Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Et vous, quel conseil donneriez-vous au jeune vous-même?

Olivier Schmouker|Publié le 15 août 2019

Et vous, quel conseil donneriez-vous au jeune vous-même?

Une interrogation lourde de conséquences... (Photo: Naassom Azevedo/Unsplash)

Vous comme moi, nous avons tous des regrets. Nous sommes convaincus qu’il aurait suffi d’une broutille – un peu plus d’expérience, un simple conseil avisé, un infime coup de chance… – pour nous empêcher de connaître un sombre revers, ce jour où «un sinistre crétin» a raflé le poste auquel nous postulions, ou encore ce jour où «cet imbécile de client» que nous démarchions depuis six mois a fini par signer avec un de nos concurrents. Nous avons même la ferme conviction que si, ce jour-là, le succès nous avait couronnés, notre vie en aurait été changée à tout jamais. Pas vrai?

Qu’est-ce qui nous a vraiment manqué, au moment crucial? Quelle est cette «broutille» qui aurait permis de faire toute la différence? C’est justement ce que se sont demandé deux chercheuses de l’Université de Clemson, en Caroline du Sud (États-Unis) : la professeure en psychologie Robin Kowalski et son étudiante Annie McCord. Ensemble, elles ont demandé à quelque 400 Américains volontaires de plus de 30 ans de bien vouloir répondre à un questionnaire portant sur «le conseil qu’on donnerait au jeune soi-même afin de lui assurer une existence plus heureuse».

Plus précisément, Mmes Kowalski et McCord leur ont demandé, dans le cadre de leur étude, de:

– Fournir un maximum de trois conseils pratiques au jeune soi-même de 18 ans;

– Expliquer en quoi ce ou ces conseils, s’ils avaient été suivis, leur auraient permis de mieux se réaliser dans la vie;

– Indiquer s’il leur est arrivé, au cours de leur propre existence, de suivre eux-mêmes ce ou ces conseils pratiques;

– Le cas échéant, expliquer en quoi le fait d’avoir suivi ce ou ces conseils a été un pivot dans leur propre existence.

Résultats? Tous les conseils donnés pouvaient être rangés dans l’une des cinq catégories suivantes, présentées par ordre d’importance:

1. Relations amoureuses (ex. : «Ne te marie pas. Ne. Te. Marie. Pas.»)

2. Éducation (ex. : «Donne ton 110% pour aller à l’université.»)

3. Personnalité (ex. : «Sois toi-même, ne te soucie pas de ce que pensent ou disent les autres.»)

4. But (ex. : «Sois plus audacieux. Voyage davantage. Vis carrément à différents endroits.»)

5. Argent (ex. : «ÉCONOMISE! Pas juste pour te payer la guitare de tes rêves, mais pour ta retraite.»)

À noter, toutefois, que certains conseils étaient plus génériques, pour ne pas dire plus philosophiques. Et méritent amplement, je pense, d’être évoqués; en voici trois d’entre eux :

– «L’argent est un piège social.»

– «Ce que tu fais deux fois devient une habitude; fais gaffe aux habitudes que tu prends.»

– «Ne fonde jamais une décision sur la peur.»

Pas mal, n’est-ce pas?

Maintenant, ces conseils sont-ils bel et bien pertinents? D’après 66% des participants à l’expérience, ils le sont effectivement : à partir du moment où ils les ont suivis, leur vie a changé du tout au tout; pour le meilleur, ça va de soi. Quant aux autres, eh bien, ils n’ont toujours pas eu le cran de faire leur propre conseil, et vivent depuis avec de sempiternels regrets qui, mine de rien, pourrissent leur existence…

L’interrogation saute aux yeux : «Et vous, quel conseil donneriez-vous au jeune vous-même?» Suivie de celle-ci, évidente : «Qu’attendez-vous donc pour le suivre à la lettre?»

En passant, le dramaturge français Jean Racine a dit dans Bajazet : «Le conseil le plus prompt est le plus salutaire».

Découvrez mes précédents billets

Mon groupe LinkedIn

Ma page Facebook

Mon compte Twitter

Et mon dernier livre : 11 choses que Mark Zuckerberg fait autrement