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Gestionnaires, le «quiet quitting» n’est pas une fatalité

Catherine Charron|Publié le 24 août 2022

Gestionnaires, le «quiet quitting» n’est pas une fatalité

Si vous craignez ou constatez une baisse de la motivation au sein de votre équipe, il est peut-être d’examiner ce que votre entreprise a à offrir en matière de bien-être au travail et de reconnaissance des exploits. (Photo: 123RF)

RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.


RHÉVEIL-MATIN. Apogée de l’équilibre entre boulot et vie personnelle, ou hégémonie de la loi du moindre effort: tous ne s’entendent pas sur la définition du «quiet quitting». Et si de surfer sur cette vague en tant que patron plutôt que de la décrier n’était pas la dernière mode pour fidéliser les membres de son équipe?

D’abord apparu en Chine en 2021, selon ce que rapporte le NYPost, ce mot-clic circule à grande vitesse sur les réseaux sociaux comme Tik Tok. Et il semble que la montée en popularité de ce terme — que le Elle France traduit librement par «démission discrète» — coïncide avec une hausse du désengagement des travailleurs, indiquent divers sondages.

Or, la performance d’un employé est directement liée à sa mobilisation et à son engagement envers ses tâches, soulève la fondatrice de l’organisme à but non lucratif Wellness Works Canada, Victoria Grainger.

Dans le National Post, elle recommande aux employeurs qui souhaitent mener des entreprises performantes et en santé d’en faire davantage pour répondre aux besoins de leurs salariés dont la motivation s’essouffle. Une organisation doit, selon elle, souligner l’énergie supplémentaire investie par ses joueurs étoiles qui dépassent ses attentes.

Elle ne doit pas pour autant pénaliser celles et ceux qui accomplissent du mieux qu’ils peuvent les tâches qui leur sont confiées tout en respectant leurs heures rémunérées, prévient la spécialiste des relations de travail Mary Ann Baynton.

Ainsi, la montée en popularité de ce terme — dénoncé par les expertes interrogées pour sa connotation négative — pourrait aussi être un symptôme d’un monde du travail qui ne reconnaît tout simplement pas assez les efforts additionnels que font les employés, suggère Kelsea Warren, une candidate au doctorat en psychologie industrielle et organisationnelle et coach du bien-être au travail.

Bien souvent, constate-t-elle, une recrue met les pieds dans son nouvel environnement empli d’enthousiasme à l’égard de ses fonctions, et a soif de rétroactions. Cependant, elle ne reçoit que des commentaires négatifs et les attentes à son égard changent constamment, ce qui ternit son engagement. À quoi bon en faire plus si elle n’en tire aucun bénéfice?

Après plus de deux ans de frontières brouillées entre la vie personnelle et le boulot, et de fatigue émotionnelle, les adeptes de ce phénomène renoncent en partie à la glorification de l’épuisement professionnel, estime Mary Ann Baynton. Des travailleurs qui autrefois ne se concentraient que sur la progression de leur carrière ouvrent leurs œillères et laissent une plus grande place à leurs proches et à leur santé.

Kelsea Warren ajoute que si un emploi peut encore être une partie de plaisir dans un monde post-pandémie, on réclame davantage le droit d’avoir un quotidien plus équilibré.

Si vous craignez ou constatez une hausse du présentéisme ou une baisse de la motivation au sein de votre équipe, cette dernière vous recommande d’examiner ce que votre entreprise a à offrir en matière de bien-être au travail et de reconnaissance des exploits.

D’autant que dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, ça peut faire toute la différence pour fidéliser ses talents.

 

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