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Hommage aux francophones et francophiles

Anik Pelletier|Publié le 20 mars 2024

Hommage aux francophones et francophiles

«Je tiens aussi à souligner les efforts de valorisation du français en milieu de travail de certaines organisations.» (Photo: 123RF)

EXPERTE INVITÉE. J’aime le français un peu, beaucoup, passionnément, voire à la folie, vous dirait ma mère. Elle n’a pas tout à fait tort. Tout a commencé durant ma tendre enfance, alors que je jouais à donner des dictées à mes poupées. 

Au début de l’adolescence, quand j’ai reçu mon premier dictionnaire pour mes études secondaires, j’ai passé une partie de l’été à en lire les entrées. C’est là que ma mère a commencé à se demander si je n’y allais pas un peu fort. J’avais la ferme intention de le lire d’un bout à l’autre. J’ai abandonné bien avant la fin, mais j’y ai tout de même puisé un certain savoir. 

Par la suite, j’ai eu la chance de faire de ma passion pour la langue une carrière, d’abord comme traductrice, puis comme responsable de la francisation en entreprise et dirigeante d’équipes langagières et maintenant comme consultante. 

En cette Journée internationale de la Francophonie, je voulais rendre hommage à toutes ces personnes qui œuvrent à la promotion et à la préservation de notre belle langue, dans un contexte où son avenir en inquiète plusieurs.

 

Francophones d’adoption, merci! 

Je songe spontanément à toutes ces personnes immigrantes qui choisissent de s’installer ici. Bien souvent, après avoir été déracinées de leur pays d’origine, elles doivent non seulement refaire leur vie dans un endroit où tout leur est étranger, mais également apprendre une nouvelle langue.

Quand on se met à leur place, on se rend compte du grand courage dont elles font preuve. Les circonstances dans lesquelles elles se retrouvent ne sont pas toujours faciles et n’incitent pas nécessairement à s’investir dans une nouvelle culture. Leur quotidien dans un environnement inconnu est rempli de défis. En plus, pour pouvoir mieux s’intégrer, bon nombre de ces femmes et de ces hommes doivent suivre des cours de français, souvent après une longue journée de travail. J’admire sincèrement leur ténacité.

 

Entreprises engagées, bravo! 

Je tiens aussi à souligner les efforts de valorisation du français en milieu de travail de certaines organisations. Elles sont nombreuses à le faire, comme en témoigne la longue liste d’entreprises lauréates au gala annuel Mérites du français de l’Office québécois de la langue française. On entend malheureusement trop souvent parler de celles qui contreviennent à leurs obligations en matière linguistique. Mais on oublie qu’il y en a d’autres qui, sans tambour ni trompette, s’assurent non seulement de respecter la loi, mais font du français une priorité dans leur culture d’entreprise. Leur engagement envers la langue est louable et mériterait d’être cité en exemple plus souvent.

 

Chaque geste compte

J’ai déjà mentionné dans cette chronique qu’il existe de nombreux liens entre la langue et la responsabilité sociale des organisations. Mes expériences professionnelles m’ont fait prendre conscience que tout le monde peut contribuer encore davantage dans son milieu de travail. Selon mes constats, chaque geste compte, petit ou grand.

Par conséquent, je m’en voudrais de ne pas mentionner les maîtres et maîtresses d’œuvre de cette présence du français en milieu de travail, soit les responsables de la conformité linguistique, les membres des comités de francisation, ainsi que le personnel qui se fait un devoir d’utiliser le français au boulot. 

Il est si facile de basculer vers l’anglais dans le monde d’aujourd’hui, mais tous ces gens nous rappellent que valoriser notre langue, c’est aussi protéger notre identité et notre culture.

 

Un héritage à célébrer

Finalement, je tiens à souligner l’apport non négligeable des parents qui, sans s’en rendre compte, contribuent à la vitalité du français en favorisant son usage au quotidien et en le transmettant à leurs enfants. En leur lisant un conte traditionnel, en les emmenant au théâtre ou en leur chantant les comptines apprises dans leur propre enfance, les parents font en sorte que la culture francophone se perpétue. C’est un grand pouvoir. 

Que ce soit pour ceux et celles qui viennent d’ici ou d’ailleurs, ou encore pour les générations actuelles ou à venir, il faut continuer à protéger, à fêter et à chérir cette langue inspirante, vivante et colorée qui est la nôtre.