Le transport actif gagne en popularité au Québec. (Photo: Clem Onojeghuo/Unsplash)
Tendance oblige, ouvrez un magazine, écoutez la radio ou regardez la télévision, et vous allez vite tomber sur un conseil pratique pour améliorer votre santé. Et ce, à coups de titres du genre «Jamais sans mon vélo pour aller au travail» et autres «Vous êtes à 20 minutes du bureau? Tant mieux, allez-y à pied!» Pas vrai?
Mon interrogation est la suivante : tous ces beaux conseils – fort louables, au demeurant – sont-ils bel et bien suivis? Oui, vous incitent-ils vraiment à changer vos petites habitudes dans l’optique d’améliorer votre quotidien, pour ne pas dire votre longévité?
Eh bien, il semble que la réponse soit… positive. J’en veux pour preuve les résultats de la nouvelle étude de Statistique Canada sur ceux qui habitent dans un grand centre urbain et qui doivent faire un trajet conséquent pour se rendre quotidiennement au travail. Regardons ensemble les faits saillants de celle-ci:
– Les trois quarts des Montréalais. À Montréal, 75% des gens sont considérés comme des «navetteurs», en ce sens qu’ils doivent parcourir 5 km ou plus pour se rendre au travail. À Québec, le pourcentage est de 62%. Et à Ottawa-Gatineau, de 54%.
L’ensemble de ces pourcentages sont à la hausse depuis 1996, tout simplement en raison du fait que de plus en plus de gens vivent en banlieue plutôt qu’à proximité du centre-ville.
– 1 Montréalais sur 2 recourt au transport en commun. À Montréal, les navetteurs traditionnels – ceux qui vivent en banlieue et travaillent à proximité du centre-ville – sont aujourd’hui de grands utilisateurs du transport en commun : ils étaient 38% en 1996 et sont à présent 55%; c’est le plus grand pourcentage, après Toronto (67%).
– 2 Montréalais sur 5 vont à pied ou à vélo. À Montréal, ceux qui habitent à proximité du centre-ville et qui y travaillent recourent aujourd’hui grandement au transport actif. De fait, ils étaient 16% en 1996 à aller au travail à pied ou à vélo, et ce pourcentage est maintenant de… 38%. Oui, vous avez bien lu : 2 Montréalais sur 5 vont actuellement au travail à pied ou à vélo.
À noter qu’Ottawa-Gatineau a connu, elle aussi, une belle progression à ce sujet, en passant de 22% à 42%.
– Un bémol, toutefois. Les navetteurs de banlieue sont les moins susceptibles d’utiliser le transport en commun. Le cas de Québec est le plus criant à l’échelle même du Canada, avec seulement 5% des banlieusards qui prennent le bus pour aller travailler au centre-ville.
C’est clair, à force de vanter les mérites du transport en commun, et mieux encore du vélo et de la marche, les gens changent vraiment leurs routines. Un changement massif rendu possible – soulignons-le – grâce aux politiques municipales, provinciales et fédérales visant à multiplier et faciliter de tels modes de déplacement. Un exemple frappant est la popularité grandissante du Bixi, à Montréal…
Reste maintenant à vérifier une chose : tout cela a-t-il un impact réel sur la santé des gens? J’imagine que oui, ça paraît logique. Mais pour pouvoir l’affirmer, il me faudrait une étude à ce sujet menée récemment ici même, au Québec. Si jamais vous en voyez passer une, n’hésitez pas à m’en faire part, cela me ravira d’en partager les résultats avec vous. Car, de mon côté, je n’ai encore rien vu de probant, mais je suis convaincu que ce n’est qu’une question de temps avant qu’une telle étude soit rendue publique.
Bref, croisons les doigts pour que nos gouvernements poursuivent leurs efforts pour booster les transports en commun et les transports actifs. Car, de toute évidence, c’est ce qu’attendent les gens, et mieux, c’est ce dont ils ont profondément besoin. Ne serait-ce que pour rendre plus agréable leur vie professionnelle : arriver au bureau calme et détendu, après avoir écouté un peu de musique et lu quelques pages d’un roman dans un transport en commun, ou bien après avoir siffloté en traversant à pied un parc, un balado dans les oreilles, c’est tout de même incroyablement plus agréable que de pester une heure durant dans sa voiture, à force de rouler au ralenti, fenêtres fermées à cause du nuage de pollution, n’est-ce pas?
En passant, l’écrivain français Gilbert Cesbron a dit dans Mourir étonné : «Quoi qu’il semble, il y a beaucoup moins de gens qui abîment leur voiture que de gens que leur voiture abîme».
Découvrez mes précédents billets
Mon groupe LinkedIn
Ma page Facebook
Mon compte Twitter
Et mon dernier livre : 11 choses que Mark Zuckerberg fait autrement