De plus en plus de Canadiens doivent essuyer une taxe vacances
Catherine Charron|Publié le 13 Décembre 2023Seuls 30% des Canadiens n'ont pas à faire des heures supplémentaires pour rattraper le retard causé par leurs vacances d'après ADP Canada. (Photo: 123RF)
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RHÉVEIL-MATIN. À quelques jours du long congé des Fêtes, on apprend que jamais aussi peu de Canadiens ne profitent de leur absence sans avoir à essuyer une taxe sur leurs vacances.
C’est ce qu’a constaté la société spécialiste de la paie ADP Canada dans sa plus récente enquête annuelle menée sur le coût brut du repos. D’après les chiffres collectés par Maru Public Opinion auprès de 871 personnes, 30% des travailleurs sondés disent ne pas avoir besoin de bosser avant ou après leurs vacances.
L’an dernier, ce nombre atteignait plutôt les 36%.
Au Québec, plus d’employés n’ont pas à faire d’heures supplémentaires, leur part représentant plutôt 44% des répondants. Ça signifie qu’un nombre légèrement plus grand de salariés dans la province seront obligés de travailler par rapport à 2022.
Cette année, par ailleurs, les Québécois qui sont obligés de pallier leur absence bossent davantage que la moyenne canadienne. Le coût brut de leurs congés est de l’ordre des 21 heures de travail, tandis que ce nombre atteint plutôt les 18 à l’échelle du pays.
À (re)lire : Le «coût caché» des vacances diminue au Canada
Le taux de chômage plus faible au Québec qu’ailleurs au pays est l’un des facteurs qui explique pourquoi davantage de travailleurs doivent y faire des heures supplémentaires, selon ADP Canada. La pénurie de main-d’œuvre a des conséquences «directes sur la charge de travail des employés.»
C’est la première fois que les Canadiens s’en tirent aussi bien en moyenne depuis le début de la pandémie, souligne ADP Canada dans son communiqué. Elle rappelle qu’en 2020, ce sont 34 heures de plus que les employés disaient devoir réaliser pour rattraper le temps passé à l’extérieur du boulot. Depuis 2021 toutefois, la tendance de la courbe est à la baisse.
D’après ADP Canada, c’est là la preuve que les répondants accordent davantage d’importance à l’équilibre entre le travail et la vie personnelle.
Les Canadiens se reposent moins qu’avant
Ça semble tout particulièrement vrai au Québec: en effet, toujours selon l’étude, la part de salariés québécois qui ont déjà vidé leur banque de vacances est plus grande que la moyenne nationale, atteignant 37% plutôt que 31% à l’échelle du pays.
C’est d’ailleurs un phénomène qu’ADP Canada observe mensuellement dans son indice du bonheur au travail. Les salariés de la province ont bien souvent les scores les plus élevés en matière d’équilibre entre travail et vie personnelle, de même qu’en flexibilité.
Ce que ces plus récents chiffres collectés pour la société spécialiste de la paie démontrent aussi, c’est que 60% de répondants au pays ne profitent pas de l’ensemble du temps offert par leur employeur pour se reposer. Pourtant, avant la pandémie, c’est près de la moitié des répondants qui écoulait toutes leurs heures, et non pas moins du tiers, comme c’est le cas en 2023.
La bonne nouvelle c’est que le nombre de travailleurs qui n’ont pris aucune journée de congé est en baisse par rapport à 2022, sa part glissant de 17% à 13% cette année.
Télétravailler ou ne pas télétravailler, telle est la question qui cause des émois dans bien des entreprises en cette rentrée 2023.
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