La DEI pas si décisive dans la recherche d’emploi des jeunes canadiens
Catherine Charron|Mis à jour le 25 septembre 2024Ce sont 16% des jeunes interrogés qui comptent quitter leur emploi dans la prochaine année selon l'étude «Les Zilléniaux» de Léger. (Photo: 123RF)
RHÉVEIL-MATIN. Si vous misez sur vos pratiques exemplaires en diversité, équité et inclusion (DEI) pour attirer de jeunes employés, ce ne sera pas la panacée : seuls 31% des travailleurs qui ont l’intention de chercher un nouvel emploi qualifient ces mesures d’essentielles dans leur processus décisionnel.
Parmi l’ensemble des répondants à la septième édition de l’enquête de Léger sur les jeunes canadiens – intitulée cette année «Les Zilléniaux» et non plus «l’étude Jeunesse» – cette part descend toutefois à 15%. Le quart les jugent «utile», tandis que 39% n’y accordent peu ou pas du tout d’importance. Près de 20% préfèrent quant à eux ne pas se prononcer.
L’échantillon de 3058 personnes sondées est composé au tiers de Milléniaux et aux deux tiers de membres de la génération Z. On recense même 200 représentants de la génération Alpha pour la première fois, peut-on lire dans le résumé des résultats diffusé le 25 septembre 2024.
Ce sont 16% des jeunes interrogés qui comptent quitter leur emploi dans la prochaine année, ce qui est similaire à ce qu’on a pu observer depuis le sommet de 25% enregistré en 2021. Ce sont surtout les membres de la génération Z qui tirent ce chiffre vers le haut, alors que 22% répondent par l’affirmative.
C’est donc dire qu’une très petite part des travailleurs nés après 1981 qui accorde réellement de l’importance à la DEI, et ce bien qu’ils saisissent pour la plupart à quoi servent de telles mesures. Plus de la moitié des répondants comprend au moins ses principes de base et son importante.
En revanche, 21% des jeunes n’en avaient jamais entendu avant de répondre au questionnaire entre le 1er et le 24 août 2024. Au Québec, ce chiffre grimpe à 31%.
Seuls 20% des Québécoises et 40% des Québécois interrogés sont pourtant d’avis que «l’égalité entre les femmes et les hommes est atteinte au Québec». Dans l’ensemble du Canada, la moitié des répondants jugent que les «minorités visibles n’ont pas accès aux mêmes opportunités professionnelles».
Une anxiété qui ne s’estompe pas
Encore en 2024, la large majorité des répondants à l’étude de Léger disent avoir vécu des moments d’anxiété. Les trois quarts ont acquiescé. C’est toutefois 3 points de pourcentage de moins que l’an dernier, grâce à une baisse de 6 points de pourcentage chez les membres de la génération Z.
Près de la moitié des répondants ont encore une fois indiqué avoir vécu une dépression, surtout chez les Milléniaux.
Dans l’ensemble, les jeunes Québécois semblent mieux s’en tirer que leurs comparses du reste du Canada. Ce sont 71% des personnes qui y ont été sondées qui disent vivre de l’anxiété, tandis que 40% ont eu une dépression.
Ce sont respectivement 18% et 17% des répondants de la génération des Milléniaux et des Z qui ont pris au cours des douze derniers mois des médicaments pour réduire les conséquences de l’anxiété. 14% et 15% en ont quant à eux pris des antidépresseurs.
La santé mentale des jeunes travailleurs devra donc encore figurer sur le tableau de bord de leur employeur.