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Grâce à ce truc, réseauter devient un pur plaisir!

Olivier Schmouker|Publié le 24 août 2023

Grâce à ce truc, réseauter devient un pur plaisir!

Ne pas savoir quoi dire lors d'un 5@7 de réseautage d'affaires, c'est embarrassant... (Photo: Volodymyr Hryshchenko pour Unsplash)

MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudisVous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca

Q. – «Je l’avoue, je souffre dès qu’il me faut faire du réseautage. Je ne sais jamais comment entamer une discussion, ni comment l’entretenir. J’ai l’impression de n’avoir rien d’intéressant à dire, ce qui amène les autres à vite me zapper. Y a-t-il un truc pour changer ça?» – Florent

R. – Cher Florent, j’ai une bonne nouvelle pour vous: il y a une solution à votre problème! Je l’ai dénichée dans le livre «Comment parler à tout le monde – Maîtriser l’art du small talk en 50 trucs très parlants!» de Leil Lowndes, coach américaine en communication. Il s’agit tout bonnement de miser sur… l’éclectisme. Explication.

Imaginons que vous êtes à un 5@7 d’affaires, les gens ont un verre de bulles à la main, en quête d’un contact intéressant. Ils naviguent d’un petit groupe à l’autre, attentifs aux sujets discutés ici et là, prêts à s’incruster si jamais une opportunité s’offre à eux. Et vous, vous errez, sans savoir quoi dire, ni à qui parler.

Soudain, quelqu’un vous fait signe d’intégrer son petit groupe, voyant que vous tournez autour de celui-ci depuis un petit moment. Cette personne prend la parole et indique aux autres que sa passion à elle, c’est la plongée. Et pour bien vous intégrer, vous pensez bien faire en tentant de le relancer à ce sujet: «Ah oui, vous faites de la plongée? Ça doit être passionnant. Mais euh… vous n’avez pas peur des requins?» Mais voilà, votre intervention fait un flop. La personne en question ignore votre intervention, faisant semblant de ne pas l’avoir entendue, et poursuit son histoire en s’adressant clairement aux autres: «L’an dernier, je suis allé à Truk Lagoon, et là…»

Résultat? Vous rougissez un peu, prenez une gorgée et filez en douce dès que possible.

Selon Leil Lowndes, le truc pour éviter ce genre de situation, c’est d’avoir quelque chose à dire de pertinent concernant la plongée. Même chose, en fait, pour tous les sujets possibles et imaginables: la philatélie, la cuisine orientale, le jeu d’échecs, le flamenco, l’astronomie, TikTok, la géopolitique russe, etc.

Facile à dire, me direz-vous. Mais comment faire pour avoir des choses intéressantes à dire en matière, par exemple, de kayak ou de céramique? Eh bien, grâce à une donnée méconnue: «Le simple essai d’une nouvelle activité vous apporte 80% des connaissances nécessaires pour alimenter une discussion sur ce sujet», affirme la coach américaine.

Cela vous permet de savoir quelles questions poser et d’utiliser la bonne terminologie dès le début de la discussion. Et ainsi, vous saurez quoi dire quand la conversation portera sur les activités extraprofessionnelles, comme cela se produit toujours en réseautage.

Poursuivons avec l’exemple de la plongée. L’auteure n’avait jamis fait de plongée de sa vie, et un beau jour, en vacances aux Bermudes, il a vu un écriteau sur lequel il était inscrit: «Plongée. 25$. Aucune expérience requise». Il lui a suffi de trois heures cette journée-là pour acquérir «le meilleur accéléré de conversation avec tous les plongeurs du monde».

Elle a soigneusement écouté ce qui se disaient les autres participants aux cours, certains d’entre eux ayant déjà de l’expérience. Ces questions étaient, entre autres:

– «Où as-tu eu ton certificat?»

– «Tu préfères les épaves ou les récifs?»

– «Utilises-tu un profondimètre?»

– «T’es-tu déjà servi d’une table de décompression?»

– «Tu as déjà franchi combien de paliers?»

– «As-tu déjà eu un barotraumatisme?»

– «Maîtrises-tu bien les manœuvres d’équilibrage?»

Cela lui a permis d’apprendre le jargon des plongeurs, et d’avoir un stock de questions pertinentes dans lequel piger. «Je peux demander à mon interlocuteur s’il est déjà allé à Eilat, à Caïman, à Cancun. Et si je veux vraiment les impressionner, je peux les inviter à m’expliquer ce que sont les manœuvres d’équilibrage, que je ne maîtrise pas encore», dit-elle, en soulignant que ça ne manque jamais, une petite étincelle surgit aussitôt dans les yeux de son interlocuteur, trop heureux de rencontrer quelqu’un à qui parler de leur passion.

Qu’est-ce que tout cela signifie? C’est bien simple, profitez de vos temps libres pour multiplier les expériences extraprofessionnelles. Allez voir une exposition de philatélie. Faites un tour à un club d’échecs pour suivre un cours d’initiation. Faites un tour en montgolfière. Participez à une sortie ornithologique. Lancez-vous dans une partie de billard. Essayez le kayak. Faites voler un cerf-volant. «Ainsi, vous aurez des sujets de conversation pour tout le reste de votre existence», garantit Leil Lowndes.

En passant, l’écrivain français Jules Renard a dit dans son «Journal»: «Il faut, pour soutenir une conversation en société, savoir une foule de choses inutiles».