Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Coup dur pour le télétravail à Québec!

Olivier Schmouker|Publié le 28 août 2020

Coup dur pour le télétravail à Québec!

Les télétravailleurs vont y devenir ultra minoritaires... (Photo: LikedIn Sales Navigator pour Unsplash)

BLOGUE. En décembre 2020, il ne devrait y avoir plus que 17% des employés de la grande région de Québec qui devraient continuer à faire du télétravail. Au tout début de la pandémie, la proportion était de 57%, si bien que cela représenterait une chute de 40 points de pourcentage. C’est du moins ce qui ressort d’un sondage mené par Léger pour le compte de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec (CCIQ) auprès d’un échantillon représentatif d’employeurs privés comptant 10 employés et plus.

Ainsi, la vogue du télétravail est en train de s’estomper, à mesure que les mois passent. Aujourd’hui-même, le taux n’est plus que de 32%, et il est appelé à tomber à 17% d’ici la fin de l’année. Pourquoi ça? Tout bonnement parce que les employeurs de Québec ne sont pas convaincus de la pertinence de cette façon de travailler:

> Aucun intérêt pour l’entreprise. Seulement 10% des employeurs pensent que leurs employés sont plus efficaces en télétravail qu’au bureau. Et 62% d’entre eux pensent que ça n’apporte strictement rien d’un point de vue productivité, si bien que leurs employés feraient tout aussi bien de revenir au bureau. À cela s’ajoute le fait que 1 employeur sur 4 (24%) est persuadé que ses employés sont moins productifs chez eux qu’au bureau…

> Aucun intérêt pour l’entreprise (2). 71% des employeurs pensent que leurs employés apprécient tout autant travailler chez eux qu’au bureau. En conséquence, ils ne voient pas pourquoi ils permettraient à leurs employés de continuer le télétravail puisque, pour ceux-ci, ça ne change pas grand-chose. D’autant plus que l’entreprise ne gagne rien à accepter la télétravail, d’après eux…

> Une décision ferme. 93% des employeurs ont d’ores et déjà pris, ou envisagent de bientôt prendre, des mesures pour faire revenir les employés au bureau. Parmi celles-ci figurent la diffusion de messages rassurants à l’attention de ceux qui sont inquiets par rapport au COVID-19 (ex.: peur de contracter le virus au contact des collègues, ou encore en prenant les transports en commun pour se rendre et pour quitter le bureau,…), des messages promettant, entre autres, la distribution de matériel sanitaire, ou encore l’installation d’une signalisation pour respecter la distanciation de deux mètres. Ce qui signifie que leur décision est déjà prise : les employés vont devoir revenir au bureau, pas le choix. À noter que peu d’employeurs songent dès lors à la dimension psychologique du retour au bureau: ils ne sont que 50% à envisager l’éventualité d’un soutien psychologique spécifique, les autres comptant visiblement sur les gestionnaires pour remonter le moral des troupes qui appréciaient le télétravail, voire pour donner un coup de main particulier à ceux qui en auraient plus besoin que les autres.

«Les perceptions liées au télétravail ont changé, et il est primordial que les employeurs prennent le temps d’accompagner leurs employés face à ce changement, dit Steeve Lavoie, président et chef de la direction de la CCIQ, en précisant qu’«il va être essentiel de veiller alors à la santé mentale des employés».

Autrement dit, chers employés de la grande région de Québec, il va falloir vous faire une raison: le télétravail, c’est bientôt fini; à moins, bien sûr, d’oeuvrer au sein d’une des rares entreprises qui ont saisi combien il était plus important de répondre aux besoins de ses employés qu’à ceux de ses hauts-dirigeants, et donc, de vous écouter. Soit dit en passant, un récent sondage mené à l’échelle du Québec montre que 1 employé sur 2 qui a goûté au télétravail y a pris goût au point de vouloir travailler ainsi «sur le long terme», et un autre, que la même proportion – 1 employé sur 2 – se dit prête à changer d’employeur si jamais ce dernier mettait fin au télétravail dans l’entreprise…

*****

Découvrez mes précédents billets

Mon groupe LinkedIn

Ma page Facebook

Mon compte Twitter

Et mon dernier livre : 11 choses que Mark Zuckerberg fait autrement