COVID-19: les Québécois plus stressés que jamais au travail!
Olivier Schmouker|Publié le 10 Décembre 20201 travailleur sur 4 veut changer d'employeur... (Photo: Michal Matlon pour Unsplash)
BLOGUE. Récession, chômage, confinement… La pandémie du nouveau coronavirus a un impact socioéconomique qui dépasse l’entendement, et cela a de lourdes répercussions sur la santé mentale. Ainsi, le niveau de stress de Québécois n’a cessé de croître ces derniers temps pour connaître un bond prodigieux de 15% en novembre par rapport au mois précédent, selon une étude de Morneau Shepell, un fournisseur de services en ressources humaines.
Résultat? 1 Québécois sur 5 (22%) ressent maintenant un plus grand stress que celui qu’il connaissait le mois précédent. Ce qui indique clairement que le Québec traverse aujourd’hui une véritable crise en matière de santé mentale.
Cette crise a, de toute évidence, un impact direct sur le travail. Un impact carrément foudroyant, qui a vraiment de quoi faire trembler plus d’un employeur:
> Bye-bye boss. 1 travailleur sur 4 (24%) dit que la pandémie l’a amené à réfléchir à propos de la relation qu’il a avec son employeur, et qu’il en est arrivé à la conclusion qu’il lui fallait… le quitter. Oui, le quart des travailleurs envisagent à présent un changement d’emploi, voire de carrière.
> Surtout les milléniaux. Les milléniaux – plus précisément, les moins de 40 ans – sont les plus susceptibles de donner un virage à leur carrière: ils sont 36% à y songer fortement. En revanche, c’est nettement moins le cas pour les plus de 50 ans, le même pourcentage n’étant que de 15%.
> Valse hésitation. 1 travailleur sur 5 (20%) dit qu’il hésite, qu’il ne sait pas trop s’il vaut mieux rester chez le même employeur, ou en changer sans tarder. Ainsi, le cinquième des travailleurs reconnaissent qu’ils sont tentés de voir si l’herbe est plus verte ailleurs, et pourraient donc aisément succomber à la tentation.
Comment expliquer un tel désamour? C’est fort simple: 18% des travailleurs ont perdu l’estime qu’ils avaient pour leur employeur, vu la façon dont celui-ci a géré la crise sanitaire et économique; et seulement 12%, qu’il s’est bien tiré des turbulences provoquées par la COVID-19. Quant aux autres, ils se disent aucunement impressionnés par la performance de leur employeur, ces derniers mois.
«Les employeurs ont dû relever de nombreux défis durant la pandémie, et l’un des plus importants a été de maintenir une bonne relation avec leurs employés alors que les communications virtuelles remplacent les conversations en personne, dit Paula Allen, directrice mondiale, recherche et mieux-être global, de Morneau Shepell. Mais au final, nous voyons que nombre d’employés ont aujourd’hui une opinion plus négative de leur employeur qu’avant la pandémie. Cela montre que le maintien du statu quo ne suffit pas, que les employeurs doivent faire un effort proactif en mettant l’accent sur la communication et en plaçant les besoins et le mieux-être de leurs employés à l’avant-plan dans tout ce qu’ils font.»
Et Stephen Liptrap, président et chef de la direction, de Morneau Shepell, d’enfoncer le clou: «Les employeurs ne doivent pas tenir pour acquis que tous leurs employés voient d’un bon œil les derniers développements en lien avec la pandémie (ex.: l’arrivée prochaine des premiers vaccins, etc.), ils doivent continuer à s’assurer du mieux-être de leur effectif afin de préserver la productivité de l’organisation», dit-il.
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