L'idée est d'éviter que notre cerveau entre en «surchauffe». (Photo: SEO Galaxy pour Unsplash)
Q. — «Ces temps-ci, je croule sous le travail. Les heures filent à toute vitesse, c’est à peine si je trouve le temps de boucler tout ce que j’ai à faire. Ce qui m’inquiète le plus, c’est que je sens que mon cerveau surchauffe, qu’il peine à se concentrer, qu’il me dit de diminuer mon rythme de travail. Mais c’est impossible…» – Amélia
R. — Chère Amélia, l’automne est souvent une saison où chacun se doit de donner son 110% au travail tant il y a de choses à faire. Le danger, comme vous le signalez, c’est d’en arriver à «surchauffer». Car le risque d’épuisement professionnel, entre autres, menace dès lors grandement…
Comment, donc, travailler fort sans travailler trop fort? Oui, comment trouver le bon rythme de travail, à tout le moins celui où l’on ne risque pas l’accident? Une technique pouvant permettre d’y parvenir est la règle 90/20. Explication.
Interrogé par le magazine britannique Stylist, le neurologue Steve Allder préconise d’adapter notre rythme de travail au rythme de fonctionnement naturel de notre cerveau. Le principe est simple.
Notre cerveau utilise un carburant principal, à savoir le glucose. À lui seul, il consomme 20% du glucose que consomme quotidiennement notre corps, alors qu’il ne représente que 2% de notre masse corporelle. Il en consomme à un rythme régulier et continu, hormis aux moments où nous le faisons fonctionner à plein régime, par exemple au travail lorsque nous nous attaquons à une tâche complexe. Sa consommation de glucose est alors effrénée.
Résultat? En général, notre cerveau fonctionne à merveille, même si nous lui demandons un effort intense, pendant un maximum de 90 minutes. Au-delà, il se met à pomper trop de glucose dans notre corps, et ça nous joue des tours parce que la fatigue mentale s’installe: la concentration, la mémoire, ou encore la prise décision deviennent défaillantes. On court alors droit à la bévue, à la gaffe professionnelle. Fort heureusement, le cerveau nous envoie aussitôt des signaux d’alerte: chute d’énergie, baisse générale de la vigilance sensation de faim, irritabilité, etc.
D’où l’intérêt de se baser sur le «rythme ultradien» du cerveau, selon Steve Allder. Celui-ci correspond au cycle naturel d’activité et de repos du cerveau, soit 90 minutes d’éveil suivies de 20 minutes de temps mort. Ce qui revient à la règle 90/20.
«Des pauses régulières de 10 à 30 minutes permettent au cerveau de récupérer, surtout lorsqu’un effort intense vient de lui être demandé, explique le neurologue. Ça lui donne la possibilité de se détendre et de restaurer son niveau d’énergie. De manière générale, ça nous permet d’améliorer notre clarté mentale et notre productivité.»
Bien entendu, pas question d’occuper ces 20 minutes de pause en répondant à des courriels ou en se plongeant dans son cellulaire. L’idée est de décrocher du travail, de tout effort cognitif significatif. Mieux vaut, par exemple, prendre une petite marche, effectuer quelques étirements, ou toute autre activité susceptible de stimuler la circulation sanguine, de rétablir notre niveau de glucose, d’atténuer la fatigue mentale. À noter qu’on peut profiter de ces pauses pour bien s’hydrater et consommer des aliments stimulants pour le cerveau tels que les noix, les céréales complètes et les légumes à feuilles vertes.
Voilà, Amélia. La règle 90/20 peut vous permettre d’éviter la «surchauffe» de votre cerveau, pour ne pas dire l’épuisement professionnel. N’hésitez pas à l’adopter et à m’en donner des nouvelles.