La flexibilité va bien au-delà du télétravail

Certaines mesures font peut-être déjà partie de votre arsenal.(Photo: 123RF)

FLEX TON TRAVAIL. J’ai l’impression que depuis les dernières années, nous avons fait une association entre télétravail et flexibilité. Pourtant, bien d’autres mesures que le télétravail doivent exister pour répondre aux besoins [des employés]. Connaissez-vous des mesures moins évidentes à identifier qui répondent à ce besoin de flexibilité? – Andréanne

Horaire, développement de carrière, rémunération globale… Les employeurs n’ont pas que le télétravail pour faire preuve de flexibilité, confirme Sarah Jodoin-Houle, fondatrice de la firme de services-conseils La Talenterie.

«Il y a tellement de manières de le faire que je ne savais même pas par où commencer», dit-elle, sourire dans la voix.

À vrai dire, il se pourrait bien que certaines fassent déjà partie de l’arsenal de l’organisation, et ne demandent qu’à être revalorisées aux yeux des employés. Comme le démontre chaque coup de sonde que passe la firme chez ses clients, le besoin de flexibilité est criant.

Permettre à ses employés de choisir leur horaire, d’arriver ou de quitter leur poste de travail dans une certaine de fenêtre chaque jour est un exemple bien connu sur lequel on ne doit pas pour autant lever le nez. Les semaines condensées ou même le temps partiel aussi.

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En effet, moduler le nombre d’heures rémunérées à des moments clés dans la vie des membres de son équipe est une manière de faire preuve de flexibilité. Traverser une période difficile dans sa vie, affronter la maladie, accueillir un nouvel enfant ou encore retourner sur les bancs d’école sont toutes des raisons qui pourraient justifier de revoir l’organisation du travail afin de leur permettre de jongler entre les deux.

«Ça peut se faire dans tous les milieux, suffit de vouloir le mettre en place. C’est sur que d’offrir à la personne le choix du nombre d’heures qu’elle souhaite travailler peut être plus complexe, car on n’y est pas habitué», souligne la consultante.

Ferme PB, une entreprise de transformation alimentaire de Marieville, en Montérégie, ajuste par exemple l’entièreté de sa production hebdomadaire en fonction des disponibilités de ses employés.

L’employeur peut également bonifier les prestations du Régime québécois d’assurance parentale afin de permettre aux parents de pleinement s’attarder à prendre soin de leur nouveau-né. D’autres encore allongent carrément le congé parental s’il est difficile de trouver une place en garderie.

Certaines organisations proposent des congés illimités, ou des congés sans solde autofinancés. «L’employeur retient alors une partie du salaire pour aider l’employé à prévoir un moment d’arrêt de travail pour réaliser un projet de vie comme un long voyage, un retour aux études, une année sabbatique, ou même travailler ailleurs», rapporte-t-elle.

Développer sa carrière

Afin d’étancher la soif des travailleurs pour des chemins de carrière de moins en moins linéaires, des organisations mettent en place des mécanismes pour les accompagner.

Elles peuvent par exemple ajuster l’horaire de travail pour permettre à la personne de suivre des formations, ou encore faciliter sa transition au sein l’organigramme de l’entreprise vers un poste qui répond davantage à ses aspirations. Ça aussi, dit Sarah Jodoin-Houle, c’est faire preuve de flexibilité.

«Ce sont des mesures qui parlent beaucoup aux travailleurs et qui sont non-monétaires», dit-elle.

Rémunération globale

Là encore, les employeurs de tous les secteurs d’activité peuvent faire preuve de flexibilité quant à leur rémunération globale, estime celle qui accompagne des organisations de toutes tailles dans cette démarche.

Certains vont par exemple avoir la latitude de choisir comment ils modulent leurs avantages sociaux, afin de mieux répondre aux besoins qu’ils auront à combler. Une personne pourrait ainsi réduire ses jours de congé pour davantage contribuer au REER de l’employeur si elle aspire à acheter, puis profiter l’année suivante de plus de repos.

Être flexible «demande plus de la préparation, peut-être même d’engager quelqu’un d’autre. Mais est-ce vraiment plus cher, si on fidélise nos employés? Les retenir et les avoir mobilisés, ça a d’importantes retombées pour l’entreprise», rappelle la dirigeante.

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