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Employeurs, devinez ce qui freine la reprise de vos activités!

Olivier Schmouker|Publié le 27 août 2020

Employeurs, devinez ce qui freine la reprise de vos activités!

Miser plus que jamais sur le «capital humain»... (Photo: Peri Stojnic pour Unsplash)

BLOGUE. COVID-19 oblige, le gouvernement Legault a «mis sur pause» l’économie du Québec, ce printemps. Depuis, la grande majorité des entreprises peinent à reprendre leurs activités pour mille et une raisons (ex.: manque de financement, difficulté financière à faire revenir les employés mis à pied, extrême prudence des consommateurs, etc.).

Résultat? Les priorités ont changé par rapport à ce qu’elles étaient avant la pandémie, selon une étude du cabinet-conseil en technologie CGI menée auprès de quelque 1.400 hauts-dirigeants d’entreprises canadiennes. À présent, ce qui importe le plus aux yeux des chefs d’entreprise, ce sont, par ordre d’importance:

1. L’expérience-client. L’idée, c’est ici de rétablir un lien de confiance avec la clientèle, après des mois d’interruption ou de perturbation des activités de l’entreprise; et mieux, de lui offrir une toute nouvelle expérience, si possible améliorée.

2. La relation numérique avec le client. La période de confinement a mis au jour l’importance d’avoir une relation numérique avec la clientèle: les entreprises qui s’en sont sorties relativement mieux que les autres ont souvent été celles qui offraient déjà des services numériques (ex.: vente en ligne, etc.). D’où l’importance de rattraper son retard sur ce plan, voire d’accroître ses activités en ligne.

3. L’optimisation des activités. Le temps d’arrêt imposé par la «mise sur pause» de l’économie a permis à nombre d’entreprises de constater que certaines de leurs activités n’étaient pas menées de manière optimale, voire de déceler que certaines d’entre elles étaient carrément obsolètes. D’où la nécessité de corriger le tir sans tarder.

Le hic? C’est que ces trois nouvelles priorités rencontrent toutes un même frein, nouveau lui aussi. Lequel? «Le principal frein à l’atteinte de ces priorités est désormais le changement de culture et la gestion du changement, remplaçant les pressions sur les coûts et les budgets», note l’étude de CGI.

Autrement dit, la mission première des entreprises concerne désormais l’adoption d’une toute nouvelle forme de management…

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Quelle forme, au juste? «L’une des principales conclusions de notre étude est que les leaders voient maintenant l’agilité organisationnelle comme l’objectif à viser en termes de management, indiquent les experts de CGI. L’ennui, c’est que seulement 18% d’entre eux pensent que leur entreprise est véritablement agile.» Ce qui signifie qu’il y a du pain sur la planche..

La bonne nouvelle, c’est que se lancer dans un tel chantier – gagner en agilité -, c’est payant, très payant même: «Les organisations dotées d’une agilité élevée surpassent de deux à trois fois leurs pairs en termes de revenus et de croissance rentable», souligne l’étude.

Parfait. Maintenant, reste à savoir ce qu’est véritablement l’agilité organisationnelle, et comment on peut la cultiver au sein de ses troupes…

«Être agile, c’est adopter de nouvelles façons de penser et de travailler en réponse aux impacts de la pandémie. Les changements qui nécessitaient autrefois des mois et des années pour se mettre en place s’opèrent désormais dans des délais particulièrement courts. C’est clair, l’agilité organisationnelle est plus essentielle que jamais», dit George Schindler, président et chef de la direction, de CGI.

Et d’expliquer : «Les organisations agiles s’adaptent vite aux changements, tout en demeurant fidèles à leur culture. Les leaders agiles investissent dans la culture, les modèles opérationnels et la technologie qui leur permettent cette rapide adaptation. Pour ce faire, ils se concentrent sur l’humain, en favorisant un sens de la communauté et un sentiment d’appartenance; ils stimulent ainsi la mobilisation, l’engagement et la productivité», ajoute-t-il.

Bref, chers employeurs, il vous faut devenir «plus humains», c’est-à-dire mettre vos employés au coeur de vos activités, veiller à ce qu’ils disposent de toutes les conditions et ressources nécessaires pour pouvoir donner leur 110% jour après jour. Ce qui peut revenir à, entre autres:

– Miser sur la flexibilité. Soit continuer d’offrir la possibilité de faire du télétravail, ne plus se cloisonner à des horaires de travail fixes comme le fameux 9@5, etc.

Prôner la conciliation travail-vie privée. Soit faciliter la prise de journées de congés pour s’occuper de ses proches (ex.: visite chez le dentiste, congés spéciaux pour venir en aide à un proche victime de la COVID-19,…), etc.

– Renforcer la sécurité sanitaire. Soit accepter le fait qu’un employé refuse de revenir au bureau de prendre de contracter le nouveau coronavirus via les boutons d’étages de l’ascenseur, ou encore via les transports en commun, etc.

– Améliorer les conditions de travail. Soit offrir de nouvelles formes d’intéressement à la performance de l’entreprise, de nouvelles assurances, des nouvelles installations, de nouvelles primes, etc.

– Etc.

«La crise amène nombre de leaders à se poser des questions fondamentales sur notre façon de vivre ensemble, d’interagir et de travailler. Et ce faisant, ils en viennent à vouloir se concentrer plus que jamais sur le «comment» créer de la valeur, à l’avenir», pense M. Schindler, en ajoutant que «la clé, c’est le changement, et donc l’agilité avec laquelle on entreprend de changer».

En résumé, la COVID-19 et la crise économique qui l’accompagne freinent vos activités? Elles les mettent même presque au point mort? Chers employeurs, sachez que la clé pour redémarrer au quart de tour est ni plus ni moins que le «capital humain» de votre entreprise. Oui, vos forces vives – comprendre vos employés -, qu’il vous faut maintenant choyer comme jamais, en écoutant leurs besoins et en vous pliant en quatre pour y répondre du mieux possible. C’est aussi simple que ça.

En passant, le politicien sud-africain Nelson Mandela disait: «Nous travaillerons ensemble pour soutenir le courage là où il y a la peur, pour encourager la négociation là où il y a le conflit, et pour donner l’espoir là où règne le désespoir».

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