Est-ce si important que ça d’être intelligent émotionnellement?
Geneviève Desautels|Publié le 22 février 2019L'IE va au-delà de l'empathie... Photo: DR
Il n’y a qu’une seule bonne réponse à cette question, et c’est oui!
Dans un monde où il est vital de s’adapter aux autres, aux situations, à l’ambiguïté et aux évolutions et transformations qui entourent nos vies professionnelle et personnelle, la seule forme d’intelligence susceptible de vous permettre de surfer sur la vague au lieu de vous épuiser à nager est l’intelligence émotionnelle (IE). À plus forte raison lorsqu’on sait que 85% des métiers de 2030 – c’est dans seulement 11 ans! – n’existent pas encore, selon les données d’Ubisoft Éducation…
Besoin d’une preuve? La voici sous la forme d’une vidéo issue de la série «Et tout le monde s’en fout», qui est à la fois simple, ludique et pertinente : «Les émotions».
On le voit bien, l’IE est déterminante dans notre capacité à, entre autres, nous adapter à un contexte de transformation, réapprendre à aimer notre vie professionnelle, ou encore trouver un sens, de l’harmonie et du bien-être à notre travail.
Mais, qu’est-ce ça veut dire au juste être intelligent émotionnellement? En une phrase, ça revient à être, parler et agir de manière consciente, c’est-à-dire en sachant que notre perception du monde est uniquement la nôtre et que celle d’autrui est tout aussi valable que la nôtre.
Concrètement, cela nous amène à adopter une attitude précise : face à une situation donnée, il nous faut nous centrer sur nous-mêmes pour emmagasiner l’information, reconnaître les émotions qui lui sont associées, puis dissoudre l’éventuelle charge émotionnelle avant de tenter d’influencer, de vendre, de négocier, de persuader, de convaincre ou d’imposer nos idées, points de vue et façons de faire à autrui.
Au moment d’interagir avec quelqu’un d’autre, celui qui use de son IE sait se décentrer de lui-même (et donc, de son ego), plonger dans le monde de son interlocuteur, voir la situation donnée à travers les yeux de celui-ci, mais aussi à travers ses propres croyances, valeurs et autres motivations. Autrement dit, il sait faire preuve d’empathie. Et de la sorte, trouver la meilleure solution qui soit concernant le problème commun rencontré, celle qui sera le fruit des deux visions de la situation.
À noter que c’est aussi comme cela qu’on met à profit l’intelligence collective, la collaboration, la confiance. Et que naissent des lieux de travail où gestionnaires et employés sont engagés de façon durable et saine.
Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre, mettre en place une culture qui valorise le développement de l’IE des dirigeants, des gestionnaires et des employés a toutes les chances de devenir un véritable avantage concurrentiel. Car celle-ci favorise, en particulier, la fidélisation.
Toutefois, ne vous méprenez pas : valoriser l’IE ne veut pas dire endosser et tolérer des séances de déversement émotionnel sans fin. C’est tout le contraire. Valoriser le développement de l’IE permet à chacun d’être plus conscient de soi et des autres, et mieux, de trouver des solutions inédites aux difficultés à surmonter ensemble; ce qui peut être synonyme de gains de temps, d’argent ainsi que de diminution des conflits interpersonnels.