Comment surmonter les obstacles à votre bonheur au travail?
Olivier Schmouker|Publié le 21 octobre 2019Le truc, c'est d'arriver à plonger en soi... (Photo: Darius Bashar/Unsplash)
BLOGUE. Le bonheur au travail, nous en rêvons tous. À tout le moins, nous aimerions grandement nous en approcher, voire le tutoyer, n’est-ce pas ?
Mais est-ce vraiment possible ? Et si oui, que devrions-nous faire pour y parvenir concrètement ?
Si ces interrogations existentielles font vibrer une corde sensible en vous, alors j’ai une bonne nouvelle à vous annoncer : le psychologue américain Mitch Abblett a justement signé un livre intitulé «The five hurdles to happiness, and the mindful path to overcoming them» (Shambala, 2018) dans lequel il présente les cinq principaux obstacles à notre bonheur (en particulier au travail) et, surtout, le moyen de surmonter chacun d’eux. Regardons ensemble de quoi il retourne…
D’après M. Abblett, ce qui nous empêche de nous épanouir dans la vie et au travail réside dans cinq souffrances récurrentes. Les voici brièvement explicitées:
1. Le désir. C’est avoir une soif constante d’expériences agréables avec des personnes, des lieux ou des choses. Une soif certes normale, mais qui peut aisément mal tourner. Dès lors que ce besoin devient compulsif, il se met à nuire à nos activités, pour ne pas dire à notre productivité : par exemple, celui qui ne cesse de vouloir être le meilleur de son équipe et qui sent qu’il n’y parviendra jamais vraiment risque de sombrer dans l’alcool, histoire de noyer sa frustration.
2. L’aversion. C’est la colère que nous ressentons lorsque nous percevons que les circonstances de la vie «ne devraient pas» être telles qu’elles sont. Bien entendu, nous sommes tous de temps en temps irrités et frustrés par notre quotidien au travail, si bien qu’il est normal d’éprouver l’envie de «repousser» les situations qui nous sont défavorables. Mais voilà, cela dérape à partir du moment où nous sentons la colère nous gagner : cette attitude est toxique pour nous-mêmes comme pour nos proches.
3. La fatigue mentale. C’est avoir un état d’esprit assombri, terne et morose, qui nuit directement à notre concentration et à notre capacité de voir les autres et nous-mêmes clairement. Cela survient lorsque nous ne nous sentons pas bien durant la journée, ou encore lorsque nous avons trop de choses en tête, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois. Ce qui arrive à 1 Américain sur 4 âgé de plus de 16 ans, d’après la National Health and Nutrition Examination Survey.
4. Le surmenage. Ce n’est pas seulement en faire trop ou mal supporter le stress, c’est aussi ces périodes où l’on n’est plus capable de faire quoi que ce soit, où l’on n’en peut plus d’exécuter des tâches mornes et répétitives. Cela évolue tout naturellement en anxiété, et donc, en une flopée de troubles on ne peut plus déplaisants : maux de tête, palpitations cardiaques, bouffées de chaleur, etc. Là encore, 1 Américain sur 4 en souffre aujourd’hui.
5. Le doute. C’est l’incertitude extrême quant à notre capacité à vivre pleinement l’instant présent, ou encore à accomplir les tâches qui sont les nôtres. Cela se traduit par un manque cruel de confiance en soi, ce qui a un effet paralysant face aux défis inhérents à notre routine professionnelle.
Bien. Nous connaissons maintenant les cinq principaux obstacles à notre bonheur. Des obstacles – je suis convaincu – que vous rencontrez dans votre quotidien au travail, à plus ou moins grande échelle.
Comment y remédier? Oui, comment les annihiler, le moment venu? M. Abblett préconise dans son livre de procéder alors en cinq étapes:
1. Arrêtez tout. À l’instant même où vous sentez que la situation dérape (ex. : la moutarde vous monte au nez (colère) ; vous avez des sueurs froides (surmenage) ; etc.), arrêtez tout.
2. Détachez-vous. Notez rapidement ce qui se passe dans votre corps et dans votre esprit. Pour ce faire, suivez mentalement le flux d’énergie qui parcourt votre corps et votre cerveau, comme si celui-ci ne dépendait pas de votre volonté. Détachez-vous de la réalité pour mieux plonger en vous-même, et devenez le curieux observateur des pensées et images qui vous traversent (au besoin, isolez-vous un moment pour mener à bien cette étape et les suivantes).
3. Considérez. Permettez à ces expériences physiques et psychiques douloureuses d’être comme elles sont, sans jugement ni tentative de les contrôler. L’idée n’est pas de laisser la souffrance vous envahir, mais de la reconnaître telle qu’elle est, de la considérer comme une chose qui n’est pas vous, mais en vous.
4. Pénétrez. Pénétrez les sensations inconfortables de votre corps à l’aide de respirations complètes et profondes du ventre, et continuez de respirer de cette façon jusqu’à ce que vous remarquiez que ces sensations se mettent à évoluer d’elles-mêmes. Notez comme vos pensées négatives commencent à s’assouplir, et même à se dissoudre.
5. Invitez-vous. Invitez-vous enfin à bouger ou à agir en direction de la voie souhaitée et souhaitable. C’est-à-dire vers la voie qui reflète votre sollicitude envers les autres comme envers vous-même. Au passage, rappelez-vous d’être gentil avec vous-même, que l’important est que vous êtes en train d’évoluer dans le bon sens, et qu’il ne faut donc pas vous blâmer d’avoir vécu une «nouvelle crise».
«Ces cinq étapes permettent de couper nos «mauvaises habitudes» à la racine, à savoir dès leur émergence dans le cerveau. Bien mises en pratique, elles favorisent le changement, pour le meilleur, ça va de soi», souligne le psychologue américain.
À la clé, un pas après l’autre en direction du bonheur au travail. C’est aussi simple que ça.
En passant, l’écrivain britannique Aldous Huxley a dans Le meilleur des mondes : «Le bonheur est un maître exigeant, surtout le bonheur d’autrui».
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