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Entreprise ne rime pas avec famille

Catherine Charron|Publié le 03 octobre 2022

Entreprise ne rime pas avec famille

Mettre de côté ses impératifs afin d’accomplir un objectif n’est pas malsain en soi. Constamment «réprimer» ou «sacrifier» ses besoins au profit de ceux des autres l'est. (Photo: Product School pour Unsplash)

RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.


RHÉVEIL-MATIN. Bien qu’à première vue, comparer son entreprise puisse sembler être un bon moyen de souder ses rangs, cette référence pernicieuse augmente surtout les chances d’accroître le nombre d’épuisements professionnels. Or, le blâme ne retombe pas que sur les épaules des employeurs.

«En le faisant, psychologiquement, ça brouille et [fait en sorte qu’on] trahit nos limites», indique la spécialiste du bien-être Gloria Chan Packer, lors d’un Ted Talk donné en mars 2022.

En effet, bien des travailleurs peinent aujourd’hui à établir — et surtout respecter — la frontière qui sépare le boulot de la vie personnelle. «Ça correspond à notre capacité à identifier, communiquer et agir pour assouvir nos besoins», explique celle qui cumule plusieurs années d’expérience en tant que leader.

Mettre de côté ses impératifs afin d’accomplir un objectif — comme de fuir un lion malgré la faim, ou bosser jusqu’au petit matin pour honorer un échéancier — n’est pas malsain en soi, nuance-t-elle. Ce qui l’est, toutefois, c’est de constamment «réprimer» ou «sacrifier» ses besoins au profit de ceux des autres.

Ainsi, ceux qui sont sujets à ce genre d’excès, «en mettant les pieds dans un milieu de travail où on dit être une grande famille, va tout donner coute que coute.»

Chaque individu doit donc faire un peu d’introspection et remettre en question ses schémas de pensée, qui lui font parfois naturellement répéter les mêmes comportements aux conséquences malsaines. Cet exercice ne sert pas à les relayer aux oubliettes, indique l’experte, mais plutôt à s’assurer qu’ils soient encore pertinents et productifs et à, le cas échéant, les adapter à la situation actuelle.

«Si j’ai tendance à trop travailler et à dépasser mes limites, je vais le faire, peu importe le milieu dans lequel je serai, souligne Gloria Chan Packer. Si je ne me tiens pas responsable de modifier mes habitudes, peu importent les changements externes, je vais continuer de souffrir de ce schéma».

Afin d’aider à la fois les employeurs à revoir leur pratique comme les employés à respecter leurs limites, la fondatrice de Recalibrate propose trois pistes de solutions :

1. En établissant clairement ses demandes et ses attentes à l’égard d’un collègue. Plutôt que dire qu’ils font partie d’une famille et qu’ils doivent se serrer les coudes, un patron peut signifier à son salarié qu’il doit livrer plus tôt son projet, et lui demander de quoi il aurait besoin pour y parvenir.

2. En apprenant à définir ses limites. Un travailleur peut prendre un peu de temps au lieu d’accepter un mandat sans se poser de questions. Si nécessaire, la personne doit indiquer quels sont ses besoins pour y arriver, et expliquer quelles seraient les conséquences s’ils ne sont pas remplis.

3. En renforçant l’idée qu’il faut prendre soin de sa santé mentale, et de rencontrer des professionnels si l’inconfort nous gagne. «Jamais on ne dirait à quelqu’un de gérer sa propre crise de cœur sans aller à l’hôpital, sans quoi il serait faible», illustre Gloria Chan Packer.

 

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