Geneviève O’Gleman, bien investir pour mieux savourer la vie
Claudine Hébert|Édition de la mi‑Décembre 2023«Il faut absolument que j’aie un rêve ou un projet en tête. Ça me prend une grosse dépense pour ne pas succomber à des achats spontanés devenus si faciles avec le magasinage en ligne.» (Photo: courtoisie)
LE FRIC ET MOI. Animatrice, conférencière, autrice, productrice… Geneviève O’Gleman est avant tout une nutritionniste qui roule sa bosse dans les médias depuis sa sortie de l’université, il y a plus de 20 ans.
Quelle est votre relation avec l’argent?
Mon père, qui était comptable agréé, est décédé à l’âge de 69 ans. Il a pris sa retraite en mars et trois mois plus tard, il a été emporté par la maladie. Il n’a pas eu le temps d’apprécier son après-carrière. Cette tragédie m’a fait réaliser que je ne devais pas attendre pour accomplir mes rêves, mes projets. Je devais organiser ma carrière, mon agenda et mes revenus, afin de bénéficier des plaisirs de la vie dès à présent.
Quels sont ces plaisirs ?
J’adore faire du plein air, et plus particulièrement voyager. J’effectue au moins quatre voyages par année. Quel que soit l’endroit sur la planète, chacun de ces déplacements se transforme en mine d’or d’informations. Je visite les marchés, je suis des cours de cuisine, je fréquente les restaurants locaux — les vrais, pas les trappes à touristes — pour faire le plein d’idées.
Quel est votre meilleur investissement ?
J’en ai au moins trois. D’abord, le premier a été d’investir dans la création de mon entreprise en 2018. Il y a deux ans, j’ai investi tout près de 1 million de dollars pour acquérir un local à Laval qui me sert à la fois d’atelier de cuisine, de studio pour les tournages télé et les séances de photos. Cet investissement m’a permis de propulser l’entreprise à un autre niveau. Aujourd’hui, O’Gleman Média, c’est 15 emplois à temps plein. Trois fois plus de monde qu’au début de la société, qui logeait alors dans mon sous-sol.
Quel est le deuxième investissement ?
Depuis 2021, je suis le programme Élite de l’École d’entrepreneurship de Beauce. Une riche formation qui m’a permis d’apprendre à mieux déléguer, à clarifier mes critères d’embauche et à avoir une vision plus claire de l’avenir de mon entreprise.
Et le troisième ?
Après plus de 20 ans de télévision, j’ai enfin embauché une styliste. Lorsqu’on fait de la télé, c’est fou l’argent que l’on peut dépenser en vêtements. Je dis dépenser parce que j’ai souvent donné des vêtements… qui avaient encore leur étiquette de prix. J’ai dû engloutir jusqu’à 5000 $ par année pour des vêtements « à la mode » que je n’ai portés qu’une seule fois pour un tournage, un lancement ou un gala. Aujourd’hui, ma styliste m’aide à privilégier des vêtements de qualité qui facilitent les agencements. Désormais, je me fais un devoir d’acheter des vêtements que je vais reporter plusieurs fois avant de les donner.
Investissez-vous autrement ?
J’aimerais investir en immobilier, mais je n’ai pas encore le temps de gérer des « portes ». Néanmoins, je détiens divers placements boursiers. Au départ, je devais convaincre mon planificateur financier d’investir dans des entreprises durables. Mes investissements doivent être en lien avec mes valeurs. D’ailleurs, lorsque je voyage, je compense avec l’achat de crédit carbone. J’encourage les ingrédients locaux et les matériaux d’ici. Lorsque j’investis ou que j’achète, je veux apporter ma contribution localement.
Quel est votre meilleur truc pour économiser?
Il faut absolument que j’aie un rêve ou un projet en tête. Ça me prend une grosse dépense pour ne pas succomber à des achats spontanés devenus si faciles avec le magasinage en ligne. De plus, j’ai compris que le seul fait d’éviter le gaspillage alimentaire, c’est beaucoup plus économique que de courir les aliments à rabais.