Avant tout une question de volonté... Photo: DR
Pour certains, l’arrivée de la nouvelle année est symbole de renouveau. Ceux-là y voient une occasion en or de prendre conscience du temps qui passe et de concocter – sous forme d’intentions, d’objectifs ou de résolutions – un plan d’actions pour devenir une meilleure version d’eux-mêmes sur les plans professionnel et personnel.
Pour d’autres, l’avènement de 2019 est la suite logique de ce qu’était hier et de ce que sera demain. Pour eux, chaque jour est le premier jour du reste de leur vie – alors à quoi bon ancrer dans le temps un plan d’actions particulier ?
Les deux perspectives sont évidemment bonnes, et méritent le respect. Car elles se rejoignent sur un point crucial : 2019 est nécessairement la suite de 2018.
En conséquence, les enjeux de rareté et de pénurie de main-d’œuvre vont perdurer. Les chamboulements sociaux et les transformations organisationnelles et numériques vont s’intensifier, en réaction à un changement du monde du travail que l’on ne peut plus nier.
Chacun de nous va devoir poursuivre ses apprentissages et acquérir une nouvelle façon d’être et d’agir en tant qu’employé, professionnel, gestionnaire, dirigeant et même en tant que parent.
Le chercheur canadien en intelligence artificielle Yoshua Benjio a récemment accordé une entrevue à la Revue Gestion dans laquelle il mentionne que «c’est notre conception du travail elle-même qui va être métamorphosée». Il donne un exemple : «L’enfant est motivé et stimulé par son professeur parce que c’est une figure de référence, pas seulement une source d’information ; il y a un lien affectif, une émotion partagée. Un robot pourra peut-être sauver la vie d’un patient à l’hôpital, mais celui-ci aura toujours besoin d’une vraie personne qui lui tienne la main.»
Autrement dit, il va nous falloir apprendre à penser et à agir différemment. Comment ?
Il est vrai qu’il est très difficile de modifier ses paradigmes, croyances et autres façons de percevoir les choses (distinguer le bon du mauvais, le juste de l’injuste,…). En plus de tout ce qui est à la portée de notre conscience, il faut être vigilant à ce qui est dans notre angle mort et à ce qui nous fait penser et agir par réflexe, pour ne pas dire en mode pilote automatique.
Voici quatre étapes pour passer de la conscience à l’action, inspirées de mon livre Déclic publié en 2016 aux éditions Béliveau.
1. Le vouloir vraiment. Vous devez prendre conscience de l’importance et de l’urgence de changer. Vous devez percevoir et concevoir les réels avantages de faire les efforts nécessaires pour ouvrir votre esprit (votre conscience) à de nouvelles façons de penser et d’agir. Il est également important que vous soyez conscient de ce vous devrez laisser tomber, ce dont vous devrez vous dépouiller pour laisser la place à de nouvelles façons de penser et d’agir au quotidien.
2. Planifier. Si vous voulez que votre processus de changement fonctionne et s’intègre à votre agenda mental et physique, il vous faut y aller une bouchée à la fois et aller ainsi jusqu’au bout. Car c’est ce qui vous procurera l’énergie nécessaire pour effectuer le changement envisagé en l’espace de trois mois. Donc, il vous faut veiller à donner du sens à votre projet de changement, et déceler du plaisir à chacune des étapes établies pour les trois prochains mois.
3. Enclencher le mouvement. Ce sont toujours les trois premières fois qui sont les plus exigeantes, voire les plus pénibles. Il sera donc normal que vous ayez du mal dans les tout débuts de votre plan d’actions. Ne lâchez pas, persévérez, et rappelez-vous sans cesse pourquoi vous voulez vraiment penser et agir différemment.
Par conséquent, dîtes-vous que le premier cap est celui des trois premiers jours. Tenez bon jusque là. Le cap suivant est celui des trois premières semaines (21 jours). Et le dernier, celui des trois mois (90 jours). En général, passé 90 jours, le changement entrepris est mené à bien. On a perdu l’envie de revenir en arrière, de faire «comme avant». D’autent plus qu’on commence à récolter les fruits de nos efforts.
4. En faire une habitude quotidienne. Pour que le changement devienne une habitude, il convient d’adopter la «posture du témoin». Cette dernière consiste à faire notre propre rétroaction quasi en temps réel et à ajuster, recadrer, reformulé notre façon de penser et d’agir lorsque nous retombons dans nos vieux réflexes, par inadvertance ou en raison du stress lié à notre quotidien au travail.
Un conseil, en passant : soyez toujours bienveillant et respectueux envers vous-même. Accepter volontairement de sortir de votre zone de confort demande de l’énergie et des efforts constants. Et s’il vous arrive de trébucher sur le chemin, dites-vous que l’on reconnaît la valeur d’un leader à sa faculté de se relever, et surtout d’oser essayer quelque chose de différent.