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Employeurs, agissez! Le moral de vos employés est à terre

Olivier Schmouker|Publié le 07 juillet 2020

Employeurs, agissez! Le moral de vos employés est à terre

Un trimestre entier à déprimer... (Photo: Kyle Glenn/Unsplash)

BLOGUE. La COVID-19 circule toujours insidieusement au sein de notre société et gagne même en puissance ici et là sur la planète entière. S’ajoute à cela une récession économique mondiale, que nombre d’économistes estiment plus dévastatrice que celle de la Grande Dépression des années 1930. Résultat? La santé mentale des employés est sonnée debout!

C’est qu’au Canada les chiffres de L’Indice de santé mentale (ISM) du fournisseur de services de gestion des ressources humaines Morneau Shepell ne laissent pas la place au moindre doute:

– Un trimestre entier de moral à terre. En juin, l’ISM était en recul global de 11 points par rapport au score de référence de 75 d’avant 2020, à 64 points. Soit un score similaire à celui des deux mois précédents. Ce qui signifie que cela fait un trimestre entier que le moral des employés du Canada s’est effondré et n’amorce aucun regain significatif, même si le déconfinement des individus et la reprise graduelle des activités économiques ont été amorcés depuis maintenant un certain temps.

– Anxiété, dépression, etc. De manière plus précise, l’ISM indique que les employés souffrent de plusieurs signes psychologiques inquiétants : l’anxiété (-12,9 points en juin par rapport au score de référence de 75, à 62,1), la dépression (-12,7), le sentiment d’isolement (-11,6); ce qui a un impact sur leur productivité au travail (-12,1) et sur leur degré d’optimisme pour l’avenir (-12).

«Les répercussions à long terme d’une santé mentale précaire persistante sont préoccupantes, tant pour les individus que pour les entreprises et les gouvernements – des employés moins productifs permettent de créer moins de richesses, et les effets négatifs vont dès lors en cascade -, dit Stephen Liptrap, président et chef de la direction, de Morneau Shepell. Or, notre Indice nous montre clairement qu’il faut que les employeurs en fassent plus à ce sujet…»

De fait, il appert qu’il y a une «forte corrélation» entre la réponse de l’employeur face à la crise et la santé mentale de ses employés:

– Le tiers des employés (34%) disent que leur employeur a répondu à leurs besoins en santé mentale de façon «incohérente», «médiocre» ou «très médiocre».

– Ceux pour qui la réponse de leur employeur a été «médiocre» affichent un ISM en recul de 17,2 points par rapport à la référence de 75. Ceux pour qui elle a été «incohérente», de 17,7 points. Et ceux pour qui elle a été «très médiocre», un recul de… 26,3 points!

– Cela se compare aux -10,4 points chez ceux qui ont indiqué que la réponse aux besoins en santé mentale avait été «relativement bonne»; et de -1 point chez ceux qui ont déclaré qu’elle avait été «très bonne».

Ces résultats montrent que la qualité du soutien offert par l’employeur est de la plus haute importance. Car la perception qu’a un employé de la façon dont son employeur répond à ses besoins psychologiques a, de toute évidence, un impact direct sur sa santé mentale.

De quels besoins psychologiques parle-t-on, au juste? L’analyse de Morneau Shepell en fait ressortir deux essentiels : d’une part, avoir des consignes claires sur la façon d’éviter de propager ou de contracter le virus; d’autre part, avoir de l’aide pour composer avec l’anxiété.

«Les gens se demandent si, un jour, les choses redeviendront comme avant, et ils ne savent pas vraiment à quoi va bientôt ressembler leur travail et leur vie, dit Paula Allen, première vice-présidente, recherche, analytique et innovation, de Morneau Shepell. Les employeurs doivent donc veiller, plus que jamais, au mieux-être des employés, en particulier ceux qui ont un grand besoin de soutien. Bref, il leur faut envoyer tous les signes possibles indiquant combien la santé mentale des employés est précieuse à leurs yeux.»

L’enquête de Morneau Shepell a été menée au moyen d’un sondage en ligne en anglais et en français du 29 mai au 9 juin 2020, auprès de 3.000 personnes vivant au Canada et employées au cours des six mois précédents. Les données ont été pondérées statistiquement pour assurer que les compositions régionale et hommes/femmes de l’échantillon soient représentatives de la population canadienne. La marge d’erreur est de plus ou moins 3,2%, 19 fois sur 20. L’ISM est publié une fois par mois depuis avril 2020, et compare les scores obtenus aux données de référence recueillies en 2017, 2018 et 2019.

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