • Sentiment d’incompétence
  • Difficulté à se concentrer

Il convient donc de voir par vous-même si vous affichez plusieurs de ces symptômes, et si ceux-ci vont en s’aggravant. Dans un tel cas de figure, il serait judicieux de consulter un médecin à ce sujet.

Maintenant, il se peut que vous ne risquiez pas un burn-out, mais que vous vous sentiez déprimée. La différence? Quelqu’un de déprimé ressent un «gros coup de blues», lequel peut avoir un impact sur le sommeil, l’appétit, le moral ou encore la motivation au travail. Il perd confiance en lui-même, il ressent le besoin de s’isoler, il se sent coupable de tout et de rien. Si cela se prolonge et s’accentue, cela peut donner lieu à une dépression.

J’ai déniché un truc simple et efficace pour savoir si l’on est déprimé, dans une étude récente signée par Katherine Meckel, professeure d’économie à l’Université de Californie à San Diego (États-Unis), et Bradley Shapiro, professeur d’économie à l’École de commerce Booth de l’Université de Chicago (États-Unis).

Les deux chercheurs se sont intéressés aux personnes déprimées sachant qu’aux États-Unis 16% des gens se sentent déprimés si bien que le tiers (34%) des foyers américains sont affectés par ce malaise psychologique. Ils ont mis au jour le fait que les personnes déprimées… changeaient leur façon de consommer.

 

  • De manière générale, elles dépensent moins qu’auparavant.
  • Elles fréquentent moins les supermarchés et les épiceries.
  • Elles fréquentent davantage les dépanneurs.
  • Elles achètent moins de fruits et légumes frais.
  • Elles achètent moins d’alcool, mais davantage de tabac.
  • Enfin, à noter qu’elles achètent tout autant de malbouffe qu’auparavant.

 

Par conséquent, Adeline, regardez votre historique d’achats de ces dernières semaines et si jamais vous notez des changements similaires à ceux répertoriés par l’étude, vous pouvez peut-être envisager la possibilité d’une déprime. En ce cas, n’hésitez pas à consulter Info-Santé 811.

Attention, toutefois, à ne pas vous inquiéter pour rien: par exemple, ce n’est pas parce que vous avez acheté hier votre lait au dépanneur du coin que vous êtes déprimée pour autant. Il ne s’agit là que d’indicateurs pertinents, auxquels personne n’aurait pensé sans cette étude. Des indicateurs simples à repérer, ce qui peut permettre de prendre en main sa déprime très tôt.